10 traditions de Noël étonnantes (et même parfois WTF)
Il n'y a qu'en période de Noël où je me rappelle qu'il peut être intéressant d'ajuster le sujet de mes articles à l'actualité du moment. Sans doute parce que c'est la seule fête qui vaille pour un vieux, comme moi, qui s'évertue contre vents et marées à conserver un semblant d'âme d'enfant. Écrire en culottes courtes au détriment de températures marmoréennes me met en joie. Ceci explique un paquet d'articles nostalgiques sur les séries TV de mon enfance émaillant le blog.
L'an dernier à la même époque j'avais fouiné pour trouver les origines du mot Noël, une exception française, et du père Noël dans un texte fondateur.
Aujourd'hui, je vous emmène avec moi pour un tour du monde des traditions étranges de Noël. Y en a pour tous les goûts, même les plus, comment dire... vous allez voir.
1 - Au Japon, Noël se fête au KFC
Commençons par une bien étrange coutume. Comme seul 1% de la population nippone est chrétienne, il va de soit que la crèche, le petit Jésus, le bonhomme rouge avec sa hotte et tout le totim ne parle pas vraiment au Japonais si ce n'est sous l'angle marketing.
Pourtant, il est une pratique devenue coutume qui perdure depuis 1970, année de l'ouverture du premier restaurant KFC sur l'Archipel. Takeshi Okawara, premier directeur de KFC au Japon, après avoir entendu des gajins déplorer le manque de dinde en période de fêtes de fin d'année, eu l'idée de proposer un bucket de fête où le poulet frit remplacerait celle que les anglo-saxons appellent turkey (à se demander si l'oiseau est originaire d'Inde ou de Turquie).
L'offre devint nationale en 1974 sous le nom de Kurisumasu ni wa Kentakkii (Kentucky pour Noël).
Aujourd'hui, 3,6 millions de familles japonaises consomment du KFC pour Noël avec, comme il se doit, de longues files d'attente devant l'enseigne du Colonel Sanders.
2 - Un gros cadeau en Espagne
La Lotería de Navidad (La loterie de Noël en espagnol) est une loterie nationale organisée depuis 1812. Il s'agit du plus grand prix dans le monde. Cette année, comme les années précédentes, le tirage aura lieu demain, le 22 décembre.
Les billets à 5 chiffres, compris entre 00000 et 84999 sont émis en plusieurs planches d'une valeur de 200 euros en comprenant 10. Ce "dixième de billet" permet d'obtenir 10 % du gain annoncé. Ce n'est pas tout. Certaines associations, cafés, clubs, etc. achètent des planches pour les revendre sous la forme de participations imprimées par leurs soins d'un montant de 2 euros permettant d'obtenir 1 % du gain.Pas simple, hein ! Et je ne vous parle même pas des gains. Pour 180 planches de 100 000 billets émis, le total des ventes est de 3,6 milliards d'euros. En cas de vente totale des billets, les prix distribués cumulent un montant de 2,52 milliards (soit 70 % des ventes).
Selon la presse espagnole, 98 % des Espagnols participent à la loterie, n'achetant souvent qu'un centième de billet.
3 - un Noël qui roule au Vénézuela
À Caracas, Venezuela, on enfile patins à roulettes et rollers pour se rendre à la messe de minuit la veille de Noël, jour appelé la Nochabuena. Les rues sont interdites aux voitures jusqu’à 8h du matin pour assurer la sécurité des patineurs. Une tradition sympathique. Toutefois, le plus étrange arrive maintenant. Pour profiter du spectacle des rues emplies de patineurs, les enfants, avant d'aller se coucher, s’attachent une corde au gros orteil, et la laissent pendre par la fenêtre de leur chambre pour que les passant à roues la tirent en les prévenant que la "roller parade" passe par là.
4 - La boulette de la Befana
Bien que la tradition italienne suivante ne se passe pas le jour de Noël, son origine découle de la natalité.
Les rois mages, en route pour Bethléem afin d'offrir des cadeaux à l'enfant Jésus, demandèrent leur chemin à une vieille femme. Comme elle les aida, pour la remercier, Ils lui proposèrent de les accompagner. Elle refusa leur proposition. Après un long temps de réflexion, prise de remords, elle prépara un panier garni de petits gâteaux, de fruits secs, peut-être même d'un petit pot de beurre sans pour autant qu'un loup ne fasse partie de l'affaire, puis se mit à leur recherche. Malheureusement, elle ne retrouva jamais la caravane qui suivait l'étoile du berger. Depuis, plusieurs jours après Noël, précisément le 6 janvier, pendant la nuit précédant l'Épiphanie, la Befana (déformation d’Épiphanie, en italien Epifania) se rattrape en apportant des cadeaux aux enfants sages, et du charbon à ceux qui ne l'ont pas été. Bon, en réalité, il s'agit plutôt, aujourd'hui, de sucre noir comestible ou de réglisse.
Autant le Père Noël est une représentation joviale et sympathique d'un vieux monsieur, autant la Befana est une vieille sorcière volant sur son balai. Tous deux offrants des cadeaux aux enfants avec coeur et bonté, on retiendra qu'il ne pas faut juger au physique, aussi ingrat soit-il, il peut cacher une très belle âme.
5 - Nettoyage de Noël au Guatemala
Au Guatemala, les traditions de Noël commencent dès le début du mois. Le 7 décembre, dans toutes les familles, on fait la course aux vieux papiers qui s'empilent sans raison. On en fait un tas devant la maison et on le brûle. Un feu purificateur puisque derrière cette tradition intitulée La Quema del diablo se cache l'idée de faire cramer la diable - qui ne devrait finalement que peu en souffrir puisque c'est un peu son quotidien en enfer - avant de célébrer la naissance de l'enfant Jésus le 25 décembre.
6 - Le réveillon dégueu du Groenland
Alors que nous nous réjouissons par avance des mets délicieux qui nous régaleront lors du réveillon de Noël, je vous préviens que la régalade va prendre un sérieux coup sur la cafetière avec ce qui suit. Ce n'est pas un vain mot que de dire que les spécialités gastronomiques de Noël au Groenland sont pour le moins originales et pas très ragoutantes.
En entrée, je vous propose de déguster le Mattak, de la peau crue de baleine servi avec le blanc de la viande du même animal. Comme je sens votre appétit grandissant, n'attendons pas pour passer à la suite. Faisons un sort au Kiviak dont l'élaboration demandera, disons, un certain temps. Oubliez le veau de 7 heures, la préparation de ce plat traditionnel démarrera... 7 mois avant la Noël. Prenez un phoque. Débarrassez-vous de la chair et des os pour ne conserver que la peau. Fourrez-y environ 500 oiseaux. Cousez la peau pour chasser l'air. Laissez fermenter jusqu'à Noël. Régalez-vous en attendant les cadeaux du gros barbu. Si vous n'êtes pas Groenlandais, prévoyez une bassine à côté de vous. Bon appétit !
7 - Le Noël espagnol est-il chiant ?
Revenons, si vous le voulez bien, en Espagne et parlons de Caga Tió. Comment dire... Je vous raconte. En catalogne essentiellement, 15 jours avant Noël, la tradition veut que les familles créent un personnage avec une bûche de bois creuse appelé Caga Tió. Ceux d'entre vous qui comprennent l'Espagnol ne s'étonnent plus du titre ci-dessus. Durant la période séparant du réveillon de Noël, la bûche s'emplit progressivement de fruits, bonbons, etc. Le 24 au soir, tous les membres de la famille autour de la table tapent sur le perso de bois, en chantant Caga tió, ce qui signifie "Chie, bûche !" pour que le petit bonhomme en bois expulse ses cadeaux. Je vous laisse imaginer ce qu'aurait pu dire à ce moment-là Jean Pierre Coffe. Un peu scatos, les espanos. Non parce que ça ne s'arrête pas là.
Dans la crèche catalane, on trouve un personnage appelé le caganer. Ce petit santon est accroupi, pantalon baissé, fesses à l’air, en train de lâcher une pêche. La tradition veut que sa présence dans la crèche apporte chance et bonheur. Et si en plus c'est du pied gauche...
8 - Noël dure 3 mois aux Philippines
Je vous le promets, la partie adégueulbif de l'article est passée. Revenons à du plus classique, dans le respect de la nature humaine et des traditions, loin des chiottes, quoi !
Les Philippines, à la différence des autres pays d'Asie, sont très catholiques. Plus de 90% de la population est chrétienne. Cette ferveur peut même donner lieu à quelques débordements, notamment lors du vendredi saint où l'on peut assister à de réelles crucifixions, un geste volontaire, exécuté comme une sorte de pénitence. Je vous rassure, ni clou ni vis mais des cordes pour maintenir les ersatz de Jésus.
Autant dire qu'ici les fêtes de Noël, c'est du sérieux. À telle enseigne que dès septembre, des spots publicitaires annoncent le décompte avant Pasko, nom philippin pour Noël. En octobre, des cantiques sont régulièrement diffusés. C'est comme si, chez nous, les téléfilms de Noël commençaient à envahir nos écrans deux mois avant la nuit la plus chargée du Père Noël. Pire, comme si les rayons "rentrée des classes" des grandes surfaces se montaient dès juillet. Impensable, n'est-ce pas ?
Début novembre commence la décoration des maisons et des commerces. On voit apparaître sur le bords des routes des Parola, sortes de lanternes de bambous en forme d’étoiles représentant la lumière de Bethléhem.
Puis vient décembre. Lors des neuf jours précédant Noël - un jour par mois de grossesse de Marie - les habitants se rendent à la messe pour accompagner Jésus jusqu’à sa naissance. Le 24 au soir, les rues se vident littéralement, principe des vases communicants avec des églises pleines à craquer. Les crèches qu'on appelle ici Belen fleurissent un peu partout. Le seul hic, c'est le sapin. C'est qu'il n'y en a pas beaucoup par ici. Alors chacun se débrouille. Ici un palmier de Noël avec boules et guirlandes, là un sapin conçu en matériaux de récupération. Ce qui compte, n'est-ce pas l'âme de Noël ?
9 - Donald depuis 60 ans à la TV
Pour Noël, les Suédois ont une bien étrange tradition : ils regardent des épisodes de Donald Duck à 15h00 le 24 décembre. Une tradition très suivie puisque la moitié du pays est devant son poste, en famille.
À quelques légères modifications près d'année en année, il s'agit de la même émission Walt Disney Presents de 1958 intitulée en langue autochtone Kalle Anka och hans vänner önskar God Jul, soit une fois traduit "Donald Duck et ses amis vous souhaitent un joyeux Noël".
Jiminy Cricket présente une douzaine de dessins animés Disney des années 30 à 60. Des Silly Symphonies comme des extraits de Classiques Disney. Les seuls véritables changements depuis les origines, ce sont les hôtes présentateurs qui se sont succédés à la place de Walt Disney.
Précision qui a son importance, l'émission visionnée religieusement ne doit/peut se regarder que le 24 décembre à 15H00. Pas d'enregistrement, pas de DVD pour se mâter le show dans l'année en dehors du sacro-saint horaire. D'ailleurs, la plupart des familles planifient leur Noël autour de Kalle Anka, du Smörgåsbord au déjeuner à la visite de Jultomten après l'émission. Sachez que tout est fermé à cette heure, ce jour là, en Suède.
L'émission a été diffusée pour la première fois en 1959, lorsque les Suédois commençaient à peine à posséder des téléviseurs. Le fait qu'il n'y avait qu'une seule chaîne en Suède jusqu'en 1969 et seulement 2 jusqu'en 1987 a aidé à installer la Donald tradition.
On aura tout de même une pensée pour Arne Weise qui a présenté l'émission de 1972 à 2002. Ce que je ne vous ai pas encore dit, c'est qu'elle était en direct. En 1992, le présentateur a tenté d'obtenir l'enregistrement à l'avance de sa partie du programme pour qu'il puisse enfin passer Noël en famille. Un scandale et un tollé plus tard, l'émission fut finalement, cette année là comme toutes les autres, proposée en direct. L'histoire ne nous dit pas si c'est la cause première des 3 divorces du malheureux.
10 - À Noël, on se fait troller en Islande
Bien que l'Islande ne soit pas très éloigné de la Finlande, patrie officielle du Père Noël, sa tradition ne fait pas état d'un gros monsieur habillé de rouge mais de 13 trolls espiègles qui défilent chaque année à tour de rôle durant les 13 nuits précédents Noël. Les Yule Lads déposent dans les chaussures, que les enfants ont laissés à leur fenêtre, un cadeau aux plus sages et des pommes de terre pourries aux autres. Je ne résiste pas au plaisir d'une petite liste en cette fin d'article pour tous vous les présenter :
- Stekkjastaur : le Grumeau des Bergeries
- Giljagaur : le Dadais des Ravines
- Stúfur : le Trapu
- Þvörusleikir : le Lécheur de Cuiller
- Pottaskefill : le Gratte-pots
- Askasleikir : le Lécheur de Bol
- Hurðaskellir : le Claqueur de Porte
- Skyrgámur : le Gobeur de Skyr
- Bjúgnakrækir : le voleur de Saucisses
- Gluggagægir : le Voyeur derrière les fenêtres
- Gáttaþefur : le Renifleur
- Ketkrókur : le Crochet à Viande
- Kertasníkir : le Voleur de Bougie
Ici s'achève cet article spécial Noël. Quelques soient vos traditions, classiques ou barrées, je vous souhaite à toutes et à tous le plus merveilleux des Noëls !
Sources : wikipédia, www.cuisine-japon.fr, www.french.hostelworld.com,blog.laroutedeslangues.com, www.marieclaire.fr, slate.com, www.buzzfeed.com, interestrip.com, www.assimil.com, voyagista.fr, www.momondo.fr