Les totems scout des personnalités
Nous avons tous entendu parler du scoutisme, de ses mini "soldats" de la forêt qui sortent la guitare autour d'un feu de camp. On leur associe de nos jours une notion ringarde malgré le retour à la nature très à la mode et l'esprit sain des bonnes actions à accomplir. Sans doute que la tradition de la totémisation, y est pour quelque chose, Bison Futé, le film de Jugnot Scout toujours, tout ça, mais nous y reviendrons rapidement. Avant ça, insinuons-nous à pas feutrés dans les origines du mouvement.
Lord Robert Baden-Powell
Robert Stephenson Smyth Baden-Powell of Gilwell, de son nom complet, est né le 22 février 1857 dans une famille de précurseurs. Le père de son parrain, George Stephenson, est un des inventeurs du chemin de fer à vapeur. Un de ses frères, Baden Fletcher Smyth Baden-Powell - sont rigolos les parents, de donner comme prénom le nom, genre Baden au carré - inventera le vélo pliable, un cerf volant opérationnel en TSF et un projet de télévision. Cependant, le petit Bob malgré une scolarité à Charterhouse, collège réputé pour sa discipline, s'adonne à l’école buissonnière en se cachant régulièrement dans le bois jouxtant l'école. C'est dons sans surprise qu'il rate ses examens d’entrée à l'université l'obligeant à biaiser vers une école militaire. Par la suite, il fera une brillante carrière militaire. Il sera respecté et obéi, surtout parce qu’il est un chef qui donne l'exemple.
Son plus grand fait d'armes sera, en 1899, le sauvetage de la petite ville de Mafeking en Afrique du Sud, durant la seconde Guerre des Boers. Il sauvera la ville assiégée pendant 217 jours par des troupes ennemies quatre fois plus nombreuses en utilisant les jeunes de la ville comme estafettes pour transmettre des messages, comme observateurs, sentinelles ou éclaireurs. Il publiera plus tard ses observations sous le nom de Scouting (L’art des éclaireurs) dans un petit fascicule destiné aux militaires.
À son retour en Angleterre, mon Robert constate que ses écrits rencontrent un vif succès auprès des jeunes garçons comme des éducateurs. Il décide de mettre son vécu, son expérience au service de la jeunesse mais, cette fois, dans une optique de paix. Ainsi naitra le scoutisme.
Aux sources du scoutisme
Bien que son origine soit anglaise, le scoutisme emprunte à de nombreuses références hétéroclites. Tenez, le mot "scout" en anglais signifie "éclaireur" mais son origine est française et provient de l'ancien français "escoute" qui veut dire "écoute".
De l'Allemagne, le scoutisme prendra en référence les Wandervogel, un mouvement de jeunesse prônant une fuite loin du monde urbain et de sa société hiérarchisée pour trouver sa liberté et jouir de l'instant par la randonnée, la musique et la recherche d'un folklore oublié. Dire que les jeunesses hitlériennes puiseront aux mêmes sources...
De l'Afrique, le scoutisme empruntera les rites d'initiation zoulous comme le prouve ce couplet d'une chanson scoute :
Il avait appris des Zoulous - oui des Zoulous !
Les rites de l'initiation - l'initiation !
Et comment d'un jeune un peu fou - oui un peu fou !
En faire un très brave garçon - brave garçon !
C'était, c'était notre grand chef BP
BP, bien sûr, c'est Baden-Powell.
De l'Amérique, le scoutisme s'inspirera des totems et des noms des Amérindiens. D'autres références jalonnent le scoutisme comme les codes de chevalerie de la légende du roi Arthur et de la Table Ronde, par exemple.
Scout, toujours prêt !
Aujourd'hui, le scoutisme et le guidisme, son équivalent féminin, comptent plus de 40 millions de membres dans 217 pays et territoires, de toutes les religions et de toutes les nationalités. Je vous livre les chiffres comme je les ai trouvés sur Wikipédia avec cependant un vrai mouvement de recul quant à leur véracité. Pas que je ne fasse pas confiance en l'encyclopédie du web mais ça me semble énorme. De ma vie, je n'ai jamais rencontré un seul scout. Ils se cachent où ? Dans la forêt me direz vous mais tout de même, 40 millions c'est énorme. C'est à peu près l'équivalent de la population de l'Algérie. Si des scouts se sont perdus sur le blog, qu'ils me fassent un petit coucou en commentaire que je me rende compte.
Totem, moi non plus
Le mot "totem" vient de l’ojibwa, une langue algonquine parlée sur le pourtour des Grands Lacs nord-américains, et signifie originellement l'amitié entre deux personnes. Les Ojibwés sont des Amérindiens formant le troisième groupe autochtone le plus important aux États-Unis, derrière les Cherokees et les Navajos.
Chez les amérindiens, le totem est un être mythique (animal, végétal ou objet naturel) considéré comme l'ancêtre d'un clan et comme son esprit protecteur. Si vous êtes des lecteurs de Lucky Luke ou des habitués du Buffalo Grill, vous connaissez ces grands poteaux en bois sculptés de figures superposées.
Chez les scouts, ou plus exactement les louveteaux (les scouts de 7 à 12 ans environ), le totem représente l'individu. Il est généralement constitué de deux éléments : le nom d’animal (mais pas toujours) et un adjectif devant représenter les qualités morales et/ou physiques de celui qui le reçoit suite d'une cérémonie de totémisation gardée secrète par le mouvement. Bien que cette pratique soit une tradition originelle, elle fut amplifiée en France par Paul Coze dont la jeunesse fut bercée par la lecture des romans de Mayne-Reid ou de Fenimore Cooper. En 1920, il fait la connaissance d'un Peau-Rouge, instructeur dans une patrouille scoute américaine. Ce dernier lui transmet l'art d'utiliser le bois, de se camoufler, de lire une piste ce qui intensifiera sa passion, devenant fascination, pour les Indiens et leur culture.
Comme vous êtes venus pour ça, il est grand temps de vous dévoiler les totems de quelques personnalités célèbres.
- Abbé Pierre (fondateur d'Emmaüs) : Castor méditatif
- Baden-Powell, Robert (fondateur du scoutisme) : Loup qui ne dort jamais
- Baudouin de Belgique (roi des Belges) : Élan loyal
- Brel, Jacques (chanteur) : Phoque hilarant
- Francis Bouygues (homme d'affaires) : Castor bégayant
- Roselyne Bachelot (femme politique) : Vison soyeux
- C. Jérôme (chanteur) : Petit coq
- Caunes, Antoine de (animateur TV) : Ours vaillant (alors que dans ses sketchs pour l'émission Nulle part ailleurs, il jouait régulièrement le rôle de Pine d'huitre)
- Cartier-Bresson, Henri (photographe) : Anguille frémissante
- Chirac, Jacques (président de la République française) : Bison égocentrique
- Cardoze, Michel (journaliste) : Pinson bohème
- Coze, Paul (explorateur) : Panthère à l’affût
- Foucault, Jean-Pierre (animateur TV) : Chamois toujours plus haut
- Gicquel, Roger (journaliste TV) : Mérinos voyeur
- Goldman, Jean-Jacques (chanteur) : Caffra arrogant et décidé
- Goude, Jean-Paul (réalisateur) : Ornithorynque ébahi
- Hergé (auteur BD) : Renard curieux
- Hocq, Virginie (humoriste) : Yearling mosaïque
- Jospin, Lionel (premier ministre) : Langue agile
- Joxe, Pierre (ministre de l’Intérieur) : Lynx énergique et moqueur
- Kersauson, Olivier de (navigateur) : Albatros irascible
- Léotard, François (ministre de la Défense) : Zèbre idéaliste
- Martin, Jacques (animateur TV) : Grenouille optimiste
- Mercier, Jacques (animateur TV/auteur) : Faon ironique
- Peyo (auteur BD) : Bélier humoristique
- Rocard, Michel (Premier ministre) : Hamster érudit
- Serres, Michel (philosophe) : Renard enthousiaste
- Sitruk, Joseph (grand rabbin de France) : Taureau assis (version française du nom du chef amérindien Sitting Bull)
- Taloche, Vincent (humoriste) Sajou pince-sans-rire
- Veil, Simone (femme politique) : Lièvre agité
- Victor, Paul-Émile (explorateur) : Tigre souriant
- Walthéry, François (auteur BD) : Autruche dynamique
Source : Wikipédia, www.toujourspret.com, fr.scoutwiki.org, www.cnrtl.fr
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