Captain Marvel, l'enjeu d'une marque

Captain Marvel, l'enjeu d'une marque

Temps de lecture : 5 min

Captain Marvel, l'enjeu d'une marque

En décembre dernier, j'écrivais un article sur Les 7 vies de Captain Marvel. Le film consacré au personnage Marvel sortant mercredi prochain, il était temps de transformer les points de suspension laissés par la présentation de Billy Mar-Vell, personnage créé en 1997 pour la série Amalgam Comics, un crossover entre DC et Marvel mix entre deux Captain Marvel.

Le premier Captain Marvel, avant Marvel

Aussi étonnant que cela puisse paraître, le premier super-héros à avoir porté le nom de Captain Marvel n'est pas issu de l'écurie de la Maison des idées. Nous sommes en 1939, année de la création de Timely Comics qui prendra le nom de Marvel comics bien plus tard, au début des années 60. La première publication de ce nouvel éditeur souhaitant surfer sur le succès de Superman sort en octobre de la même année sous le nom de Marvel Comics #1. Dans ce numéro apparaissent The Human Torch (version androïde), Angel (pas celui des X-Men), Namor (le même qu'on retrouvera plus tard chez Marvel) et Ka-Zar (le Tarzan de chez Marvel qu'on avait déjà vu en 1936 chez un autre éditeur, la Manvis Publishing Company). Dès le deuxième numéro, elle sera renommée Marvel Mystery Comics. Quoi qu'il en soit, il y a déjà du Marvel dans l'air mais point de Captain.

Cette même année, Fawcett Comics souhaite également sa part du gâteau kryptionien. C'est dans Whizz Comics #2 que Bill Parker au scénario et Charles Clarence Beck au dessin lancent... Captain Marvel. Il possède la sagesse de Salomon, la force d'Hercule, l'endurance d'Atlas, le pouvoir de Zeus, le courage d'Achille et la vitesse de Mercure. En criant l'acronyme de tous ces personnages mythologiques ou bibliques, soit "SHAZAM", le jeune Billy Batson se transforme en super-héros au costume moulant et à la cape au vent. Le personnage plait aux lecteurs à telle enseigne que les ventes des Whizz Comics dépassent celles de Action Comics du précurseur DC comics. Ce qui titille la Distinguée concurrence. Il n'en faut pas plus pour qu'un bras de fer judiciaire s'engage entre les deux éditeurs sous prétexte que Captain Marvel s'inspire trop de Superman. Il s'agit d'ailleurs d’une des plus longues batailles juridiques de l’histoire des comics. Douze ans plus tard, Fawcett Comics fera faillite. Je ne vais pas entrer dans les détails de la procédure mais si cela vous intéresse, j'ai la matière pour écrire un article sur le sujet.

Exit Captain Marvel ?

La réponse est non, comme vous pouvez l'imaginer. Cependant, ce n'est pas encore au tour de la Maison des idées d'entrer dans la danse. En 1966, Myron Fass Comics lance un nouveau Captain Marvel. C'est d'ailleurs étonnant de voir que Timely Comics, s'appelant désormais Marvel Comics, ne pas dégainer les premiers.

Cette version de Captain Marvel est un androïde extraterrestre envoyé sur Terre par ses créateurs pour échapper à la destruction de leur planète. Un début de storyline qui lorgne clairement, et une nouvelle fois, sur Superman. Il rencontre un jeune garçon, Billy Baxton, le seul à connaître ses véritables origines. Côté pouvoir, c'est plus original et, pour tout dire, assez loufoque. il peut détacher ses membres et sa tête pour les utiliser comme des armes en criant "split !", et les rapatrier sur son corps en criant "Xam !". Donc, comme le premier du nom, il lui faut s'exprimer verbalement pour user de ses pouvoirs. Le délire est un peu chelou. En pleine période du LSD aux states, il ne faut pas s'étonner. 6 numéros et puis s'en vont. On remarquera un autre manque d'imagination, dans le nom du jeune héros cette fois, qui s'appelait Billy Batson dans la version Fawcett Comics et Billy Baxton, ici.

1967, Marvel comics se réveille

Enfin arrive mon Captain Marvel à moi, celui que j'ai découvert sous ce nom, créé par Stan Lee. La première série est signée Roy Thomas et Gene Colan. On suit les aventures de Mar-Vell, un Kree en mission sur Terre. Paradoxalement, à l'époque, le personnage qui prendra par la suite l'importance qu'on lui connait sera anecdotique, je ne sais pas si le terme est le bon. Je m'explique. Ce qu'il semble, c'est qu'il ne serait pas le fruit d'une volonté éditoriale dans le sens artistique du terme mais bien une option permettant de protéger les droits sur le nom de la société d'édition Marvel Comics. C'est l’apparition du super-héros chez Myron Fass Comics qui aurait réveillé l'éditeur de Spiderman et qui aurait déclenché les tractations pour le rachat des droits d'utilisation du nom avec la création de ce nouveau personnage.

Après un an et demi, les ventes du titre diminuent. Pour tenter de relancer le personnage, l'éditeur décide, en 1969, de le modifier radicalement, changement de costume à l'appui. Le vert et blanc laisse place au rouge et bleu qu'on connait aujourd'hui. Il partage une connexion avec Rick Jones, le compagnon de Hulk. Ils échangent leurs atomes au moyen de bracelets les reliant, ce dernier étant sur terre alors que le Captain est coincé dans la zone négative. La série est interrompue de 1970 à 1972, puis revient en 1973 grâce à Jim Starlin.

En 1982, Marvel décide de mettre un terme au personnage. Jim Starlin est chargé de raconter sa mort à la suite d'un cancer, une première dans le monde des super-héros. Pourtant, comme vous avez pu le découvrir dans mon précédent article consacré à Captain Marvel, de nouveaux personnages utiliseront ce même nom. Loin d'être là aussi un choix éditorial, c'est encore une fois du côté de la "législation" qu'il faut chercher. Pour garder l'exclusivité du nom, Marvel Comics lance rapidement - la même année en fait - un nouveau Captain Marvel avec Monica Rambeau (saurez-vous trouver le clin d'oeil qui lui est fait dans la bande-annonce en bas de page ?). D'autres viendront ensuite pour prendre le relais.

En 2012, Alex Alonso, éditeur en chef, entreprend un grand chantier de diversité au sein des personnages. C’est Carole Denvers qui endosse le grade, après s'être fait appeler Miss Marvel, celle-là même dont on suivra les aventures au cinéma à partir de mercredi prochain. Hasard du calendrier, presque un mois plus tard, précisément le 3 avril 2019 sort...

... Shazam

Se focalisant sur le nom, on en avait oublié le premier Captain Marvel de l'histoire des comics. En 1972, DC rachètent le catalogue de Fawcett Comics, et donc Captain Marvel premier du nom. Si la distinguée concurrence possède désormais les droits du personnage, ils n’ont pas les droits sur son nom. Voilà pourquoi en 1973 est lancé le premier numéro de Shazam, même s'il s'agit toujours du jeune Billy Baston pouvant se transformer en Captain Marvel. Ce qui pouvait passer pour un pied de nez fait au concurrent direct devient progressivement une épine dans le pied. Avoir dans son écurie un personnage qui rappelle la maison d'en face n'est finalement pas un si bon calcul que ça. DC change progressivement le nom de son héros pour définitivement l'appeler Shazam. Cela se fait, entre autres, au travers d’une gamme de jouets, de la mini-série en 6 épisodes The Trials of Shazam!, entre 2006 et 2008, puis avec le reboot New 52 en 2011.

Depuis 1939, dans les coulisses des éditeurs de comics, Captain Marvel a été un enjeu économique majeur qui en laissa certains sur le carreau pendant que d'autres tentaient de trouver des solutions pour continuer à utiliser la marque. C'est avec cette autre lecture, moins glamour que les histoires issues des cases, que je vous invite à découvrir en salles les deux films sortant à si peu d'intervalle. Un hasard ? À vous de vous faire votre opinion après tout ce que vous connaissez maintenant de la licence.

Source : Wikipédia, www.marvelplanet.fr, dc.fandom.com, laboitedecomics.wordpress.com, marvel.fandom.com

Comment bien nommer les voyageurs de l'espace ?

Comment bien nommer les voyageurs de l'espace ?

Temps de lecture : 4 min

Comment bien nommer les voyageurs de l'espace ?

J'ai quelques petites fiertés dans ma vie. L'une d'elles est la création d'un mot, en dehors de la drôlerie de l'Impossible Dictionnaire, qu'on retrouve sur wiktionnaire, parconaute.

De parc, avec le suffixe -naute provenant du grec ancien ναύτης, naútês qui signifie « navigateur ». Voilà ce qu'on lit sur le dictionnaire de Wikipédia.

À l'origine, c'est surtout un mix entre parc d'attractions et internaute. Par extension, le terme est devenu synonyme de fan de parcs. Quand je lance avec mon fils la chaîne Mission japon, je n'hésite pas à me pomper (je vous en prie !) en commençant toutes nos vidéos par un tonitruant "Salut les japonautes !"

On retrouve pas mal d'autres mots en "naute", particulièrement en ce qui concerne la conquête spatiale. Comme vous avez pu le lire dans l'article "Le tourisme spatial, une réalité", nous serons tous rapidement amenés à pouvoir s'envoler vers les étoiles. Il est donc temps d'apprendre comment utiliser les bons termes concernant l'homo spatius.

Astronaute ? Cosmonaute ?

Globalement, quand il est question de désigner une femme ou un homme voyageant dans l'espace, on emploie le terme d'astronaute qui semble être le premier mot à avoir été utilisé pour qualifier une homme s'extrayant de l'attraction terrestre. Son inventeur serait l'auteur belge fondateur de la science-fiction moderne J.-H. Rosny aîné. Dans son court roman Les Navigateurs de l'infini, sorti en 1925, il a introduit le terme d'astronautique. La suite de ce roman, restée inédite jusqu'en 1960, se nomme Les Astronautes.

Pendant la guerre froide, les deux blocs, américain et soviétique, se tiraient la bourre pour être la première nation à envoyer un des leurs dans l'espace. La guerre se gagne aussi sur les choix linguistiques. Les américains étaient des astronautes. Les soviétiques souhaitant se démarquer ont opté pour un autre terme, cosmonaute.

Pourtant, le Dictionnaire de l'Académie française prend le parti d'amener une subtilité entre les deux termes qui n'a rien de géographique. Cosmonaute désignerait un état intermédiaire entre aéronaute et astronaute et qualifierait celui qui parvient à sortir de l'atmosphère terrestre, sans aller jusqu'à toucher un astre.

Raymond Queneau a fait son choix. Dans Zazie dans le métro, il fait dire à son héroïne "je serai astronaute pour aller faire chier les Martiens." Le livre est sorti en 1972.

Et puis vint la France !

On peut toujours compter sur le coq qui chante les pieds dans la merde pour en éclabousser la lexicosphère. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué. Quand un troisième pays entre dans la "guerre des étoiles", il lui faut un terme propre. Ainsi est né, spationaute. Ainsi est surtout née la confusion. Pendant longtemps - peut-être avez-vous, vous aussi, été dans le même cas -, j'ai associé le terme avec le pays d'origine du voyageur. Il faut dire que pendant la guerre froide, les lanceurs et les voyageurs étaient systématiquement du même pays. Un français était un spationaute, un russe était un cosmonaute et un américain était un astronaute. Erreur. C'est l'origine du véhicule, le pays du lanceur, qui affuble du bon terme son passager. Un français qui rejoint la station spatiale internationale depuis la Russie est un cosmonaute, pas un spationaute.

Et puis vint la concurrence commerciale !

Depuis quelques années, de nouveaux pays investissent dans la conquête spatiale. In fine, le nombre de termes associés évolue progressivement. Je vous propose une petite liste (on va le savoir que j'adore ça) des termes connus à ce jour définissant les marcheurs des étoiles, chaque mot étant suivi du pays d'origine.

Astronaute : États-Unis
Cosmonaute : Russie
Spationaute :  France
Taïkonaute : Chine
Vyomanaute (ou gaganautes) : Inde

Globalement, quand le terme existe, il est de bon ton de l'utiliser, sinon, on parle d'astronaute.

Pour finir, je reprendrai in extenso la conclusion d'un article trouvé sur le site de France Culture sur le sujet :

En 2008, dans son ouvrage, Convergence numérique et communication linguistique, le linguiste Frédéric Allinne critiquait ces dénominations : "Comment appellera-t-on en français un astronaute suédois ? Ou un cosmonaute rwandais ? Nul ne sait. [...] Ce serait le seul exemple dans toute la langue française d'un nom de métier adapté à la nationalité du professionnel ! Un danseur, un cuisinier ou un architecte ne changent pas de nom selon leur pays d'origine. Pas davantage dans le sport - haut lieu du chauvinisme, pourtant. [...] Les professionnels francophones de l'information et leur public sont donc invités à renoncer à cette idée reçue absurde selon laquelle il faudrait employer des mots différents pour qualifier les cosmonautes ou astronautes des différents pays du monde. Cette lubie est d'autant plus sidérante que la navigation spatiale ne connaît ni frontières ni contours territoriaux d'aucune sorte."

Sources : wikipédia, www.franceculture.fr, www.laculturegenerale.com, www.cairn.info

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D'où viennent mes drôles d'idées d'articles ? - Exemple par les chips

D'où viennent mes drôles d'idées d'articles ? - Exemple par les chips

Temps de lecture : 3 min

D'où viennent mes drôles d'idées d'articles ? - Exemple par les chips

Lors d'un live de la chaîne Youtube Mission Japon que je fais vivre avec mon fils, Sylvain, il m'a été posé une question que j'avais envie de développer avec vous ici : d'où me viennent les idées des sujets que je traite dans le blog ?

Je vais prendre un exemple fictif qui me permettra de développer un article que je n'aurais pas pu écrire parce qu'il aurait été famélique, malgré son sujet, pas de quoi faire un article complet en tout cas. Je me suis posé une question con. Et Dieu sait que ça m'arrive souvent. Et ma femme de me dire : "Mais t'as quel âge ? Deux ans pour te poser des questions aussi bêtes ?" Bon, en vrai, elle a dit "aussi cons". Mais comme ma femme est une princesse, même le lendemain de la journée internationale des droits des femmes, je filtre sa masculinité verbale.

Mon drame, c'est que l'intérieur ne correspond pas à l'extérieur. Et je ne parle plus de ma femme mais de moi. Je pense que nous avons tous ce sentiment, nous les enfants de l'ordi, des jeux vidéos, du virtuel et des bandes dessinées, quand la vie avance ; on se sent toujours jeune quelque part dans notre tête, inconscient ou subconscient, quelque soit notre âge élevé. Enfant ou adolescent, ça dépend des fois. Mais la société nous impose de penser comme nous paraissons. Je m'égare, Saint Lazare. Que celui qui répond "poil au dard !" soit mon frère à jamais. Oui, ma femme a raison, je suis con des fois. Pas facile de sortir de l'âge bête quand on est un mec. J'écris, j'écris et je m'éloigne du sujet de l'article. Toujours j'y reviens mais après un certain nombre de circonvolutions mentales et de détours précieux pour qui a la curiosité d'un enfant en osmose avec l'âme de la même eau.

Mais peut-être souhaitez-vous connaître ma question con ? À laquelle, je n'ai pas trouvé de réponse, d'ailleurs : "Combien de volume prendrait mon poids en paquets de chips ?" Elle est pas choucarde, la question ? J'ai essayé de joindre Chiptelle et Fritelle, les jumelles de l'apéritif, sans succès. Je reviens donc aux bases, aux fondamentaux. Google est mon ami. Wikipédia son fidèle destrier. Je me sens comme un Don Quichotte dans le corps de Sancho Panza. Je tape ma question. Même si je ne trouve pas ma réponse, je tombe sur d'autres illuminés du bulbe qui, eux aussi, se sont posés le même type de questions sur les chips et dont la réponse n'a qu'un faible intérêt intellectuel comme :

Combien de pommes de terres constituent un paquet de chips de taille moyenne ?
Réponse : il faut quatre kilos de pommes de terre pour faire un kilo de chips. Un paquet moyen, c'est environ 10/12 pommes de terre.

Combien y-a-t-il de chips dans un paquet de chips ?
Réponse sous forme de graphique issu d'une étude faite par le site www.thrillist.com

Et puis il y a l'article, celui qu'on n'attend pas, celui qui te fait croire à une entité supérieure dont la pitié t'a guidée sur le vrai chemin menant ton immaturité à se muscler le mollet tant l'envie de courir sur son tapis d'herbe tendre est forte pour atteindre l'horizon d'une conscience refoulée. L'avenir est sombre, lugubre, apocalyptique. Tu l'habilles de posters joyeux, colorés, futiles. Le pan d'une des affiches vient de propulser la punaise rose, aidé par le vent terrible qui s'engouffre en toi. C'est bien aussi, parfois, de se rendre compte de la réalité du monde, de ne plus jouer l'autruche 2.0. Quelle est la part d’air dans un paquet de chips ? C'est ça, la vraie question. Henry Hargreaves, un artiste écolo néo-zélandais, s'est "amusé" à produire une expérience que je vous propose de retrouver ci-dessous. Même si la vidéo est en anglais, vous allez facilement comprendre de quoi il s'agit.

L'écologie, ce n'est pas que des dépenses exorbitantes ou des augmentations de prix sur les carburants fossiles. Juste un peu de bon sens. L'expérience ci-dessus prouve qu'un paquet de chips comporte entre 66% et 86% d’air, d'azote en vérité parce que ça permet de conserver le croustillant. En mettant les chips sous vide, on pourrait économiser autant en transport. Dont acte.

C'est ça, l'écriture d'un article. On part avec une envie d'informations, aussi saugrenue soit-elle, et son développement vous emmène dans des confins inattendus. Il est important de se laisser porter et de ne pas s'accrocher à son idée de départ comme une moule à son rocher, même si, l'idée de départ, semble incongrue. Sachez-le, il n'y pas de questions cons, il n'y a que des réponses intelligentes.

Source : answers.yahoo.com, www.laboiteverte.fr, vivredemain.fr

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Encore 10 faux-amis anglais

Encore 10 faux-amis anglais

Temps de lecture : 2 min

Encore 10 faux-amis anglais

Mon petit doigt (incarnation des statistiques) me dit que vous aimez beaucoup cette série de listes. C’est donc reparti pour 10 nouveaux faux-amis anglais avec pour chacun leur traduction et le mot français puis traduit en anglais avec lesquels on les confond régulièrement. Apprenez, jouez, riez aussi, c’est l'idée.

Et si ça vous a plu, vous pouvez renouveler l'expérience avec :

 

TO CHARGE MY PATRONS : faire payer ses clients
Charger : to charge
Le patron : the boss

A SOT : un ivrogne
Un sot : a fool

Et donc, le premier succès de Gilbert Montagné se traduit comme le roman de Dostoievski, l'Idiot.

A BRIBE : un pot-de-vin
Une bribe : a bit

A CRANE : une grue
Un crâne : a skull

A GROIN : l'aine (partie du corps entre le haut de la cuisse et la bas-ventre)
Un groin : a snout

A ADVERTISEMENT : une publicité
Un avertissement : a warning

A PET : un animal de compagnie
Un pet : a fart

I AM DRESSED TO KILL : je me suis mis sur mon trente et un (mettre ses plus beaux habits)
Être dressé(e) à tuer : to be trained to kill

TO CRY : pleurer
Crier : to shout

TO DECEIVE : tromper, duper
Décevoir : to disappoint

Source : « Au pays des faux-amis » – Éditions Point virgule, www.anglaisfacile.com

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J'ai testé être invité au Japan Tours Festival

J'ai testé être invité au Japan Tours Festival

Temps de lecture : 6 min

Depuis le début de ce blog, je vous avais habitué à tenir le rythme d'un minimum de trois articles par semaine. Et puis d'un coup, silence pendant une dizaine de jours. La raison en est le sujet de cet article qu'on qualifiera "de retour". Point de vacances, ni de pentes enneigée, le Japon.

Je distille de temps à autre des infos sur mes activités autres que celle de blogueur. C'est que je fais plein de "trucs" à côté du blog de l'Impossible Dictionnaire. Avec les cordes de mon arc, j'aurai voulu être un harpiste, pour pouvoir dire pourquoi j'existe. Version geek, mes facettes me permettraient d'être un dé pour jeu de rôle. Je n'y peux rien, ma vie est une succession de passions qui restent ou qui s'en vont. Quant à savoir si la curiosité insatiable qui m'habite s'apparente à une peur de l'ennui, une peur du manque ou une peur de la mort, je vous répondrai dès que je saurai écrire allongé sur un divan.

Le fait est que je me suis pris d'amour pour le Japon en 2016 lors d'un projet que j'ai mené avec mon fils. Nous nous étions rendus compte que cette année-là nous avions respectivement 50 et 25 ans, demi-siècle et quart de siècle. Pour célébrer cela, nous nous sommes dit qu'une aventure à deux serait une bonne idée. J'écris, il filme, va pour un site avec des articles et une chaîne Youtube avec des vidéos. L'évidence était de nous sortir de notre zone de confort, de notre zone de vie, de notre zone géographique. OK, mais pour aller où ? Chacun de son côté écrit une liste de destinations. Le Japon se retrouvant cité des deux côtés, on décide que ce sera le lieu de notre mission commune. Mission Japon était né.

S'en est suivi une préparation qui nous a donné de plus en plus envie de découvrir l'Archipel. Sur place, nous sommes tombés sous le charme du pays, des lieux, de l'ambiance, des gens, de la bouffe, tout. Nous sommes partis un mois, trois semaines au Japon et une semaine en Corée du sud. De retour, nous avons mis en ligne nos vidéos sur la chaîne avec un petit succès d'estime. Nous avions une envie folle d'y retourner rapidement mais, pour diverses raisons, cela n'a pas encore pu se faire jusqu'à maintenant. C'est en nous rendant sur des conventions comme le Japan Tours Festival, d'abord en visiteurs, puis en invités, que nous nous sommes aperçus que même si le Japon attirait les foules en ces lieux, peu sautaient le pas. Frein psychologique, frein financier, peur de se sentir analphabète dans un pays où on ne comprend pas l'écriture, les raisons sont multiples. Fort de notre petite expérience, nous avons décidés de lancer une nouvelle série de vidéos, actuellement en cours, Le Tour de France du Japon. L'idée est double. Montrer que le Japon ce n'est pas que sushi, manga et samouraï d'une part, et, d'autre part, prouver qu'en grattant un peu, on peut trouver le Japon près de chez soi de plein de façons différentes. Pour vous teaser l'affaire, je vous invite à zyeuter la vidéo annonce :

Plus que le nombre d'abonnés de la chaîne (qui n'est pas énorme), c'est, je pense, notre façon d'aborder le sujet associé au fait que nous soyons un père et un fils, qui intéresse les salons. Depuis environ deux ans, nous sommes régulièrement invités partout en France. Si je me souviens bien, nous avions rencontré les organisateurs du Japan Tours Festival lors de l'Animasia de Bordeaux l'année dernière. Ça se passe souvent comme ça. Les organisateurs font leurs courses chez les concurrents. J'avais entendu dire le plus grand bien du festival de Tours et je souhaitais vraiment en être cette année. D'autant plus, je ne l'ai appris qu'en étant sur place, que l'événement prenait de l'épaisseur en cette cinquième édition, passant du palais des congrès au parc des expositions, bien plus grand avec ses trois halls.

Si vous n'avez jamais mis les pieds dans un tel évènement, sachez que vous y trouvez des boutiques qui vendent des figurines, des jeux vidéos, des tshirts, des mangas, des fruits secs (mais pourquoi ? Quel rapport avec le Japon ??)... Dans les travées, les cosplayeurs font le show et se laisse photographier avec plaisir. De nombreuses pancartes free hugs appellent aux câlins gratuits. Il n'est pas rare de voir Batman enlacer le Joker, de voir Goldorak claquer la bise à Albator, de surprendre Spiderman taper dans le dos de Venom. On discute avec des passionnés, des associations, des artistes. Parce qu'il n'y a pas loin du Japon aux geeks (otakus pour la version japonaise) et du geek à la littérature de genre, c'est un panel très large qu'on découvre avec des auteurs, des éditeurs, des dessinateurs mais aussi des créateurs de jeux vidéos, des groupes de chanteurs et, enfin, des vidéastes. C'est par cette catégorie que je me suis retrouvé invité.

Je dois avouer que le statut d'invité est très agréable quand l'organisation est bien rodée. Dès notre descente de train, nous sommes accueillis par un comité qui nous conduit jusqu'à notre hôtel. Le lendemain, nous sommes pris en charge par des navettes qui nous amènent jusqu'à la convention. Nous sommes bichonnés, chouchoutés par des bénévoles aux petits soins. Nous rencontrons toute la journée des visiteurs curieux et sympathiques, des collègues qu'on n'a pas vu depuis longtemps, des grands vidéastes qu'on apprécie et on leur fait savoir. On fait une ou plusieurs prestations sur scène, conférences, quizz, etc. Puis on se paye un blues digne d'un soir de brouillard au Havre quand on revient à la réalité du quotidien. Ça dure quelques jours. Puis ça passe. Puis on pense au prochain salon où on va retrouver les potes et les personnes qui nous suivent.

Cette fois, côté rencontres, on peut dire que je me suis éclaté. Je suis pas mal de chaînes Youtube et j'aime bien pouvoir rencontrer celles et ceux dont j'admire le travail, l'énergie, la faconde. Il me fallait absolument rencontrer pour la première fois Anthox Colaboy qui, lors d'un de ses lives "présentations de chaînes" avait mis en avant la nôtre. C'était il y a un an et demi et il se souvenait de nous. Plaisir et étonnement mêlés. J'ai beaucoup aimé discuter avec lui. Très avenant, très ouvert. S'en est suivi quelques conversations avec les très sympathiques Julien Menielle (Dans ton corps), Gastronogeek, le dessinateur manga Reno Lemaire, le réalisateur-photographe Guillaume Tauveron, l'auteur d'un super bouquin sur Les Mystérieuses cités d'or, Gilles Broche. Moins de plaisir avec le froid Absol vidéos. Et puis, il y a les potes, ceux qu'on aime retrouver à chaque festival, Sabrina (France Japon), Aurélie et Julien (Nippon 100) auteurs du superbe bouquin "Les 100 vues du Japon", Louis San dont la file d'attente des fans ne se désemplit jamais, le Nintendomaniac Florent Gorges. Et puis, il y a le poto de collectif. Ah mais oui, j'ai oublié de vous parler de Vu du japon. C'est un collectif que j'ai instigué il y a deux ans, une réunion de vidéastes passionnés du japon qui se sont réunis pour s'entraider et promouvoir le site du même nom, plus grande source vidéo francophone sur le Japon avec, à ce jour, plus de 850 vidéos. Gero Japan, avec qui nous avons partagé quelques stands par le passé, est un des nouveaux membres du collectif.

Avec Sabrina, Guillaume et Gero Japan, nous avons donné une conférence le samedi. En fait, plus un jeu de questions/réponses qu'un monologue structuré. Nous avons eu le plaisir d'une salle comble et, hormis la première question qui met toujours un peu de temps à arriver - timidité quand tu nous tiens -, le reste de l'heure a coulé sereinement.

Et puis il y a eu LA rencontre, improbable et surprenante. Vous allez comprendre. Dimanche, nous sommes dans la navette qui nous amène pour la dernière fois sur le festival. Je suis tout derrière et je pense avoir reconnu le passager à côté du conducteur. J'ai beaucoup aimé la série de vidéos - trop mal payée en nombre de visionnages, à mon goût - intitulée "Tokyo vu par un con" qu'il a tournée il y a deux ans en collaboration avec le concepteur de figurine luxembourgeois Tsume. C'était drôle, frais, une façon originale de découvrir la mégalopole japonaise. Arrivés à bon port, tout le monde sort du minibus. Je m'avance vers lui. Il est toujours de dos. Je l'aborde. Il se retourne. Bon, j'ai pas l'air d'un con, c'est bien lui. Dedo. Mais si, un des stand-upeurs issu du Jamel Comedy Club. Le gars a quand même son spectacle sur Netflix, c'est pas rien. On discute, je le complimente sur la série de vidéos susnommée. Puis je me présente et parle de Mission Japon. C'est là que le miracle arrive. Il connaît la chaîne, apprécie notre duo et la qualité de nos vidéos. Fier, je suis en le quittant pour retrouver mon stand. C'est ça aussi, les conventions et autres festivals.

Si vous souhaitez vous plonger dans l'ambiance du Japan Tours Festival, une des plus belles conventions à laquelle j'ai eu le privilège d'avoir été invité, je vous propose de regarder la superbe vidéo de Road n Troll dans laquelle nous faisons, avec Gero Japan, une présentation de nos chaînes et du collectif à partir de 1'40".

Concernant Mission Japon, cette fois au complet, père et fils, le prochain rendez-vous en festival c'est dans un mois, les 30 et 31 mars 2019 au TGS Occitanie Montpellier. Si vous passez dans le coin, n'hésitez pas à venir nous voir.

Jouons gaiement avec les gentilés (part 1)

Jouons gaiement avec les gentilés (part 1)

Temps de lecture : < 1 min

Jouons gaiement avec les gentilés (part 1)

Apprenons ensemble un joli mot de la langue française, le gentilé. Ce terme désigne l'ensemble des habitants d’un lieu, d'une ville, d’une région, d’une province, d’un pays, d’un continent. Il provient du latin gentiles, qui appartient à une nation. On dit aussi ethnonyme. D'ailleurs l'étude des noms de peuples est appelée l'ethnonymie. Oui, moi non plus je ne savais pas qu'il y avait une "science" du nom des  habitants des villes. Étonnant, non ?

Pour l'heure, je vous propose d'entamer une nouvelle série de listes à jouer. Vous vous calez devant votre écran, face à vos amis. Vous leur donnez le nom d'un habitant d'une ville française et ils doivent découvrir la ville. Ce n'est pas toujours évident mais je me suis tout de même cantonné à des villes qui pour la grande majorité sont connues du plus grand nombre. La liste est classée par ordre alphabétique des gentilés. Bon jeu !

Adamois : L'Isle-Adam
Agathois : Agde
Albigeois : Albi
Amadouriens : Rocamadour
Angevins : Angers
Angoumoisins : Angoulême
Appaméens : Pamiers
Arrageois : Arras
Aturins : Aire-sur-l'Adour
Audomarois : Saint-Omer
Audoniens : Saint-Ouen
Auscitains : Auch
Avalins : Val-d'Isère
Balbyniens : Bobigny
Balnéolais : Bagneux
Bapalmois : Bapaume
Baralbins : Bar-sur-Aube
Barisiens : Bar-le-Duc
Barséquanais : Bar-sur-Seine
Baussencs : Les Baux-de-Provence
Bellifontains : Fontainebleau
Berruyers : Bourges
Bisontins : Besançon
Biterrois : Béziers
Blésois : Blois
Borains : Bourg-saint-Maurice
Borméens : Bormes-les-Mimosas
Bourgetins : Le Bourget
Bragards : Saint-Dizier
Brétignolais : Brétigny-sur-Orge
Briochins : Saint-Brieuc
Brivadois : Brioude
Brivistes : Brive-la-Gaillarde
Burgiens : Bourg-en-Bresse
Cadurciens : Cahors
Caladois : Villefranche-sur-Saône
Calvais : Calvi
Cambrésiens : Cambrai
Cantiliens : Chantilly (mais aussi Canteleu et La Chapelle-en-Serval)
Carolomacériens : Charleville-Mézières
Carquefoliens : Carquefou
Cassidains : Cassis
Castelbriantais : Châteaubriant
Castelroussins : Châteauroux
Castelthéodoriciens : Château-Thierry
Castrais : Castres
Castrogontériens : Château-Gontier
Chamoniards : Chamonix
Chartrains : Chartres
Châtelleraudais : Châtellerault
Chauriens : Castelnaudary
Chinonnais : Chinon
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La galanterie, une pratique archaïque ? (part 1)

La galanterie, une pratique archaïque ? (part 1)

Temps de lecture : 5 min

La galanterie, une pratique archaïque ? (part 1)

Les articles du blog, généralement, voguent sereinement sur une mer de futilité, loin des rivages du quotidien et des longues grèves plates. Je vous propose aujourd'hui d'aborder un sujet devenu délicat dans notre société actuelle, la galanterie. Je vais m'intéresser au mot, à son histoire, son évolution et, enfin, à son utilisation devenue problématique de nos jours. Comme il y a beaucoup à dire sur le sujet, l'article sera en deux parties.

Mettons-nous tout de suite d'accord sur sa définition. La galanterie est une disposition à se montrer courtois envers les femmes, à les traiter avec déférence, à les entourer d'hommages respectueux, d'aimables prévenances. L'homme blanc de plus de cinquante ans que je suis se positionne instinctivement dans un sentiment positif à l'idée de faire montre de galanterie. Le monde me prouve régulièrement que je ne suis pas forcement dans le vrai, que ma pensée par certain côté est archaïque, que le combat des femmes doit aussi passer par l'ablation de cette douce coutume au nom de l'égalité des êtres tous sexes confondus. La galanterie, c'est supposer qu'il existe un sexe faible qui doit être chouchouté et que, par ricochet, celui qui la pratique se considère comme supérieur, niant ainsi toute forme d'équité. Parce qu'il n'y a pas d'équivalent des femmes envers les hommes, tuons la galanterie. Je comprends le raisonnement mais une partie de moi n'arrive pas à complètement adhérer au fait que la galanterie, c'est le mal. Victime de mon éducation, je suis. Je ne nie pas dans mon for intérieur qu'une femme doit être payée autant qu'un homme quand je tiens la porte. Je ne relie pas les deux. Ai-je tort ? Dois-je modifier mes habitudes au nom du combat des femmes ? C'est une vraie question que je me pose en même temps que je vous dévoile mon âme et mon envie d'en savoir plus sur ce qu'est vraiment la galanterie.

Synonymes, la liste

Mon plaisir à compiler des listes ne restera pas à la porte. Je vous propose les équivalents du mot galanterie répertoriés par l'excellent site cnrtl.fr, par ordre alphabétique.

affabilité
affaire
agrément
alcôve
amabilité
aménité
amour
assiduité
aventure
babiole
badinage
bagatelle
bluette
bricole
civilité
commerce
complaisance
compliment
coquetterie
coucherie
cour
courtoisie
débauche
déférence
délicatesse
distinction
douceur
élégance
empressement
fadaise
fadeur
fleurette
flirt
fredaine
gentillesse
grâce
intrigue
liaison
libertinage
madrigal
marivaudage
passade
pelotage
polissonnerie
politesse
poursuite
préciosité
prévenance
propos
prostitution
respect
séduction
tendresse

Première remarque, beaucoup des synonymes de galanterie s'apparente à la sexualité, à un but à atteindre, le pieu. Être aimable à outrance, mentir dans l'exagération, flatter l'autre à des fins personnelles, il y a un mot pour ça, l'hypocrisie.

Deuxième remarque, cette liste est le reflet de différentes définitions, pas toujours d'actualité, que je me propose de vous dévoiler :

- Art de plaire en société, par une allure élégante, une politesse raffinée, des procédés obligeants, etc.
- Procédé, présent, propos qui dénote une certaine élégance, obligeance, etc., et où se marque l'intention d'être agréable.
- Ce qui se distingue par sa délicatesse, sa mignardise.
- Tendance à rechercher la compagnie des femmes et à leur plaire par un empressement flatteur, des amabilités piquantes.
- Disposition à courtiser une femme en vue de la conquérir, comportement traduisant une tendre inclination.
- Procédé, présent, propos très aimable, qui manifeste l'intention de plaire aux femmes ou de charmer, séduire une femme.
- Goût, recherche des aventures amoureuses, des plaisirs physiques.
- Aventure amoureuse.
- Maladie vénérienne.
- Prostitution pratiquée dans des milieux généralement élégants.

Les trois premières définitions ne font pas état d'une obligation à ce que le sujet de la galanterie soit une femme. Après, il faut reconnaître, ça se gâte. Il est question de conquête, de drague appuyée, avant de tomber dans la chaude-pisse et l'amour tarifé. Ce qui sous-entend que l'homme ne peut-être galant que parce qu'il a dans l'idée de se dégorger le poireau. Une pratique purement égoïste, donc.

À cet endroit précis de l'article, je me souviens de la sensation désagréable que j'ai eu quand j'ai appris que le Père Noël n'existait pas, qu'il y avait quelqu'un dans Casimir, que ce n'était pas Plastic Bertrand qui chantait Ça plane pour moi. Me serais-je à ce point trompé toutes ces années ?

Au début était une belle idée

J'aimerai revenir aux origines de la galanterie et comprendre pourquoi j'ai toujours considéré que rendre hommage aux femmes - que j'aime ou que je ne croiserai qu'une fois - leur faisait plaisir.

L'idée est belle de se conforter aux bonnes manières. Marcel Proust, dans À l'ombre des jeunes filles en fleurs évoque "La chevaleresque courtoisie du grand seigneur inclinant son respect devant la femme". Cela renvoie à cette notion courtoise du Moyen-Âge, la chevalerie. Considérons les soldats à cheval de l'époque. Ajoutons-y un rang de la femme au plus bas, si on excepte les reines et les d'abbesses. On a du mal à imaginer qu'entre les deux s'invite une courtoisie légère et respectueuse. Surtout à une époque où le viol est rarement puni, en temps de paix comme en temps de guerre, tant il est banal et courant. Double peine, ce crime fait peser sur la femme la honte du déshonneur, en n'oubliant pas la grossesse redoutée. Autre nom, même pratique, les seigneurs peuvent prétendre au "droit de cuissage" sur leurs terres en passant la nuit de noces avec la jeune mariée sans son consentement ni celui de l'époux. Ces mêmes seigneurs qui font la guerre, à cheval, vont aux croisades, et qu'on nomme... chevaliers.

Je n'ai pas réussi à définir avec certitude l'origine de l'idée chevaleresque intégrant courtoisie et honneur. D'un côté, il est question de l'influence de l'église et de l'amour courtois des troubadours et des trouvères. De l'autre, le point de départ se trouverait du côté des arabes, de l'islam et de Mahomet. Ce qu'on appelle l'adab, littéralement "politesse", englobe des écrits destinés à la formation d'un type d'honnête homme, appelé adîb, qui se caractérise par ses bonnes manières, son langage élégant et ses qualités mondaines. Un idéal implicitement musulman visant à mettre l’être en harmonie en intégrant dans sa vie quotidienne des actes et des pratiques en imitation de la vie du prophète Mahomet et des anciens. L’adab couvre à la fois la manière de vivre, de se vêtir, de manger et, de façon générale, de se comporter. Par extension, il est devenu synonyme de "courtoisie" et de "bonne éducation".

Jean-Claude Vadet, dans son livre L'esprit courtois en Orient dans les cinq premiers siècles de l'Hégire sorti en 1969, parle d'un "esprit courtois" d'influence arabe que les troubadours espagnols appellent la cortezia exercé à la faveur des croisades ou à partir de l'Espagne musulmane.

Bref, l'église qui de nos jours n'accepte pas qu'une femme puisse être prêtre, l'islam qui impose le voile aux femmes et des pays de soleil qu'on estime être les plus machos au monde seraient à l'origine d'une forme de respect nouveau, notamment envers les femmes. Bien sûr, il est facile d'ellipser de la sorte avec quelques siècles d'écart. Il en ressort toutefois que les mentalités changent, évoluent dans un sens comme dans un autre et qu'il est important de ne pas rester figé sur ses acquis, ses connaissances, ses sentiments, son éducation.

Pourtant, conserver sa maison droite en effritant ses fondations n'est pas choses aisées. Le ciment de la connaissance doit aider à cela. Dans la deuxième partie de l'article, nous verrons la galanterie aux travers des âges et nous aborderons la polémique à pleines mains. Pour cela, j'ai besoin de votre avis. N'hésitez pas à m'en faire part dans les commentaires et je m'en servirai dans la rédaction de la deuxième partie à venir.

Sources : Wikipédia, www.franceculture.fr, www.histoire-pour-tous.fr, www.passion-histoire.net

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Les nouvelles aventures de la tête glacée de Walt

Les nouvelles aventures de la tête glacée de Walt

Temps de lecture : 4 min

Intrigant comme titre, non ? Même si, comme souvent, la version originale en anglais est plus classe, The Further adventures of Walt’s frozen head.

Ce titre, c'est celui d'un projet cinématographique dont je n'avais jamais entendu parler jusqu'à vendredi dernier. C'est Jean-Marc Toussaint, un ami concepteur d'attractions, qui s'en faisait écho sur son journal Facebook. Il faut dire que le pitch a de quoi intriguer. Je vous laisse regarder la bande annonce et je vous en parle juste après. Si, comme moi, vous ne maitrisez que modérément  la langue de Shakespeare, activez les sous-titres, puis dans les paramètres (petite roue crantée au bas de l'image), sélectionnez la traduction automatique, puis la langue, français.

Peter travaille à Walt Disney World. Il est ce qu'on appelle un cast member. C'est un modeste. Il a des ambitions de modeste comme gérer l'Emporium, la plus grosse boutique de Main Street, dans le Magic Kingdom, l'un des quatre parcs du World. Séparé de sa femme et de sa fille de 16 ans, il souhaite offrir pour l'anniversaire de cette dernière une peluche Mickey vintage. Après s'être entretenu avec une collègue sur la possibilité de se procurer ce cadeau spécifique, elle lui dessine un plan l’amenant dans les sous-sols du parc. On pense automatiquement au Flic de Beverly Hills 3 avec Eddy Murphy. Pour faire vite, il se perd et tombe sur le plus grand secret du parc donnant foi à une des plus incroyables légendes urbaines américaines après le fait qu'Elvis Presley soit toujours en vie.

Petit rappel des faits. Walt Disney nous a quitté le 15 décembre 1966 à l'âge de 65 ans des suites d'un cancer du poumon. Il s’est fait incinérer deux jours après son décès. Ses cendres reposent au cimetière Forest Lawn, en Californie. Je me dois d’être factuel parce que les légendes ou les mythes naissent entre les interstices d'incertitude. La cérémonie ne fut pas ouverte au public ce qui engendra des rumeurs. Juste avant de mourir, Walt aurait été congelé en attendant que la science progresse suffisamment pour le guérir de sa maladie et lui conférer l'immortalité. Nous avons du mal à laisser partir nos idoles, surtout celles qui sont liées à notre enfance.

C'est à partir de cette rumeur que fut conçu le scénario de The Further adventures of Walt’s frozen head. Pas suspens, tout est dans le titre. Peter tombe sur la tête de Walt Disney qu'on réveille trois jours par an, pour le tenir informé de l'état de la société et lui demander conseil pour la faire évoluer dans l'esprit originel. Cela fait plus de cinquante ans que Walt n'a pas vu son parc. Ah, je viens d'écrire une connerie. Nouveau rappel des faits.

Walt Disney a conçu et inauguré le premier Magic Kingdom à Annaheim en Californie le 17 juillet 1955. Voyant qu'il ne peut le faire évoluer en surface - même si des solutions furent trouver bien plus tard après sa mort -, il décide de se lancer dans la conception d'un autre parc de l'autre côté des États-Unis, en Floride. Pour éviter les erreurs du premier, il décide d'acheter une surface suffisamment importante pour les évolutions futures du Walt Disney World. Malheureusement, il mourra quelques années avant l'ouverture du deuxième parc qui fut inauguré le 1er octobre 1971.

Dans le film, la tête de Walt n'a pas le droit de quitter les sous-sols du World. Son rêve est de voir de ses yeux ce parc sur lequel il a si durement travaillé et son évolution depuis qu'il est supposé mort. Sa seule ouverture au monde, ce sont les caméras de surveillance en noir et blanc. La boutique à chapeaux de Main Street possède-t-elle toujours sa façade bleue ?

Peter va, comme vous pouvez l'imaginer, tomber sur Walt et ce dernier va le convaincre de l'emmener à la surface. La suite, je vous la laisse découvrir par vous même au bout de ce lien disponible depuis vendredi sur Youtube. Je ne saurais trop vous conseiller de vous dépêcher de visionner le film rapidement. Parce que ce que je ne vous ai pas dit, c'est que le réalisateur, Ben Lancaster, a conçu son long-métrage en loucedé, suite à un financement participatif, sans l'aide d'un quelconque studio et, surtout, sans autorisation aucune de chez Disney. Guerilla style. Les plans - magnifiques il faut le dire - tournés dans le parc l'ont été "au nez et à la barbe (ou plutôt la moustache) des agents de sécurité de Disney World", par reprendre la judicieuse expression de Jean-Marc Toussaint. Disney n'étant pas tendre avec ceux qui bafouent leurs droits, il y a fort à parier que le film sera à plus ou moins long terme retiré de la plateforme vidéo.

La première surprise passée, celle de l'incroyable performance de Ron Schneider dans le rôle de Walt, le reste du film se laisse regarder tranquillou, sans grands rebondissements. L'ensemble reste bon enfant avec un scénario sans surprise éludant toute possibilité d'antagonisme à base de courses-poursuites. La partie, assez tardive, de la visite du Magic Kingdom est superbe. C'est parfois plutôt bavard mais ne boudons pas notre plaisir. Ce film est un ovni qui mérite notre indulgence quand on connait les conditions de tournage.

Attention spoiler - Attention spoiler - Attention spoiler

Si vous n'avez pas vu le film, je vous invite à ne pas lire la fin de l'article. Vous êtes prévenu.

A l'instar des films Marvel, un des morceaux de l'empire Disney, The Further adventures of Walt’s frozen head possède sa scène post-générique. On y découvre une autre tête congelée censée remplacer Walt. "Nous sommes ravis que vous rejoigniez la société Disney. Et nous sommes honorés de vous avoir comme nouveau président émérite." Là, on ne va pas se mentir, l'effet spécial est pourri. Il est difficile de reconnaître la tête en question. Après discussion avec Jean-Marc Toussaint, nous sommes arrivés à la conclusion que cela pourrait être Jeffrey Katzenberg (mais, bon, il est pas mort, alors...) ou plus probable Steve Jobs, (Pixar, tout ça..).

Et vous, qu'en pensez-vous  ?

Périphrase, des mots pour le dire : Chanteuses/chanteurs

Périphrase, des mots pour le dire : Chanteuses/chanteurs

Temps de lecture : 2 min

Périphrase, des mots pour le dire : Chanteuses/chanteurs

Déjà sixième article sur cette matière riche qu'est la périphrase. À toutes fins utiles, je rappelle qu'il s'agit d'une figure de style qui remplace un terme propre et unique, mot usuel ou nom propre, par une expression imagée ou descriptive qui le définit ou qui l'évoque. Les journalistes en raffolent et en abusent. Les écrivains s'en servent pour éviter la répétition. Et nous, nous nous amusons avec. Nous avons déjà eu :

Je vous propose cette fois une liste de 38 chanteuses et chanteurs. Les surnoms (oui, en fait, ce ne sont pas toujours des périphrases mais on ne va pas chipoter) sont classés par ordre alphabétique. En plus de parfaire votre connaissance du showbizz, n'hésitez pas à jouer avec vos amis en leur donnant la périphrases et en leur demandant de trouver la personnalité qui se cache derrière. N’hésitez pas également à apporter votre pierre à l’édifice en donnant d’autres exemples en commentaire.

Bambi : Michael Jackson
Chill Phil : Akhénaton
Garou le fou : Robert Charlebois
Halloween Jack : David Bowie
J-Lo : Jennifer Lopez
L’Amiral : Michel Polnareff
L'Homme à la tête de chou : Serge Gainsbourg
L’Idole des jeunes : Johnny Hallyday
L'Iguane : Iggy Pop
La Ciccone : Madonna
La Diva aux pieds nus : Cesária Évora
La Môme : Edith Piaf
La Dame Brune : Barbara
Lady Day : Billie Holiday
La Princesse de la Barbade : Rihanna
La Tortue : Christophe Willem
Le Duc de Boulogne : Booba
Le Fou chantant : Charles Trenet
Le Maestro : Barry White
Le Petit prince du Raï : Faudel
Le Roi Lézard : Jim Morrison
Le Zoulou blanc : Johnny Clegg
Mimi : Mariah Carey
Mister Dynamite : James Brown
Monsieur 100 000 volts : Gilbert Bécaud
Posh : Victoria Beckham
Queen B : Beyoncé
Satchmo : Louis Armstrong
Schmoll : Eddy Mitchell
Slim Shady : Eminem
Steppin Razor : Peter Tosh
The Artist : Prince
The Boss : Bruce Springsteen
The Genius : Ray Charles
The King : Elvis Presley
The Queen of Soul : Aretha Franklin
The Voice : Frank Sinatra
Tuff Gong : Bob Marley

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Variations sur le hot-dog (Amérique latine)

Variations sur le hot-dog (Amérique latine)

Temps de lecture : 3 min

Variations sur le hot-dog (Amérique latine)

Vous allez vous dire, après l'article sur le japadog et la première partie des variations sur le hot-dog consacrée au États-Unis que je fais une fixette sur le "chien chaud". Pas tant que ça. Ce qui m'intrigue, et que je souhaitais développer sur plusieurs articles, c'est le côté à la fois universel et personnel de la recette. Un hot-dog, c'est du pain et une saucisse. Simple, basique. Et, un peu comme la pizza, la simplicité de la recette permet d'y introduire un nombre de variantes incroyables, qu'à vrai dire je ne soupçonnais pas, permettant à ce plat typique de la street food de s'adapter aux goûts les plus locaux.

La liste qui suit se focalise sur l'Amérique centrale et l'Amérique du sud. Elle vous permettra de vous donner plein d'idées de recettes de hot-dog, vous permettant de varier les plaisirs, à la maison. Le voyage et le dépaysement par le hot-dog, voilà ce que je vous propose aujourd'hui.

Brésil

Dans l’État de São Paulo, on trouve des hot-dogs consistant en un pain coupé en deux. Chaque moitié est garnie d’une saucisse de type viennoise accompagnée d’une vinaigrette à la tomate, de maïs, de petits pois, de ketchup, de moutarde, de mayonnaise, de frites très fines et de purée. Dans l'État de Piauí, au nord-est du Brésil, on le trouve avec un pain plus long, toujours coupé en deux.

Chili

Ici, la variante s'appelle completo. En plus du pain et de la saucisse, il est composée de purée d'avocat, de tomates hachées, de mayonnaise, de choucroute, d'une variante de la sauce américaine, de piment chilien, d'une sauce verte et de fromage. Sa taille peut être deux fois supérieure à celle d'un hot-dog américain.

Quelques combinaisons de completo :

Completo (version traditionnelle) : pain, saucisse, tomates hachées, mayonnaise (en grande quantité) et choucroute. Dans certaines régions, on y trouve une sauce à l'avocat. D'ailleurs le terme completo est également utilisé comme nom générique pour tout hot-dog à l'avocat. Cette combinaison s'appelle completo completo.

Italiano : il se compose de tomates hachées, d'avocat en purée et de mayonnaise. Le nom vient de sa ressemblance avec les couleurs du drapeau italien.

Tomate mayo : comme son nom l'indique, c'est une version avec seulement des tomates hachées et de la mayonnaise. Aussi appelé completo sin palta (completo sans avocat). Un complet pas complet, donc.

As : cette version remplace la saucisse par de la viande grillée (churrasco) accompagnée d'une purée d'avocat, tomate et mayonnaise.

Colombie

Les perros calientes sont proposés avec ketchup, moutarde, sauce cocktail (salsa rosada), mayonnaise, sauce à l'ananas, fromage et chips. Certains ajoutent un œuf de caille cuit sur le dessus. Sur la côte, il est courant d'ajouter de la laitue finement coupée, ce qui lui confère une touche rafraîchissante pas inintéressante par temps chaud. Il existe une version appelée perra qui, en plus des mêmes garnitures, se compose de bacon haché et d'oignons grillés en remplacement de la saucisse.

Guatemala

Les shucos sont servis avec du guacamole, du chou bouilli, de la mayonnaise, de la moutarde et un choix de viandes : saucisse, chorizo, salami, longaniza (saucisse blanche), bacon. Les viandes sont cuites sur un gril au charbon. Une sauce piquante est offerte à la demande du client.

Mexique

Les dogos ou jochos sont servis avec du pico de gallo (mélange de tomates coupées en dés, d'oignons et de piments jalapeños), du ketchup, de la moutarde, de la mayonnaise et de la saucisse enveloppée de bacon. On peut aussi y trouver, selon les endroits du pays, des champignons, du bœuf en plus du pain et de la saucisse.

Le hot-dog qu'on trouve à Sonora est composé d'une saucisse enveloppée dans du bacon fumé au mesquite cuite sur un gril ou sur une plaque chauffante, puis garni de haricots, d'oignons grillés, d'oignons frais, de tomates et de mayonnaise.

Buen provecho !

Sources : Wikipédia, www.cuisineaz.com, www.losshucos.com, www.foodiecrush.com

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