10 nouveaux faux-amis introduits avec un capote anglaise
Je m'étonne parfois de choses anodines. Je me pose des questions que personne ne se pose. Je passe un temps infini à faire d'étranges recherches sur des similitudes qui me font rire ou qui m'étonnent, tout en me disant que leurs résultats aura sur vous le même effet. Voilà une des spécificités des articles de ce blog. Dans la série des faux-amis, au contraire, nous sommes juste dans le constat rigolo des pièges linguistiques de la traduction entre deux langues.
Au début était la capote
Mais comme rien n'est gravé dans l'onyx, avant l'habituelle petite liste, plongeons dans les origines de cette série. Vous allez voir que de la surprenante concordance va vous donner le sourire aux lèvres. On va parler préservatif. Souvenez-vous, dans le premier article, nous apprenions que "preservatives" en anglais signifiait "conservateurs alimentaires" tandis qu'il fallait porter un "condom" pour sortir couvert. Avec une singularité étonnante. Quand en France, le langage de la rue les désigne comme des "capotes anglaises", de l'autre côté du channel on les appelle "french letter" ou "french rubber". Chacun, pudique, renvoyant à l'autre l'origine de l'objet protecteur sous-entendant que les rois du cul, ce sont les autres, ennemis de toujours et dépravés du sif.
Trois origines du mot condom
Les origines du mot "condom" ne sont pas très claires. Rien n'est jamais tout à fait sûr en étymologie. C'est pour cela que je vais vous donner trois versions. La première par tradition est latine et sans doute la plus vraisemblable. Quant aux deux autres, aux ramifications qui m'ont bien fait marrer, elles trouvent leurs racines de part et d'autre de la Manche et permettent d'expliquer que chacun pense à l'autre pays quand il se protège la teub :
- D'origine latine, le mot viendrait de "condum", accusatif du mot condus qui veut dire "respect". On peut évoquer également le verbe "condere" signifiant "protéger".
- Comme le préfet Poubelle a donné son nom au récipient à déchets, le docteur anglais Condom - ou Condon, Conton voire le succulent Cockburn (nous avons vu dans l'article précédent de la série que "cock" est un des mots populaires désignant le sexe masculin et que si on ajoute un "e" au reste du nom, je ne vous fait pas un dessin...) selon les sources - qui aurait travaillé à la cour du Roi Charles II, lui même ravi de l'invention de son médecin au point de le nommer Chevalier. Un théorie très controversée, la moins crédible des trois. Mais puisqu'on en est à parler de rois, petite anecdote du côté français cette fois. Au XVIIè siècle, Louis XIV utilise des préservatifs, constitués de boyaux animal, alors qu'une loi rend passible de prison le fait d'en posséder ou d'en vendre.
- Enfin, le mot proviendrait pour je ne sais quelle raison, mais le hasard est trop beau, de la ville du Gers du même nom. À l'origine, Condom s'appelait Condatomagus, nom aux origines mixtes gauloise et celte : "condato" évoque un confluent et "magus" le marché. Si vous ne savez pas ce qu'est un confluent, petite explication. C'est le point de jonction de deux cours d'eau. Par exemple, l'ancien nom de Rennes était "Condate" parce que la ville se situe à l'endroit où se rejoignent l'Ile et la Vilaine. Et c'est là que mon esprit obsédé de la bite attend avec une impatience fébrile la seule vraie question qui vaille : "quelles sont les rivières qui confluent à Condom ? Hé hé ! Je jubile par avance de ma réponse. L'une se nomme la Gèle ce qui n'est pas sans rappeler celui qui lubrifie, en anglais "lubricating gel" (c'est presque un faux-ami au vu de sa ressemblance avec "lubrique") et l'autre, je pouffe, s'appelle la Baïse. Mais pourquoi donc, Dieu me tripote, a-t-on inventé ce tréma qui gâche tout ? Avouez, c'est drôle. Ce qui l'est tout autant, c'est ce musée du préservatif ouvert en 1995 et qui,malheureusement, a capoté après quelques années d'ouverture. Il faut dire que l'idée est venue à la mairie alors qu'elle s'étonnait de voir tous ces anglais se prendre en selfie avec le panneau d'entrée de la ville. Mais comme l'exposition n'a jamais été traduite dans la langue de Shakespeare... Et puis, il y a aussi cette société, The Original Condom Company, crée le prince Charles-Emmanuel de Bourbon-Parme, descendant de Louis XIV (encore lui !) qui commercialisera pendant 5 ans des préservatifs de luxe aux États-Unis en profitant du label "by Condom". Cependant, comme les étuis de latex étaient fabriqués en Asie, ils perdirent le droit à l'appellation.
10 nouveaux faux-amis anglais
Allez, on est assez émoustillés comme ça. C'était une bien longue introduction en forme de préliminaires. Passons au vrai sujet et découvrons 10 nouveaux faux amis-anglais
I WON THE MEDAL FOR GALLANTERY : j'ai reçu la médaille de la bravoure
Galanterie : courteousness
TOUCHY : susceptible
Touché : stricken
STATIONERY : papeterie
Stationnaire : stationary
DOMESTICATED WOMAN : femme d'intérieur
Domestiquée : enslaved
TO SUPPLY : approvisionner
Supplier : to beg
ACTUALLY : en fait
Actuellement : at present
GRAPE : grain de raisin
Grappe de raisins : bunch of grapes
VALID : valable
Valide : effective
TO RESUME : recommencer
Résumer : to sum up, to summarize
AFFLUENCE : richesse
Affluence : rush
Et voilà, c'est fini pour aujourd'hui. À bientôt pour élargir votre vocabulaire franco-anglais !
Sources : Wikipédia, www.persee.fr, www.etymo-logique.com, www.leroidelacapote.com, lentreprise.lexpress.fr, www.anglaisfacile.com, "Au pays des faux-amis" - Éditions Point virgule