De nouveaux mots au dictionnaire 2020

De nouveaux mots au dictionnaire 2020

Temps de lecture : 4 min

De nouveaux mots au dictionnaire 2020

Les nouveaux mots qui entrent dans le dictionnaire, c'est devenu l'inévitable marronnier du mois avec les manifestations du 1er mai et le retour des beaux jours. Gros coup de pub de Larousse qui sort son petit lui-même huit mois avant l'année trônant en couverture du pavé. Pas facile de vendre du papier à mots avec la concurrence gratuite du net. D'ailleurs, est-ce que "marronnier" s'y trouve ? Je cherche. Ah oui ! "Petit article de journal sur un événement qui se reproduit à date fixe".

Pour vous marrer, il y a L'Impossible Dictionnaire avec ses plus de 1200 mots et définitions loufoques ou poétiques. Ça fait un petit moment qu'il n'y en a pas eu de nouveaux mais, promis, je m'y remets vite. Mais si vous voulez vous cultiver, il y a des petits et des grands dico, avant l'encyclopédie.

"Un dictionnaire, c'est comme une bicyclette: s'il n'avance pas, il tombe" disait Che Guevara ou Lance Arnstrong, je ne sais plus. Bon, lui, il parlait de la révolution mais ça marche aussi avec le dico. Il disait aussi "Il faut charger le dico pour doper l'intérêt des écoliers". Enfin, je crois. Bref, un dictionnaire est une matière en perpétuel mouvement s'adaptant à la société et à ses langages. Les adultes utilisent des mots. Pour les faire chier et coder leur conversations, les ados en inventent de nouveaux qui vivent leur vie et se retrouvent quelques années plus tard entre deux "vieux" mots du dico. Ce n'est pas la seule source de nouveaux mots mais elle me plait bien cette roue lexicale. Les modes, les tendances, les événements forts, les nouvelles pratiques, les nouveaux métiers, tout est sujet à inventer des nouvelles façons de marquer les esprits. Je me demande même si certaines des entrées de l'année ne sont pas avant tout issus du marketing des marques et des journalistes.

"Un mot nouveau, c’est un mot dont on pense qu’il va vivre, qui n’est pas un effet de mode, qui est dans l’usage oral et écrit", explique le linguiste Bernard Cerquiglini. Cette année n'échappe pas à la règle avec ses 150 nouvelles entrées du côté Petit Larousse illustré. On communique sur les nouveaux entrants mais qu'en est-il des vieux, des désuets, des surannés, des caducs ? Le cycle de la vie, tout ça. Carine Girac-Marinier, qui dirige le département des dictionnaires et encyclopédies chez Larousse, nous apprend que les sorties sont rares. "90 % des mots qui étaient dans le dictionnaire de 1871 sont toujours dans le dictionnaire". La version 2020 du Petit Larousse compte environ 63 000 mots. Quand on sait que même si la plupart des Français utilisent entre 3000 et 5 000 mots, dans la vie courante, nous utilisons entre 300 et 500 mots... En 1871, le Larousse de l'époque en comportait 35 000. Par exemple, selon le lexicographe Jean Pruvost, on emploie de nos jours au minimum 150 mots qu'utilisaient nos ancêtres les gaulois. Chêne, cailloux, galets, alouette, cervoise, mouton, loche, boue, glaise…

Dans l'esprit de nos listes, je vous propose de découvrir 23 des petits nouveaux.

Adulescence (n. f.) : phénomène générationnel où de jeunes adultes continuent d’avoir un comportement d’adolescent.
Antispécisme (n. f.) : qui refuse la hiérarchie entre les espèces animales.
Bigorexie (n. f.) : addiction au sport.
Bioplastique (n. m.) : plastique biodégradable.
Bore-out (n. m.) : syndrome d’épuisement professionnel dû à l’ennui provoqué par le manque de travail.
Cyberdjihadisme (n. m.) : usage d'internet pour la promotion ou l'application du djihad.
Dagobert (n. m.) : sandwich en Belgique.
Darknet (n. m.) : ensemble des réseaux permettant de partager de manière anonyme des données cryptées inaccessibles aux moteurs de recherche traditionnels.
Dédiésélisation (n. f.) : ensemble des actions visant à réduire la proportion de véhicules à moteur diesel.
Deep learning (n. m.) : technologie basée sur des réseaux de neurones artificiels.
Divulgâcher (v.) : révéler un élément clé de l’intrigue d’une œuvre de fiction (mot québecois).
Emportiérage (n. m.) : percuter un cycliste en ouvrant sans précaution une portière.
Fachosphère (n. f.) : ensemble des groupements politiques fascistes et d'extrême droite.
Gonfle (adj.) : adjectif provençal pour « rassasié ».
Klouker (v.) : verbe venu de Bretagne pour « se goinfrer.
Licorne (n. f.) :start-up dont la valorisation dépasse le milliard de dollars.
Locavorisme (n. m.) : consommation de fruits et légumes de saison pour favoriser le développement durable.
Slasheur (n. m.) : personne qui exerce plusieurs emplois en même temps.
Sorteur (n. m.) : personne qui aime faire la fête (mot belge).
Survivalisme (n. m.) : mode de vie adopté par les personnes se préparant à une catastrophe naturelle).
Taxieur (n. m.) : chauffeur de taxi. Vient d’Algérie.
Ubériser (v.) : rendre obsolète un modèle économique existant.
Zone morte (exp.) : zone souffrant d’un appauvrissement en oxygène entraînant l’asphyxie de la faune marine.

Sources : Larousse, Le Monde, La Dépêche, BFMTV, www.arretetonchar.fr, sefairepublier.wordpress.com.

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Et c'est reparti pour 10 faux-amis anglais

Et c'est reparti pour 10 faux-amis anglais

Temps de lecture : 2 min

Et c'est reparti pour 10 faux-amis anglais

Ça faisait longtemps. C'est qu'en ces lieux, les séries d'articles vont, viennent et évoluent au gré de la bonne volonté - et de la mémoire parfois alzheimeresque - du proprio. Oui oui, ce gars qui est en train de vous écrire à la troisième personne du singulier. Avec un melon pareil, il ne risque pas d'en avoir de vrais, des amis. C’est donc reparti pour 10 nouveaux faux-amis anglais avec pour chacun leur traduction suivi du mot (ou de l'expression) français(e) et de sa traduction en anglais avec lesquels on les confond régulièrement. Sorte d'aller-retour de l'Eurostar linguistique.

Les voyages précédents étaient :

 

A HABIT : une habitude
Des habits : a clothes

A TRUANT : un élève qui fait l'école buissonnière.
Un truand : a villain

A SUPER-VILLAIN : un super-méchant de comics
Un vilain : a peasant
Méchant : naughty
Vilain (dans le sens de laid) : ugly

A BASKETS : des paniers
Des baskets (chaussures) : a basket-ball boots

TO DEMAND : exiger
Demander : to ask

GENTLE : aimable
Gentil : nice

A FABRIC : du tissu
Une fabrique : a factory

ENGROSSED : absorbé (dans le sens pensif)
Engrossé : pregnant

GRAND : grandiose
Grand : tall

A HAZARD : un danger, un risque
Le hasard : the chance

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Et voilà, je me suis laissé avoir !

Et voilà, je me suis laissé avoir !

Temps de lecture : 5 min

Et voilà, je me suis laissé avoir !

Je m'étais promis de faire attention. De vérifier quelques temps avant pour avoir la possibilité de préparer l'article, le thème, puis le lancer pile-poil au bon moment. Après avoir mis en ligne le troisième jeu des gentilés, je vérifie. Et là, c'est le drame ! C'était hier, le jour du centième article du blog. J'aurais voulu qu'il soit spécial, que je vous prépare une liste de cent "je-ne-sais-pas-quoi" pour l'occasion. Ben c'est raté !

C'est que mine de rien ça a été fichtrement vite. Le premier article du Blog de l'Impossible Dictionnaire V2 a été posté en octobre dernier. Une centaine d'articles en six mois, moi même ça me troue le "vous-savez-quoi". Et ce ne sont pas les idées qui manquent pour les cent prochains ça je peux vous le dire. Mais, voilà, je suis bien embêté parce qu'au moment où j'écris ces lignes, je ne sais absolument pas de quoi je vais vous parler pour le cent-unième article. Peut-être pourrais-je vous parler du chiffre... du nombre... je sais jamais lequel utiliser. Ben tiens, petit truc : chiffre avec un "c" est, par ordre alphabétique, avant nombre avec un "n". Donc chiffre, c'est "0, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9" et nombre ce sont les suivants, ceux avec plus qu'un signe. Par comparaison, les chiffres sont les lettres de l'alphabet et les nombres sont les mots du dictionnaire. Pouf pouf ! Peut-être pourrais-je vous parler du nombre 101, on en parle jamais. Et pourtant...

101, nombre premier

101 est le vingt-sixième nombre premier. Et là, vous vous dites que vous n'êtes pas venu sur le blog pour que je vous rappelle vos souffrances d'enfance et d'adolecence devant une feuille désespérément blanche pendant que le bruit du stylo crachant son encre emplit une salle que le prof de math surveille négligemment en laissant croire qu'il bouquine le dernier "Algèbre hebdo" alors que même de votre place, de l'autre côté de la pièce, vous voyez dépasser un tout autre magazine dont l'effet sur l'anatomie de monsieur Goubart est démultiplicateur.

Pourtant Monsieur Goubart n'a pas besoin de mater de la courbe siliconée pour pouvoir se satisfaire - pas devant tout le monde - de la sexytude du nombre 101. Parce que, oui, c'est un nombre premier sexy. Si si, ça existe. On dit de deux nombres premiers qu'ils sont sexys quand leur différence est de 6. Preuve en est que les mathématiciens peuvent aussi être des petits rigolos puisque l'origine de cette appellation provient d'un jeu de mot basé sur le latin de six, sex.

101 est aussi un nombre premier jumeau avec 103 (différence de 2), un nombre premier cousin avec 97 (différence de 4). Il est également la somme de cinq nombres premiers consécutifs : 13 + 17 + 19 + 23 + 29 = 101. Et c'est beau !

101 en langage codé

Connaissez-vous les codes 10 ? Ce sont des nombres qui permettent de rapidement définir une situation auprès d'un "collègue" sans que celles et ceux qui l'entendent puissent en comprendre le sens. Il est essentiellement utilisé par la police, 101 étant le premier code de la liste.

C'est en 1940 que Charles Hopper, directeur des communications pour la police d'État de l'Illinois dans le District 10 - ce n'est pas un hasard - décide d'utiliser les codes 10 alors que les canaux radio des forces de police utilisent une bande passante limitée, permettant ainsi de réduire le trafic radio de façon significative mais aussi d'optimiser la compréhension. Je m'explique. En radio, en CB par exemple, le son de la voix du correspondant vient se positionner au dessus de ce qu'on appelle le bruit blanc, ce bruit parasite permanent sur les réseaux. La première syllabe, même si on l'entend, est rarement parfaitement compréhensible à la différence de celle qui vient après puisque l'attention est cette fois totale. D'où l'idée de précéder chaque code du mot "dix" afin d'augmenter les chances que le correspondant puisse correctement comprendre la partie critique du message.

Là, où le bas a blessé, c'est lors des attentats du 11 septembre 2001. C'est que depuis les années 40, chaque corps de police, chaque district, utilisent les mêmes codes mais pas pour les mêmes significations. S'en est suivi quelques désastreuses confusions qui ont mis à mal le système. Voici quelques exemples de 101 :

Code original d'intervention de l'APCO (1974) : Je ne vous reçois pas / Mauvaise réception
À Amherst : Officier en détresse
Dans le Comté de Suffolk (département de police des états universitaires) : Besoin d'aide pour l'agent
À New York : Appeler au poste
Au Québec : À l'écoute

101 dans les parcs Disney

Dans les parcs Disney, 101 ne fait pas toujours références aux dalmatiens. Ça serait même plutôt un tour de la méchante Cruella qui ne veut pas que vous vous amusiez dans l’insouciance de votre enfance retrouvée le temps de quelques tours de manèges qui provoquerait son utilisation. Pour éviter de perturber les visiteurs - on dit guests dans le langage disneylandien - quand une attraction n'est pas opérationnelle, la dame où le monsieur au talkie-walkie n'annonce pas devant les enfants en attente de vivre le plus beau tour de leur vie "Bordel de merde, cette putain d'attraction est encore en panne !" mais susurre au micro un délicieux "one oh one" signifiant, vous l'aurez compris, attraction hors service, fermée, arrêtée ou n'acceptant plus de passagers. D'ailleurs, est-ce que cela vous intéressere que je vous fasse une liste des termes employés par les casts members, les employés des parcs Disney ? N'hésitez pas à me le dire en commentaire.

Pour revenir quelques instants sur les 101 dalmatiens, Tim du site www.le-toaster.fr s'est amusé à vérifier si le film d'animation ne trichait par sur le nombre de chiens et chiots à l'écran. Bingo, ils étaient bien 101. Il est même allé plus loin en comptant le nombre de taches global. Sachant que Pongo en compte 72, Perdita 68 et, en moyenne, 32 par 99 chiots, le total est de 3 308 taches. Ce n'est pas fini. Considérant la durée du film, il a fallu que l'équipe d'animateurs dessine précisément 6 469 952 tâches noirs sur pelage blanc. Sacrée tâche !

101 à l'hôtel

Il se peut que lors de votre prochain séjour en Angleterre vous remarquiez qu'au premier étage, il n'existe pas de chambre 101. La faute en serait au roman de Georges Orwell, 1984. En effet, les séances de lavages de cerveau subies par le héros se déroulent dans la chambre 101, Winston Smith devant faire face à ce qui l’effraie le plus au monde.

Vous vous souvenez de l'australien Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks dont le but était la transparence totale en publiant des documents confidentiels sur le net ? Quand il recevait des journaliste, c'était dans la chambre 101, une référence au Big Brother de 1984.

Dans Matrix, les référence au nombre 101 sont légion. Logique puisque nous sommes dans la matrice, une suite de "0" et de "1". 101, c'est aussi le numéro de la chambre qu'occupe Néo au début du film alors qu'il est encore "conditionné". Nouvelle référence à Orwell.

101 en vrac

Comme il se doit, terminons avec une petite liste des autres significations/références.

  • Dans la culture populaire anglo-saxonne, le 101, c'est notre b-a-ba.
  • C'est le numéro atomique du mendélévium, dont je ne soupçonnais pas l'existence avant aujourd'hui.
  • Le numéro d'appel d'urgence de la police en Belgique et en Argentine est le 101.
  • C'est l'écriture binaire du nombre 5
  • C'est le nombre de départements Français, le cent-unième étant Mayotte.
  • Le 11 avril est le cent-unième jour de l'année.
  • La première étape du 101è Tour d'Italie, en 2018, était longue de 10,1 km.

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Jouons gaiement avec les gentilés (part 3)

Jouons gaiement avec les gentilés (part 3)

Temps de lecture : 2 min

Jouons gaiement avec les gentilés (part 3)

Il est revenu le temps des gentilés qui, je vous le rappelle, est le mot qui désigne le nom des habitants d'une ville. Il est donc revenu le temps de jouer avec vos amis. Le principe est simplissime, vous leur donnez le nom des habitants d’une ville française, ils doivent découvrir la ville. Cette troisième liste - si vous avez raté les deux premières, voici les liens : 1 et 2 -  est classée par ordre alphabétique des gentilés. Vous remarquerez que certains choix le sont aussi pour des raisons grivoises, on ne se refait pas. 😉

D'ailleurs, j'aimerais bien savoir si vous jouez vraiment entre amis avec les listes que je vous propose. Indiquez-le moi en commentaires. Parce que si c'est le cas, je mettrai en place sur le site non seulement une façon de retrouver plus facilement les jeux mais, peut-être, des versions interactives. À voir. Bon jeu !

Malouins : Saint-Malo
Manceaux : Le Mans
Mantais : Mantes-la-Jolie
Marlychois : Marly-le-Roi
Martégaux : Martigues
Martinais : Saint-Martin-de-Ré
Maxipontains : Pont-Sainte-Maxence
Meldois (où j'ai ma...) : Meaux
Mélusins : Lusignan
Mentonnais (comme la moutarde) : Menton
Messins : Metz
Millavois : Millau
Miramasséens : Miramas
Mirapiciens : Mirepoix
Moncuquois (la réponse est dans la question : "Moncuq, quoi !")  : Moncuq
Montacutains : Montaigu (on dit aussi Montaigusiens)
Montalbanais : Montauban
Montcelliens : Montceau-les-Mines
Montiliens: Montélimar
(toi, toi) Montois : Mont-de-Marsan
Morlaisiens (parce que Morlaibiens, c'est autre chose) : Morlaix
Mortuaciens : Morteau
Murisaltiens : Meursault
Mussipontains : Pont-à-Mousson
Nancéiens : Nancy
Nazairiens : Saint-Nazaire
Neuilléens : Neuilly-sur-Seine
Néodomiens : Neuves-Maisons
Neversois : Nevers
Nocéens : Neuilly-Plaisance
Nuitons : Nuits-Saint-Georges
Orléanais : Orléans
Orcéens : Orsay

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Les clowns de mon enfance - Partie 1

Les clowns de mon enfance - Partie 1

Temps de lecture : 9 min

Les clowns de mon enfance - Partie 1

Il fut un temps où les clowns n'étaient que des personnages de cirque faisant rire petits et grands. C'était  le cas dans mon jeune temps. Depuis, Ça de Stephen King a changé la donne. Mais il n'y a pas que lui comme on le verra plus tard. Aujourd'hui, la peur du clown prédomine sur la sympathie qu'ils sont censés inspirer. Dans un premier temps, je souhaitais ne vous proposer qu'une liste des clowns qui ont bercé mon enfance et une partie de mon adolescence, La Piste aux étoiles, tout ça. Le sujet est vaste. Au fur et à mesure de mon furetage - comme souvent d'ailleurs - je me suis empli d'informations avec cette irrépressible envie de partager avec vous le fruit compoté de mes recherches. C'est pourquoi cet article comportera trois parties. Celle-ci creusera l'histoire des clowns, puis essayera de comprendre quand ça a dérapé, puis dans un deuxième temps viendra je vous proposerai une liste des références à la coulrophobie pour enfin laisser place à la présentation des clowns de mon enfance. Cela vous laissera le temps de m'indiquer en commentaires les clowns de votre enfance à vous dont je me ferait écho dans la troisième et dernière partie.

Étymologisons gaiment !

Il ne faut pas être un grand spécialiste pour deviner que le mot est d'origine anglo-saxonne. Apparu au seizième siècle, il s'écrit "cloyne" (1563),  "clowne (1567), "cloune" (en 1570) puis prend la graphie de "clown" quelques années plus tard. On pourrait traduire le mot par "homme rustre, paysan". Ce qui fait dire au dramaturge Ben Jonson que l'origine latine en serait "colonus" qui signifie "cultivateur, paysan". Comme on le verra plus tard, le mot n'est pas encore accolé à l'univers du cirque. Il faudra attendre pour cela le dix-huitième siècle.

On est bien avancé, maintenant ! C'est quoi le rapport entre un paysan et un artiste circassien ? Ah le gars veut faire de l'étymologie wikipédiesque mais quand on ne maîtrise pas l'art de l'origine des mots, on boit une tisane plutôt que d'écrire des articles. Oh la la la la la la ! (c'est pas facile d'écrire avec une voix nasillarde) Je m'en va vous l'expliquer mon bon prince ! Hein que je va l'expliquer les petits nenfants ! Oh la la la la la la ! 

Est-ce le sujet, ma dualité s'exprime. En moi, celui qui s'intéresse aux mots, à l'histoire, est habillé de paillettes, maquillé de blanc surplombé d'un sourcil circonflexe et d'un chapeau pointu. Pendant que l'autre qui ne pense qu'à s'amuser, à lire des comics, à se marrer dans les parcs d'attractions et à s'enorgueillir de jeux de mots à deux balles porte des chaussures trop grandes, une veste bariolée trop large et un magnifique nez rouge. Je suis à moi tout seul le clown blanc et l'auguste.

On reviendra plus tard sur la typologie des clowns. Cette introspection bruyante m'aura laissé le temps d'aller chercher le lien entre la paille des fermes et celles des cirques. D'ailleurs en italien, clown se dit pagliaccio, de "paglia" qui signifie paille. Ce terme a d'abord désigné le bateleur, celui qui incitait le public à entrer sous la tente en contrefaisant les tours de force ou d'adresse de ses collègues. En français, on voit apparaitre le mot "clown" assez tardivement, en 1823, dans Diorama de Londres ; Ou, Tableau Des Moeurs Britanniques En Mil Huit Cent Vingt-Deux où Eusèbe Desalle parle du "Pierrot, que les Anglais appellent clown". L'Auguste me souffle "Eusèbe Desalle, deux ambiances" prenant mon cas pour une généralité.

De la ferme au cirque, il n'y a qu'un clown

De l'art du suspens. Le gars joue avec les nerfs de ses lecteurs en ne répondant pas immédiatement à la question que ce dernier se pose "Mais bon sang d'une pipe en bois de Bordeau Chesnel de miel de purin de ta glace, c'est quoi le rapport ???" J'y viens, j'y viens. 

De prime abord, on pourrait penser que le clown tire ses origines d'un côté du fou du roi, du bouffon, et de l'autre de la Commedia dell'arte. Le clown blanc serait le descendant de Pierrot et l'auguste serait le fils d'Arlequin. D'accord, logique même, mais ça n'explique pas l'appellation fermière.

Les premiers clowns arrivent sur les pistes anglaises au dix-huitième siècle. Les cirques équestres afin d'amuser leur public font appel à des garçons de ferme inexpérimentés dans l'art de monter à cheval pour entrecouper les performances des artistes. Ce sont des serviteurs benêts qui tentent d'égaler leur maître en se vautrant lamentablement pour le plaisir des spectateurs, des grenouilles qui veulent se faire plus grosse que le bœuf. Au même niveau que leurs cascades ratées, ce qui fait rire les spectateurs, c'est le contraste qu'imposent leurs habits de paysans aux strass et paillettes des "vrais" artistes du cirque. Les garçons de ferme sont et deviendront la caricature des autres numéros qu'on qualifiera de sérieux.

Alors, on se la ferme, maintenant ! Blague, humour, drôle, rires, sous vos applaudissements.

Il était une fois en schisme

On ne m'enlèvera pas de l'idée que le rôle originel du clown existe encore aujourd'hui aux États-Unis avec les bullfighters, ces clowns de rodéo toujours habillés en garçons de ferme qui endossent le double rôle d'amuseur ou de dédramatiseur d'un sport dangereux tout en protégeant les chevaucheurs chus de la possible attaque du taureau.

Pour ce qui concerne l'évolution des clowns de cirque, progressivement des rôles distincts sont apparus.

Le clown blanc

Lui, il en a eu marre qu'on se moque de ses habits sales et de ses pitreries. Il veut draguer l'écuyère ou la trapéziste. Il veut paraître sous son meilleur jour. Pour ce faire, il se défait de son accoutrement de garçon de ferme pour se la jouer immaculées paillettes. Vêtu de blanc, le clown de la même eau est sérieux, digne, parfois même autoritaire. Clairement, il se la pète. Tel un Pierrot lunaire, il se maquille à la bidet style avec, parfois, un énorme sourcil noir, preuve de sa perplexité envers son acolyte. Parce que tout seul, on ne va pas se mentir, il ne serait pas sur la piste à s'attirer les regards de la foule. Il n'existe que parce qu'un autre est avec lui, un souffre-douleur, un faire valoir. En écrivant ces mots, je me demande si le clown blanc n'est pas juste un petit con qui pète plus haut que son sif.

L'auguste

En opposition à l'autre balai dans le popotin, les petits nenfants, on l'appelle aussi le clown rouge.

Lui aussi en a marre qu'on se moque de ses habits sales. Alors, il donne de la couleur et de l'ampleur à ses oripeaux. Il porte un nez rouge parce qu'il aime faire rire l'écuyère ou la trapéziste. D'ailleurs, souvent, c'est lui qui emporte le morceau auprès de la gente féminine. Femme qui rit, moitié dans son lit, tout ça. Il se maquille de façon outrancière de noir, de rouge et de blanc. Perruque tournante, fleur à eau et chaussures géantes finissent de l'habiller. Sa limite est celle des rires des enfants de l'assistance. Il bouffonne, il agace son acolyte, il tombe, se relève, ohlalalalatise, puis soudain, dans un moment de magie suspendue, il sort son instrument. Non mais les gars, c'est pas ce que je voulais dire. Y a des enfants quand même ! Il sort son bandonéon, quoi ! Celui qui vient de dire qu'il n'y a pas de néons dans les cirques me fera quatre heures de colle. C'est sérieux, là ! Si vous continuez comme ça, beaucoup d'entre vous vont redoubler et devront se refaire la totalité des articles de cette année. Oui, je sais, c'est pas marrant. Alors on se calme, merci. Où j'en étais moi, maintenant... ah oui... Il sort son petit accordéon d'une des poches intérieurs de sa large veste et en tire des notes qui s'élèvent doucement vers la toile du chapiteau comme autant de bulles multicolores. Plus que leurs rires, l'auguste aime les grands yeux émerveillés des petits nenfants.

Le contre-pitre

Celui-là, on le connait un peu moins. Quand le clown se présente seul sur la piste, il est auguste. Quand il se arrive en duo, il est rouge et blanc. Quand la lumière s'allume sur trois maquillages, le dernier, ben c'est lui, le contre-pitre. C'est un second auguste parce qu'on ne va pas se fader deux prétentieux laiteux non plus. Selon la médecine, il aurait été bercé un peu plus près du mur que les deux autres. Autant l'auguste est benêt autant il passe pour un Einstein même avec la langue au vent à côté du contre-pitre. Ce dernier gaffe, ne comprend rien, possède la mémoire d'un poisson rouge et catastrophise tout ce qu'il touche. L'auguste de l'auguste, quoi !

Nous retrouverons ces trois types de clowns ensemble lors de la dernière partie de l'article puisque parmi ma liste des clowns de mon enfance se trouvent - si je devais la jouer échelle de valeur ils seraient en haut du classement - un triptyque qui a baigné mon enfance.

Et là, c'est le drame !

Et puis un jour, poussière dans l'engrenage, couille dans le potage, les clowns sont devenus ennemis public numéro un. Il n'est pas rare aujourd'hui d'entendre autour de soi des personnes avouer qu'elles ont peur des clowns. Ça s'appelle la coulrophobie.

Vous vous souvenez, dans la partie étymologique, je vous parlais de l'Italie. Un opéra du dix-neuvième siècle écrit par Ruggero Leoncavallo a pour titre Pagliacci qu'on pourrait traduire par "Clowns" même si, dans mes recherches, je suis plus souvent tombé sur "Paillasse". Mais comme il y a bien un clown dans l'affaire, on va dire que c'est moi qui ai raison. L'histoire est intéressante non seulement parce qu'elle instaure bien avant Matrix une notion de mise en abime du réel et de la fiction mais surtout parce qu'elle est tirée d'une histoire vraie qu'a jugé le père de l'auteur. Au cours d'une représentation de commedia dell'arte donnée dans un petit village du sud de l'Italie par une troupe ambulante, le comédien Canio, mélangeant la pièce et la vie réelle, tue sa femme Nedda et l'amant de celle-ci, sous les applaudissements des spectateurs qui comprendront trop tard l'horreur à laquelle ils viennent d'assister. Même si le clown n'est pas l'amant, avec un titre pareil et une histoire comme celle-là, ça instaure un sentiment de malaise envers les nez rouges.

Les clowns tristes option Pierrot ont apporté une notion dramatique au personnage. On peut évoquer Jean-Gaspard Deburau qui n'est pas comme on pourrait le penser l'inventeur de la lampe du même nom. Ce mime franco-bohémien est à l'origine de ce Pierrot romantique, éthéré qu'il a créé au théâtre des Funambules où il a joué du début des années 1820 jusqu'à sa mort. C'est son rôle que joue Jean-Louis Barrault dans le film de Marcel Carné, Les Enfants du paradis.

Lon Chaney, acteur de cinéma muet américain surnommé « l’homme aux mille visages » qui a joué, entres autres, le Fantôme de l'opéra ou Quasimodo, disait qu'un clown sous la lune n'a rien de drôle.  Il sous-entendait que le clown ne pouvait amuser que dans le cadre de la piste d'un cirque. Partout ailleurs, la saugrenuité de sa présence n'augurait rien de bon. C'est sans doute ce qu'aurait dû se dire les victimes du tueur en série John Wayne Gacy, surnommé le clown tueur. Il travaillait en tant que clown dans des fêtes d'anniversaire et dans les hôpitaux. A priori, il ne tuait pas en habit d'auguste mais "Pogo le clown" cachait un détraqué de première. Il faut savoir que pour ses trente-trois meurtres il a été condamné à vingt-et-une perpétuités et douze peines capitales. Ce con là a même eu les honneurs du Guinness Book pour ce triste record.

La citation de Chaney m'en a rappelé une autre, N'as-tu jamais dansé avec le Diable au clair de lune ? Elle est issue du Batman de Tim Burton et elle revient à Jack Nicholson dans le rôle du plus badass des clowns, j'ai nommé le Joker. En voilà un autre qui n'a pas fait que du bien à la profession de clown.

Du bouffon au Buffet, il n'y a qu'un pas qu'a franchi un Bernard du même nom à grands renforts de pinceaux, de gouache et de toiles. Dans les années 50, Bernard Buffet peint une série de tableaux qu'il conçoit comme des oxymores, des clowns tristes. Autant les couleurs sont vives, autant les traits sont tirés, vieux, avachis. Le maquillage ne cache plus l'outrage du temps.

Toutefois, je pense que l'inconscient collectif a basculé au cause du King. Je ne parle pas d'Elvis mais de Stephen. Je ne vais pas cracher dessus, Ça un de mes bouquins préférés de tous les temps. N'empêche que le livre en 1986, la mini-série TV intitulée Il est revenu en 1990 et plus récemment le film sorti en 2017 dont la suite est prévue pour septembre prochain. Ça en fait des personnes potentiellement contaminée par  la coulrophobie. Petite anecdote, le Pennywise du film serait un mix entre Bozo le clown, le Pogo de John Wayne Gacy et Ronald McDonald. Tu veux un peu de ketchup pour finir ton hamburger ? Non, merci !

Plus près de nous, en France, pour l'Halloween de 2014, des clowns maléfiques se baladaient armes à la main pour effrayer les passants. En automne 2016, rebelote mais cette fois dans plusieurs pays avec panique générale et accidents. Les costumes de clowns maléfiques sont depuis interdits dans certaines villes.

Et si j'en remettais une couche, histoire de galérer pour la troisième partie

Dans quelques jours, je m'amuserai à vous lister les références à cette nouvelle déviance envers les clowns pour enfin, quelques jours plus tard, vous présenter pour de vrai, avec un sourire jusqu'aux lobes et de vrais morceaux de nostalgie dedans, les clowns de mon enfance.

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Les clowns de mon enfance – Partie 2

Les clowns de mon enfance – Partie 2

Temps de lecture : 6 min

Les clowns de mon enfance – Partie 2

Après avoir abordé les origines et l'histoire des clowns, et avant de vous dévoiler la liste des clowns de mon enfance, j'aimerais revenir sur la coulrophobie. Même si elle semble être plus forte chez les anglo-saxons, la peur des clowns porte en elle une universalité que le psychiatre Antoine Pelissolo explique par le maquillage : « Quand on ne parvient pas à décoder le visage d’une personne, on la perçoit comme menaçante. » On pourrait faire le parallèle avec les trolls des réseaux sociaux. Cachés derrière leur ordinateur, on ne sait pas à quoi ils ressemblent. Ils se déguisent d'un pseudo comme le clown de son fard blanc pour mieux nous duper. CQFD, les trolls sont des clowns, des baltringues. Ça soulage, hein ! 😉 

La question qu'on peut se poser c'est pourquoi détourner une image liée à l'insouciance de notre enfance pour en faire le réceptacle de nos peurs les plus profondes ? La raison en serait cathartique toujours selon Antoine Pelissolo. « En réalité, nous avons besoin de ces monstres imaginaires afin d'apprivoiser nos peurs car nous n’avons plus dans la vie quotidienne de rituels tels qu’il en existe dans les sociétés dites « primitives ». À l’écran, voir un clown maléfique, consciemment ou non, permet de poser une image sur notre angoisse du temps ou de la mort qui à terme nous « dévorera » tous. Ce processus rassure et soulage. » Finalement être confronté à un clown maléfique sur grand écran s’apparenterait à une forme de thérapie par exposition comme celle utilisée pour soigner les phobies. Rassurés ?

Pour preuve de l'omniprésence de la coulrophobie depuis quelques années, je vous invite à découvrir les exemples suivants que je vous ai compilé en différentes listes.

Cinéma

J'ai abordé l'exemple de Ça dans la première partie qui me semble être une des raisons majeures de l'évolution de la coulrophobie - ce que nous a confirmé Mélanie dans son commentaire - parce que roman de Stephen King, puis série TV, puis film de cinéma. Mais ce n'est pas le seul cas de clown "dérangeant" sur grand écran.

En 2009, dans Bienvenue à Zombieland, Columbus, le personnage principal, a peur des clowns. Il devra, au final, faire face à ses peurs pour vaincre le clown zombie.

Il y a aussi les acteurs de cinéma qui, dans la vraie vie, détestent les clowns. C'est le cas de notre bon vieux Jack Sparrow, Johnny Depp.

Pour aller à l'essentiel, je vous pose là une liste non exhaustive de films dont l'intrigue tourne autour de clowns pas très nets, une liste vitale pour ceux d'entre vous qui souffrent de coulrophobie et qui ne souhaiteraient pas tomber par hasard sur un film - même si, parfois, le titre recèle un gros indice - qui les traumatiserait à jamais. Ne me remerciez pas, je ne fais que mon travail :

Blood Harvest (1987)
Clownhouse (1988)
Les Clowns tueurs venus d'ailleurs (1988)
L'arme du clown (1989)
Spawn (1997)
Le Carnaval des âmes (1998)
Le Clown de l'horreur (1999)
Camp Blood (2000)
Killjoy (2000)
Camp Blood 2 (2002)
Killjoy 2 (2002)
Vulgar (2002)
Gacy (2003)
La Maison des 1000 morts (2003)
Un week-end en enfer (2003)
Dead Clowns (2004)
Within the Woods (Camp Blood 3) (2005)
When Evil Calls (2006)
100 Tears (2007)
The Fun Park (2007)
Amusement (2008)
Burger Kill (2009)
Clownstrophobia (2009)
Balada Triste (2010)
Dahmer vs. Gacy (2010)
Killjoy 3 (2010)
The Task (2010)
All Dark Places (2012)
CarnieVille (2012)
Clowns (2012)
Clownstrophobia Two (2012)
Dark Clown (2012)
Freakshow Apocalypse: The Unholy Sideshow (2012)
Killjoy Goes to Hell (2012)
Scary or Die (2012)
Sloppy the Psychotic (2012)
21st Century Serial Killer (2013)
All Hallows' Eve (2013)
Bongo: Killer Clown (2014)
Circus of the Dead (2014)
Clown (2014)
Cleaver: Rise of the Killer Clown (2015)
Death: A Love Story (2015)
Gravy (2015)
Loon (2015)
The Funhouse Massacre (2015)
Bedeviled (2016)
ClownTown (2016)
Sorority Slaughterhouse (2016)
Terrifier (2016)
The Return of the Killer Klowns from Outer Space in 3D (2016)
A Taste of Phobia (2017)
Circus Kane (2017)
Clowntergeist (2017)
La Nuit des clowns tueurs (2017)
Blood Fest (2018)

Télévision

Vous connaissez Frasier ? Je dois avouer que pour ma part, je suis passé complètement à côté de cette sitcom. Dans un des épisodes se passant le jour d'Halloween, le rôle titre s'habille en clown pour effrayer son père. Et hop, crise cardiaque, hôpital où Frasier le suit, habillé en clown.

Dans un épisode des Simpson, Le Premier Mot de Lisa, Homer fabrique un lit pour Bart devant quitter son berceau pour le laisser à sa jeune sœur. Pour économiser le prix d'un lit Krusty le Clown, Homer en construit un en forme de clown. Mais le clown est affreux et menaçant. Bart est à ce point traumatisé qu'on le retrouve en position fœtale sur le tapis du salon bredouillant : "...can't sleep, clown will eat me..." (...peux pas dormir, le clown va me manger..."). La phrase a inspiré une chanson d'Alice Cooper intitulée Can't Sleep, Clowns Will Eat Me. Heureusement, cette peur disparaît plus tard puisque Bart devient fan de Krusty.

Saison 6 épisode 11 de l'excellentissime Doctr Who - dont je me demande encore pourquoi je n'ai pas encore écrit une article dessus -, le Docteur et ses compagnons seont coincés dans un hôtel où chaque chambre contient une peur profonde. Et je vous le donne en mille, dans l'une d'elles se trouve un clown triste.

Le Colonel Sheppard dans un épisode de la saison 2 de Stargate Atlantis avoue avoir plus peur des clowns que des Wraith, les extra-terrestres antagonistes de la série : « je les déteste depuis que je suis tout petit. Ils s'entraînent à combattre sous d'immenses chapiteaux. On a tout essayé pour s'en débarrasser mais ils continuent à terrifier nos enfants. »

D'autres personnages récurrents de séries TV souffre également de coulrophobie :

Alex dans Buffy contre les vampires
Mélinda Gordon dans Ghost Whisperer
Booth dans la série Bones,
Sam Winchester dans Supernatural,
Haley dans Les Frères Scott,
Ben Tennyson dans le dessin animé Ben 10,
Ally dans American Horror Story: Cult,
Emma Trévis dans Demain nous appartient,
Sam Hanna dans NCIS : Los Angeles,
John Barnaby lui-même - un monde s'écroule - dans Inspecteur Barnaby.

Jeu vidéo

Nathan Drake, le personnage principal de Uncharted 2: Among Thieves, avoue à la toute fin du jeu avoir peur des clowns, confiant à son amie Elena que s'il devait donner une note sur 10 à la peur d'avoir vu Elena mourir, il ne lui donnerait 4, alors qu'un clown, ça vaut largement un 10.

Faits divers

Et la résultante de toutes ces références se retrouvent dans la vie de tous les jours.

Juillet 2006. le Bestival - pourtant le festival de musique le plus coloré sur terre, c'est son slogan - qui a lieu tous les ans sur l’île de Wight, a annulé une demande des invités de se déguiser en clown afin d'éviter une éventuelle crise de panique parmi le public.

En 2013, la police de Nancy aurait reçu de nombreuses plaintes  à propos de vandalisme causé par ce qui leur semblaient être des « clowns mutants à quatre pattes ».

Fin 2014, on pouvait lire sur le compte Twitter de la police nationale (@pnationale), "Si je croise un clown, je fais le 17", mettant en garde contre la "rumeur", véhiculée par les réseaux sociaux, de clowns agressifs et de ceux qui les pourchassent.

À la même époque, cinq jeunes qui affirmaient être partis avec des armes à la recherche de faux clowns agressifs dans le centre-ville de Mulhouse, ont été interpellés et placés en garde à vue. Quelques jours plus tard, un jeune homme de 19 ans, qui s'était déguisé en clown a été condamné à six mois de prison avec sursis à Béthune pour avoir terrorisé des passants en brandissant un bâton ressemblant à un long couteau.

Pour la troisième partie, nous allons expulser les peurs et les phobies pour nous (re)plonger dans l'enfance, l'insouciance, la nostalgie. Je vais enfin vous parler des clowns de mon enfance. Si si, promis !

Sources : Wikipédia, www.psychologies.com, france3-regions.francetvinfo.fr, www.senscritique.com

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Les clowns de mon enfance – Partie 3

Les clowns de mon enfance – Partie 3

Temps de lecture : 6 min

Les clowns de mon enfance – Partie 3

Notre personnalité, nos envies, nos passions et nos peurs sont la somme de nos émotions d'enfance. J'en suis intimement persuadé. Moutard, j'adorais les clowns. Ni peur, ni coulrophobie, juste des paillettes plein les yeux et un sourire collé aux lèvres. Dans la télé noir et blanc de mon enfance, une émission a marqué toute une génération, La Piste aux étoiles. Elle passait le mercredi soir sur la première chaîne de l'ORTF. À l'époque, le jour de la semaine où nous n'allions pas à l'école, c'était le jeudi. Du moins, jusqu'en 1972, l'année du glissement vers le mercredi. Un Monsieur Loyal, Roger Lanzac, sorte de Patrick Sébastien en plus classe, présentait des numéros de cirque. Replongeons-nous en 1965 - bon, là, je n'étais pas encore né - le 8 décembre précisément et découvrons ensemble une émission complète avec ce générique devenu mythique, grâce à L'INA.

Dans la première partie des articles consacrés aux clowns, j'explorai les origines du clown pour arriver à la peur que nous connaissons aujourd'hui. Dans la deuxième partie, je prouvais par l'exemple que cette peur, la coulrophobie, était très présente de nos jours, surtout au cinéma. Avant de vous parler des clowns de mon enfance, j'aimerai combler un oubli. Je n'ai jusqu'à présent présenté le clown que par le prisme du cirque. Rien de plus logique. Pourtant, il faut savoir que le clown est aussi un personnage traditionnel du théâtre élisabéthain. On remonte là au quinzième siècle tout de même. Il est gaffeur et ridicule, mais peut faire preuve de bon sens, parfois même de cynisme à l'instar du bouffon de l'époque, celui du roi. Il remplace le personnage d'Old Vice (ou Old Voice), le joyeux et infatigable partenaire de maître Devil, autrement dit le Diable.

Plus près de nous, on peut considérer qu'un Coluche et qu'un Raymond Devos sont des clowns modernes se maquillant, se déguisant, jouant de la musique sur scène avec un état d'esprit et une attitude typique du clown. On se souvient de Coluche jouant du violon avec des gants de boxe, numéro qu'on imagine assez bien d'un clown classique de cirque. Ce dernier, par ailleurs, dans L'Aile ou la cuisse, joue le rôle d'un amuseur des pistes amateur. Souvenez-vous de la fameuse scène de l'éléphant barbier et du seau d'eau à la figure de Louis de Funès.

Dans la liste qui suit, on retrouvera au moins un clown de scène. Parce que oui, mesdames et messieurs, et vous les petits enfants, il est grand temps d'honorer un titre qui depuis deux parties ne tient que modérément ses promesses et de vous présenter... roulement de tambour... Les clowns de mon enfance.

Kiri le clown

Pour beaucoup d'entre vous, Kiri, c'est le fromage des gastronomes en culottes courtes. Pour moi, c'est une série d'animation de mon enfance mettant en scène un clown et toute sa troupe. C'est à partir d'octobre 1966 que les minots de l'époque suivent les 65 épisodes de ce qui n'est pas encore un dessin animé comme dans son reboot de 2005 mais de l'animation de marionnettes image par image, un art sublimé par le grand Ray Harryhausen notamment quelques années plus tôt avec Jason et les Argonautes. Il fallait 6 jours pour un épisode de 4 minutes. La tête de Kiri était constituée d'une boule de balsa blanche dans laquelle étaient piqués deux punaises bleues pour les yeux. Sa bouche était composée d'un morceau de ruban adhésif, ses cheveux étaient en laine. Avec des matériaux simples, on procurait du rêve aux enfants.

Les Bario

On ne va pas se mentir, eux, ce sont mes préférés. Sans doute parce que j'ai eu l'occasion de les voir sur scène, à Cambrai, lors du Noël organisé par l'entreprise dans laquelle travaillait ma mère. Je ne sais pas si cela se fait encore de nos jours mais à l'époque, il n'était pas rare que les grands patrons organisent pour leurs employés et leurs enfants, un Sapin de Noël. Ils louaient une grande salle. Pour le cas présent, il s'agissait du palais des grottes, la plus grande salle de concert du coin. Ils faisaient venir des artistes et, après le spectacle, c'était distribution de friandises et de jouets.

C'était incroyable pour l'enfant que j'étais d'avoir à quelques mètre de moi des clowns que je voyais à la télé, qui passait dans la fameuse Piste aux étoiles dont je vous parlais plus tôt. Un souvenir incroyable.

La particularité des Bario était double. Non seulement ils ne constituaient pas le classique duo du clown blanc et de l'auguste puisqu'ils étaient trois mais, surtout, le rôle proche du clown blanc, sans le fard opalin, était tenu par une femme.

Un peu d'histoire. Le trio débute sa carrière fin des années 50. Il prend la suite des Dario-Bario et des Bario Juniors. Il faut savoir que nous avons affaire à une dynastie de clowns qui sévissent sur les pistes depuis le début du vingtième siècle. Au cours de la tournée 1958 du Cirque Knie en Suisse, Papa Bario tomba gravement malade. Les Bario Juniors pour respecter leurs engagements décident de former un trio avec Henny en robe du soir, Nello dans son rôle habituel de clown bégayeur, et Freddy remplaçant son père en auguste. Henny est l'épouse de Freddy. Elle est tout à la fois magicienne, claquettiste et reine des marteaux musicaux. Petit extrait vidéo de leur grand talent. J'ai encore ri en la regardant. J'espère que vous aussi.

Bozo le clown

J'adore faire des recherches pour l'écriture des articles du blog. Surtout et aussi parce que j'apprends plein d'infos que je ne soupçonnais pas. Pour moi, Bozo, c'est le héros d'un de dessins animés de mon enfance, un souvenir éthéré, lointain. Le nom m'est resté mais je suis bien incapable de vous raconter une histoire le concernant. Après quelques clics sur Google, je me rends compte que non seulement le personnage est tiré d'une série de livres-disque créé par Alan W. Livingston en 1946, mais que Bozo deviendra une franchise très répandu aux États-Unis dès 1956, les télévisions locales créant leur propre spectacle avec leur propre Bozo. Le dessin animé viendra plus tard, entre 1958 et 1962.

Je vous propose cette fois deux épisodes, le premier dans lequel on entend le générique chanté en français (souvenir, souvenir) et un deuxième avec une meilleure qualité de son.

Achille Zavatta

Revenons en France avec, sans doute, le clown le plus connu de l'Hexagone. Comme les Bario, la famille d'Achille est italienne, une grande famille de forains et de cirque. Il débute sa carrière à 3 ans. Précoce le bougre. Il faut dire que quand on nait dans un cirque, on commence tôt à tâter de la piste. Nous sommes en 1918. Il crée avec sa sœur et l'un de ses frères un numéro de jockeys, le Trio Zavatta. A partir de 1936, il endosse le costume de l'auguste : nez rouge, chapeau et fleurs à eau. On le verra régulièrement à La Piste aux étoiles ce qui accroitra sa notoriété auprès du grand public. En 1978, il crée son propre cirque que vous connaissez tous j'en suis sûr, le Cirque Zavatta.

Je vous invite à visionner ce reportage très intéressant sur la vision du rire de Bergson à Zavatta.

Sol

J'ai un souvenir très lointain de ce clown de scène. Un clown de mot à la Devos plutôt qu'un clown de geste, de mime ou de situation. Le personnage de Sol est tout droit être sorti d'un tableau de Buffet. Pas un clown triste mais un clown clochard. Loin des paillettes et des poursuites du cirques, le québecois Marc Favreau incarne un personnage pas seulement drôle, lui apportant une touche naïve et poétique.

Il fera partie de plusieurs duos de clowns, Bim et Sol, Sol et Bouton, Sol et Biscuit, Sol et Gobelet, avant de trimballer son personnage seule en scène dans toute la francophonie.

Annie Fratellini et Pierre Étaix

Revenons une dernière fois en France avec un duo classique auguste et clown blanc. Pas si classique que ça puisque l'auguste est une femme. Duo sur piste et couple à la ville, leur nom, vous le connaissez, pas forcément associé au monde des clowns. On doit à Annie Fratellini la création, en 1974, de l'École nationale du Cirque. Quant à Pierre Etaix, il fut d'abord assistant de Jacques Tati sur Mon oncle avant de devenir un grand cinéaste.

A quelques oublis près, je pense avoir fait le tour des clowns de mon enfance. Les héros de fiction sont immortels mais les clowns de mon enfance, les vrais, ceux qui respiraient la joie des enfants et le bonheur du cirque sont hélas tous passés de l'autre côté de la piste du monde. Il n'y aura plus d'artistes comme eux. Notre époque est sans doute devenue trop cynique pour l'accepter. Permettez-moi de me retirer en silence pour aller nostalgiser à grosses larmes. Au revoir les petits nenfants, Ah la la la la la la !

Source : Wikipédia, www.medecine-des-arts.com, INA, http://www.circopedia.org

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Pauvre Donald Duck !

Pauvre Donald Duck !

Temps de lecture : 6 min
Pauvre Donald Duck. Quand on s'amuse comme le gros poupon que je suis à faire une recherche sur Google avec son prénom, on tombe plus sur une mèche blonde que sur un bec. Le réel a pris le pas sur l'imaginaire, l'actualité sur la légèreté, le tweet sur la plume. J'ai ressenti ce glissement à l'écriture de mes articles sur les clowns. Google image ne me proposait que des clowns terrifiants. Des signes prouvant que le monde évolue vers sa part sombre, que l'âme d'enfant que je m'évertue à prôner à longueur d'articles futiles meurt à petit feu.

Sondage et résultats

Plomber l'ambiance lors de la présentation d'une des icônes de chez Disney, c'est tout moi, ça. Allez, reprenons de la plume de canard avec les résultats de ce petit sondage que j'ai lancé sur mon compte Facebook il y a quelques jours. Pauvre Donald Duck. À la question "Pouvez-vous me donner le trait de caractère que vous associez à Donald Duck ?", les participants n'ont pas été tendres avec le volatile en costume marin.

Sur un total de 47 réponses, voici dans un premier temps les (seulement) 13 réponses positives par ordre décroissant :

Oncle bienveillant : 4
Humain : 2
Amoureux de Daisy : 1
Drôle : 1
Espiègle : 1
Persévérant : 1
Spontané : 1
Voix caractéristique : 1
Volubile : 1

Donald possède une belle fibre familiale étant un "oncle bienveillant", "humain" et "amoureux de Daisy". C'est que les auteurs de la fin du siècle dernier, Don Rosa en tête, ont œuvré pour qu'il jouisse d'une image moins négative lui ajoutant un aspect d'amour paternel le liant à ses trois neveux, effaçant ainsi l'autoritarisme parental des premières années de cohabitation. Par là-même, il est in fine décrit par le biais des autres, neveux, fiancée et oncle. Alex explique son côté grincheux par le fait que Donald est "paternaliste et soucieux mais il n'empêche que c'est un grand sentimental." Bon, il a quand même une drôle de voix ce qui le rend à la fois drôle et attachant.

Mais, vous l'avez devinez, la tendance était plutôt à la négative avec :

Colérique/râleur/Excité : 24
Soupe au lait : 4
Impulsif : 2
Veule : 2
Abruti : 1
Inadapté : 1
Perdant : 1
Malchanceux : 1

Concernant le trait de caractère majeur - plus de la moitié des avis -, Hugues nous apporte une précision intéressante quant à l'évolution récente du personnage : "Avant 80, Donald est mesquin, colérique, bagarreur. Après 80, il se rapproche des personnages jouaiés à l'écran par Louis de Funès : veule, calculateur, tire au flanc. Globalement, il reste la caricature du citoyen râleur et colérique, pas foncièrement méchant."

Le côté colérique et grincheux des années 30 à 50, c'est en fait estompé progressivement, sans jamais toutefois disparaître - râleur un jour, râleur toujours - avec l'entrée des neveux chez les Castors Juniors. Et puis, surtout, une raison légitime à sa rouspétance s'est faite jour face à l'avarice de l'oncle Picsou.

Lionel ajoute un élément intéressant : "Je trouve qu'il est très français, râleur (comme moi)". Comme nous, quoi ! Pourtant, quand il est question de sortir un magazine après Le Journal de Mickey en France, ce n'est pas lui qui est choisi mais son oncle milliardaire avec Picsou magazine.

David bémolise l'avis général en précisant qu'enfant il détestait le personnage ajoutant que son regard a changé en grandissant. Son côté humain avec les bons comme les mauvais côtés a adouci son point de vue. Dominique résume ce sentiment : "Caractériel mais attachant."

L'un des participants a abordé la malchance de Donald. Elle est d'autant plus forte avec l'arrivée dans le bestiaire coin-coin de l'oisif et suffisant cousin Gontran Bonheur. "Beautiful looser ! Perdant magnifique !" nous dit Jérôme.

Donald est un des héros les moins lisses de Disney.Flo résume par cette constatation ce qui rend le personnage finalement attachant. Et Nathalie de conclure sur une touche d'humour : "Inadapté... à une vie sociale classique... Il sort quand même cul nu..."

Dans la case caractère, Wikipédia propose une balance parfaite avec deux qualités et deux défauts : généreux, gentil, colérique, vaniteux. Et vous, qu'auriez-vous répondu à la question ?

Aux origines du mauvais caractère

Donald doit ses traits de caractères négatifs au département des scénarios des studios Disney qui dès ses débuts, le mit en permanence dans des situations catastrophiques. Vous gardez votre calme vous quand vous êtes dans la mouise ? Selon Jack Hannah, Donald est un concentré d'être humain avec ses bons comme ses mauvais côtés. La liste des adjectifs le qualifiant pourrait être sans fin mais en élaguant un peu on retiendra : Crédule, rêveur, persévérant, déterminé voire obstiné, héroïque mais pas téméraire, grincheux, angoissé, fier, égocentrique, hystérique et surtout colérique.

Jack Hannah précise : "il était déjà difficile de trouver des histoires pour Mickey... vous ne pouviez pas trop le bousculer. Et Dingo, vous ne pouviez pas bousculer le simple d'esprit... Donald était très facile à utiliser... Donald pouvait être n'importe quoi."

Mais, finalement, n'est-ce pas son statut de canard qui le confine au rôle ingrat de l'éternel râleur ? La colère avec tous ses mouvements désordonnés est plus facile à dessiner que les sentiments plus calmes. Pas facile de donner une grande palette d'émotions à un bec. Bill Tytla, un des premiers animateurs des studios Disney, est clair : " Les canards je n'ai pas la patience de travailler avec." Est-ce un hasard si chez Warner Bros, les concurrents d'en face, Daffy Duck possède les mêmes caractéristiques ?

Donald all the world

Bien qu'il ait quasiment disparu des écrans, Donald reste une valeur sûre de chez Disney. Preuve en est le nombre important des produits dérivés à son effigie dans les Disney Sores et autres parcs d'attractions aux grandes oreilles. Une des raisons réside dans sa présence papier continue, BD et comics.

D'après l'écossais John Grant, auteur d'une encyclopédie des personnages Disney, Les enfants américains sont moins fans de Donald que de Mickey à cause de son mauvais caractère alors que le public adulte est plutôt friand des histoires de Donald, prompt à lui pardonner ses écarts de conduite. Cela rejoint d'ailleurs ce que David nous racontait plus haut.

L'historien Lewis Jacobs revient sur les origines du succès de Donald à partir de 1939 précisant qu'il est à relier à l'émergence des gouvernements nationalistes et des conflits dans le monde, le tempérament du canard reflétant plus l'esprit violent de l'époque qu'un Mickey alors en déclin.

Le saviez-vous, Donald est très populaire dans les pays scandinaves et d'Europe du Nord, où il vole même la vedette à Mickey. Particulièrement en Suède où c'est le nomber one des personnages Disney. À la différence de chez nous, Il y possède son propre magazine.

Tout comme en Italie, un pays qui entretient une relation forte avec Donald puisque, comme nous l'avions vu dans l'article Pourquoi je surkiffe Elisa Penna ?, c'est le fournisseur d'une grande partie des histoires situées à Donaldville qu'enfant - bon, d'accord, même adulte pour certains d'entre nous - nous lisions dans les différents magazine Disney. Les autres pays dessinant du canard pour Disney étant les États-Unis, le Danemark et, dans une moindre mesure, le Brésil.

En Allemagne, l'avènement de Donald est plus compliqué. C'est que le canard a contribué à l'effort de guerre américain. On retiendra l'oscarisé Der Fuehrer's Face de 1943. Dans ce court-métrage d'animation, Donald rêve qu'il  travaille dans une fabrique de munitions au pays des Nutzi, Le Nutziland étant une parodie de l'Allemagne nazie. Le terme de Nutzi est un jeu de mot entre "Nut" qui peut se traduire par "fou", et "Nazi".

Après la Seconde Guerre mondiale, les instances de la jeune République fédérale hésitent à interdire l'import des comics américains. En 1951, est lancé le magazine mensuel Micky Maus où l'on retrouvera régulièrement le duck à la voix nasillarde. Et, finalement, Donald deviendra y un personnage populaire.

Et on termine en chanson !

Restez dans le coin(coin) en vous abonnant à la newsletter ou aux notifications (petite cloche en bas de page) parce que dans un prochain article - parce que non, je n'en ai pas fin avec Donald Duck, loin de là -, je retracerai l'histoire du canard le plus célèbre de chez Disney. En attendant, je vous propose de visionner sa première apparition dans un court métrage d'animation de 1934, issu de la série Silly Symphonies, Une petite poule avisée. Attention, la chanson reste dans la tête. 😉

Périphrase, des mots pour le dire : Les Venise

Périphrase, des mots pour le dire : Les Venise

Temps de lecture : 3 min

Périphrase, des mots pour le dire : Les Venise

Ah, Venise ! La ville des amoureux, du carnaval, des canaux, des gondoles, des vaporetti, de la Place Saint-Marc...

Ah Venise ! La ville des pigeons qui vous chient dessus, des odeurs d'égout et des moustiques qui vous empalent...

L'inconscient collectif balaye la dernière affirmation pour ne conserver que le côté glamour, romantique et carte postale de Venise. Ceux qui en reviennent dans un réflexe "bisque bisque rage" décriront les merveilles de la ville en omettant les menus désagréments qui, de toutes façons, ne se verront pas sur les photos ou la vidéo des vacances. Ça sert à quoi de partir s'enjailler à l'étranger si ce n'est pas pour faire des jaloux à la machine à café. Café que vous négligerez un temps en expliquant par le détail le contenu des tasses qui vous avaient succulées tout au long de votre séjour. Plus jamais le jus de chaussette de cette affreuse mécanique ne touchera vos lèvres, votre langue votre palais... des Doges, un peu d'humour de situation ne fait pas de mal pour faire rire (jaune) les collègues qui dans un élan de jalousie vite contrôlé prierons que l'expression "Voir Venise et mourir" s'applique à l'instant, devant leurs yeux extatiques.

On ne va pas se mentir, il n'y a pas que les potes du boulot qui sont jaloux. beaucoup de villes all the world envient l'engouement touristique de Venise. Et dès qu'elles ont un peu de flotte entre leurs murs, elles s'empressent de piquer une part du gâteau en périphrasant à la vénitienne.

Pendant ce temps là, Venise cumule aussi du surnom :

La Cité des Doges,
La Sérénissime,
La Reine de l'Adriatique,
La Cité des Eaux,
La Cité des Masques,
La Cité des Ponts,
La Cité flottante.

C'est vrai, les "Venise" sont plutôt nombreuses en France et ailleurs. Il existe même un pays dont la traduction est "petite Venise", le Venezuela. L'explorateur italien Amerigo Vespucci l'a appelée comme ça en raison des logements indigènes du delta du fleuve Orinoco qui lui rappelaient sa ville natale.

Et c'est tout naturellement que je vous propose, aujourd'hui, de vous amuser avec les deux listes suivantes - française et étrangère - composées au total de 40 surnoms qui devront permettre à vos amis de découvrir le ville correspondante. Bon jeu !

Les Venise françaises

La Venise de Picardie : Amiens
La Venise des Alpes / La Venise savoyarde : Annecy
La petite Venise de la Beauce : Bonneval
La Venise du Périgord : Brantôme
La petite Venise : Chalons en Champagne
La Venise bourguignonne : Clamecy
La Venise alsacienne / La petite Venise : Colmar
La petite Venise de la Brie : Coulommiers
La Venise Briarde : Crécy-la-Chapelle
La Venise Gardoise : Goudargues
La Venise Lozérienne : La Canourgue
La Venise de l'Ouest : La Ferté-Bernard
La Venise comtadine : L'Isle-sur-la-Sorgue
La Venise provençale : Martigues ou Port Grimaud
La Venise du Gâtinais : Montargis
La Venise verte : Niort ou Le Marais Poitevin
La Venise Comtoise : Ornans
La Venise Normande : Pont-Audemer
La Venise des Yvelines : Saint Quentin en Yvelines
La Venise du Languedoc : Sète

Les Venise étrangères

La Venise du Nord (Pays-Bas) : Amsterdam ou Giethoorn
La petite Venise du Portugal : Aveiro
La Venise de l'Orient (Thaïlande) : Bangkok
La Venise du Nord (Belgique) : Bruges
La Venise du Mali : Djenné
La Venise d'Afrique (Bénin) : Ganvié
La Venise de l’Orient (Crête) : Hania
La Venise de l'Est (Slovénie) : Ljubljana
La Venise mexicaine : Mexcaltitán
La Venise sauvée des eaux (Mali) : Mopti
La Venise tropicale (Brésil) : Recife
La Venise de la Baltique : Saint-Pétersbourg
La Venise du Québec : Salaberry-de-Valleyfield
La petite Venise du Texas (États-Unis) : San Antonio
La Venise de l'Inde / Venise de l'Himalaya (Inde) : Srinagar (capitale du Cachemire)
La Venise du Nord (Suède) : Stockholm
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What if, l'uchronie à la Marvel

What if, l'uchronie à la Marvel

Temps de lecture : 6 min

What if, l'uchronie à la Marvel

Il y a quelques mois, je me posais la question de l'intérêt de vous lister les épisodes What if de chez Marvel. J'adorais cette série de mini-histoires très fan service. L'idée est de reprendre des moments-clés ayant marqué les lecteurs de comics et de leur faire prendre un autre chemin. On appelle ça de l'uchronie. Genre "y aurait-il eu une seconde guerre mondiale si Hitler était mort jeune ?" À ce propos, je vous conseille vivement le succulent épisode Histoires alternatives de la série d'animation Netflix Love, Death and Robots.

Puis, je me suis ravisé. Je me suis dit que l'intérêt aurait été faible et ne s'en serait régalé que ceux connaissant les histoires originelles des comics de la Maison des idées. Et puis,depuis tout ce temps, l'univers Marvel a connu tellement de reboot, reborn, relaunch, ultimate, sans compter le MCU et les séries TV adaptant à leur sauce le matériau de base que la refonte, l'uchronisation, est devenue la norme. Le concept aussi séduisant soit-il avait vécu. Ça n'aurait pas dû me freiner parce que normalement le hors-norme, c'est plutôt ce qui me motive. J'adore travailler sur des concepts d'articles en décalage avec les modes du moment. J'aime aussi beaucoup me saisir d'une actu pour la traiter en biseau.

C'est, finalement, ce que je vais faire aujourd'hui parce que la nouvelle est tombée il y a quelques semaines, Kevin Feige et Marvel Studios envisagent d’adapter les What If en série animée.anthologique pour la prochaine plateforme de streaming Disney +. Cette fois, la référence serait le MCU, l'ensemble des films Marvel sortis en salles.

Pour fêter l'événement - content, content, content ! - je vous invite donc à découvrir les premiers titres - traduits de l'anglais dans la mesure où les histoires ne sont pas toutes sorties en France (merci Strange Spécial Origines, toi même tu sais !) - de la première série de What if éditée entre 1977 et 1984. Si l'article vous plait (vos avis en commentaires), je continuerai la série sachant qu'il existe un paquet d'épisode avec un total d'une dizaine de volumes, plus si on compte les volumes spéciaux dédiés à des événements spécifiques. L'occasion aussi d'approfondir les références et d'en savoir plus sur les comics Marvel. Uchronie go !

1 - Et si ... Spiderman rejoignait les Quatre Fantastiques ?

En référence au tout premier numéro de The Amazing Spider-Man de 1963, ce premier épisode des What if aura une suite avec le n°21 du premier volume, créant une réalité alternative appelée Terre-772. Pour info, dans la continuité Marvel, Spiderman finit par rejoindre les New Fantastic Four, puis la Future Foundation, vous savez les Fantastic Four tout blanc (que d’allitération en "f")

2 - Et si ... Hulk avait toujours eu le cerveau de Bruce Banner ?

Ceux qui ont vu le dernier Avengers... Je ne sais pas combien il y en a mais, là, c'est la Terre-774

3 - Et si ... les Avengers n'avaient jamais existé ?

Ça commence par un Hulk qui se fait la malle. Les autres membres ne se sentent pas de continuer l'aventure commune. Pire, Hulk s'associe avec... suspens suspens... contre ses ex-futur-collègues. Je n'ai pas de certitudes mais cette histoire devrait se situer sur Terre-776.

4 - Et si ... les Envahisseurs étaient restés ensemble après la seconde guerre mondiale ?

Les Invaders en VO (oui, comme les extraterrestres au petit doigt tout dur que poursuit David Vincent), est un groupe de Super-héros combattant auprès de l'armée américaine pendant la seconde guerre mondiale, mais vous l'aviez compris avec le titre du What if. Dans la configuration que j'ai connue, il était composé de Namor, Captain America, la première Torche humaine et Toro, une autre torche humaine.

5 - Et si ... Captain America et Bucky avaient tous deux survécu à la Seconde Guerre mondiale ?

Captain America et Bucky réussissent à désarmer l'avion qui aurait mis fin à leur carrière dans les années 40. Ils continuent à lutter contre le crime et le communisme jusque dans les années 60. Lorsque le SHIELD est créé, le président Johnson propose le poste de directeur à Steve Rogers. Dans cette réalité, Nick Fury a été tué lors de la guerre de Corée. Steve accepte le poste, Bucky devient Captain America et Rick Jones devient son compagnon.J'arrête là pour éviter le spoil.

6 - Et si ... les Quatre Fantastiques avaient des pouvoirs différents ?

Et c'est ainsi qu'on retrouve un Ben Grimm volant devenu Dragonfly, un Reed Richards encore plus intelligent qui s'appelle Big Brain, un Johnny Storm transformé en Mandroid, et une Sue Storm s'accaparant les pouvoirs qu'on connait à son mari devenant l'élastique Ultra-Woman. Cette version de l'équipe est réapparue dans un What If du volume 2, ce qui permit de donné un petit nom à cette réalité alternative, Terre-7712.

7 - Et si ... Quelqu'un d'autre était devenu Spiderman ?

Trois mini histoires pour trois Spiderman potentiels : Flash Thompson, Betty Brant, et John Jameson, le fils de l’éditeur gueulard, J. Jonah Jameson. Les trois histoires sont assez sombres. Celle mettant en scène Flash sera "rejouée" dans le volume 2 des What if quelques années plus tard.

8 - Et si ... le monde savait que Daredevil était aveugle ?

Ben v'là aut'chose ! À cause d'Electro, Daredevil est aveugle pour de vrai. Et en plus, ce gros vantard va cafter l'info chez J. Jonah Jameson. Que va-t-il se passer maintenant que tous les ennemis du casse-cou connaissent son point faible ? Un What if - parce que ce n'est pas toujours le cas, loin s'en faut - qui se termine bien. Mini spoil.

À la suite de l'épisode, un autre What if what the fuck est à découvrir. Son titre : "Et si l’araignée avait été mordue par un humain radioactif ?". On y suit les aventures de Webster Weaver qui suite à la morsure d'un humain radioactif devient Manspider. On y croise tante Mayfly,  oncle Bug et King Pig dans le rôle du Caïd.

9 - Et si ... Les Avengeurs avaient été formés dans les années 1950 ?

Sur Terre-9904, Jimmy Woo du FBI recrute Marvel Boy, 3-D Man, Gorilla Man, Human Robot et la déesse Venus au sein d'une équipe pour sauver le président Eisenhower, qui a été kidnappé par la Griffe Jaune. Et, donc, ils se font appeler les Avengers. On prend connaissance de cette histoire par le biais des vrais Avengers qui ont reçu une cassette vidéo montrant une autre dimension. Pendant qu'il la visionne, ils sont eux-même observés par... Mais on en parlera dans le prochain article What if. 😉

10 - Et si ... Jane Foster avait trouvé le marteau de Thor ?

Dans la vraie histoire, pour apprendre l’humilité à son fils, Odin envoie Thor sur Terre en lui donnant une identité humaine, le docteur Donald Blake, sans qu'il est conscience de son statut de Dieu du tonnerre. Il trouve Mjöllnir, son marteau et redevient Thor. Sur Terre-788, c'est Jane Foster qui trouve le marteau et se transforme en Thordis.

A savoir qu'en 2000, Thor sera bien une femme dans la continuité Marvel. Tarene, une extraterrestre aux pouvoirs cosmiques, après avoir vu les exploits du dieu Thor, décide de se transformer en déesse Asgardienne. Elle devient l'alliée du dieu du tonnerre et prend le nom de Thor Girl ainsi que le nom civil de Tara Olson, cousine de Jake Olson, une autre identité de Thor que je ne connaissais pas. Si vous avez des infos, je suis preneur.

11 - Et si ... Les Quatre Fantastiques étaient composés du Marvel Bullpen original ?

Le Marvel Bullpen est le surnom donné à la fin des années 1960 par Stan Lee à ceux qui travaillent pour Marvel Comics. Le mix entre la fiction et notre réalité répond au doux nom de Terre-1228. Évidemment, celui qui remplace Mr. Fantastic, c'est Stan Lee. Sol Brodsky, vice-président de Marvel Comics est la Torche. Le grand Jack Kirby tout de briques vêtu devient la Chose. Quant au rôle de la femme de l'équipe, c'est la secrétaire qui s'y colle, Flo Steinberg.

12 - Et si ... Rick Jones était devenu le Hulk ?

On l'a vu dans l'article 10 infos étonnantes sur la série TV « L’Incroyable Hulk », Bruce Banner devient le monstre vert en sauvant Rick Jones. Cette fois, C'est le jeune homme qui se transforme tandis que Banner emprunt de culpabilité voue sa vie à sauver Jones de son double de jade.

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