Dicoview #3 : Jocelyn Calac - Photographe amoureux du Japon

17 Mai 2020 | Interviews | 0 commentaires

Temps de lecture : 6 min

Cela fait un petit moment que je ne vous ai pas proposé de Dicoview, vous savez cette interview alphabétique qui permet de mieux connaître les passionnés et leur(s) centre(s) d'intérêt. Mais comme ce qui est rare est précieux, c'est peut-être finalement une bonne chose. Je ne l'exprime pas assez à longueur d'articles mais je suis passionné par le Japon. C'est très récent, ça date de 2016. À l'époque, nous avions avec mon fils l'envie d'une aventure commune qui se devait être du côté vidéo de la Force. Le point commun de nos listes d'envies respectives fut le Japon. Pour être tout à fait honnête, le pays ne m'attirait pas plus que ça. Mais comme il nous fallait un sujet qui nous permette la découverte, il s'est retrouvé presque à mon corps défendant dans les options envisageables. C'est vous dire la claque que j'ai pris en posant pour la première fois le pied sur l'Archipel. Je n'en suis pas encore revenu mais si l'envie d'y retourner ne m'a plus quitté depuis. Si vous êtes curieux, la chaîne YouTube où nous avons partagé notre aventure s'appelle Mission Japon.

Bien sûr, quand on lance une chaîne, on regarde celles qui existent autour du même sujet, moins pour s'en inspirer que pour faire un état de l'existant afin de déterminer ce qu'on peut apporter de nouveau. C'est à cette occasion que je suis tombé sur la chaîne de Jocelyn, Jos au Japon. Le gars était sympa, naturel, plutôt à l'aise de parler seul devant la cam. Je me suis abonné à la chaîne.

J'ai continué à le suivre sur différents réseaux sociaux, j'ai vu naître sa passion pour la photographie, vu arriver ses premières expositions. Son envie de partager s'est aussi transportée dans les pages d'un premier livre. Et c'est pour parler du deuxième, Tokyoïtes, dans un format un peu particulier que j'ai décidé de vous le présenter par l'intermédiaire de cette troisième Dicoview.

Si avant même de découvrir l'homme, vous souhaitez en savoir plus sur l’œuvre, voire même avoir le goût sûr d'en faire l’acquisition, je vous envoie sur cette page.

Avant de laisser Jocelyn égrener l’alphabet à la recherche des mots lui correspondant le mieux pour chacune des lettres qui le composent, quoi de mieux qu'une petite vidéo présentant son actuel projet. Monsieur le photographe, c'est à toi !

A comme Amour

Pour l’Amour des gens qui sont en majeure partie les principaux sujets de mon travail photo. Ce sont bien les autres qui me fascinent, comme des millions de miroirs et, à Tokyo, ce ne sont pas les gens qui manquent avec ses 40 millions de Tokyoïtes.

B comme Bienveillance

Elle est de mise au Japon. Sans elle, aucun photographe ne ferait de beaux portraits ni de belles photos de rue. C’est avant tout avec cette même bienveillance que je "capture" les gens dans leur espace public. Cela explique peut être que la grande partie des gens ne m’en tiennent pas rigueur.

C - comme Créativité

Uniquement accessible à ceux qui vivent au présent. Vous savez, ce moment où l’observation est dénuée de toute réflexion, dans une acceptation totale de ce qui se présente à mes yeux.

D comme Détermination

Cette force me pousse à continuer jour après jour à vivre mes rêves. Comme ce premier voyage au Japon en 2008, les extras en mariage en plus de mon travail de l’époque qui ont suivi et la vente de ma voiture afin de pouvoir m’offrir d’autres aventures en terre nipponne.

E comme Énergie

L'énergie prodigieuse du monde vivant à créer. J’y participe à ma mesure, pratiquement chaque jour, muni de mon appareil à figer des images dans un rectangle.

F comme Faire

Être un "faiseux" est ce qui me motive au plus haut point. Il n’y a que les faiseurs sui changent le monde. Quand j’ai pris mon billet pour le Japon cet hiver, j’y partais dans cet état d’esprit d’être "dans le faire" et produire sur place ce travail accès sur les Tokyoïtes.

G comme Gentillesse

Fondement de l’empathie. Au Japon, dans l’espace public du moins, être gentil est dans la norme. Une gentillesse masquant souvent timidité ou intérêt personnel mais gentillesse quand même. Ce qui étonne beaucoup de gaijins y arrivant pour la première fois.

H comme Histoire

L'histoire de nos vies se raconte à travers les images laissées par nos ancêtres depuis les premiers arts picturaux dans les grottes. Ici c’est la même, en ayant documenté les rues de ma ville pendant le confinement j’ai apporté ma pierre à l’édifice.

I comme Images

Celles qui se créent dans le cadre de mon objectif. Les règles imposées par le capteur rectangulaire et ma focale fixe de 50mm me laisse beaucoup de liberté en somme, comme celle de bouger autour de mes sujets, quitte à m’en approcher d’un peu trop près, comme dans les premières pages de mon livre. Là aussi la bienveillance est un point essentiel.

J comme Japon

Évidemment ! Pour cette culture si distincte et identifiable parmi toutes. Pour les Japonais bien sûr sans qui je n’aurais pu réaliser cet ouvrage et qui sont pour la majorité des gens adorables. Mais aussi pour la Joie que je ressens à pratiquer mon art jour après jour.

K comme Kirin

Les vrais savent ! 😉

Puis pour Kiki, le surnom qu’utilisait mon grand frère pour m’appeler dans mon enfance. Une enfance marquée par le Club Dorothée et ses mangas animés et autres Bioman. Ma fascination pour le Japon vient de là.

L comme Limite

Le temps limité de nos vies lui donne tout leur sens. C’est bien cette donne qui me pousse à vivre plus intensément, à rêver, aimer, produire, faire, entreprendre et j’en passe.

M comme Magie

Quand on ne sait expliquer une chose, on dit que c’est de la magie. J'aurais pu aussi choisir M comme Mouvement qui, s’il est figé, retranscrit tout de même son énergie, donne la force aux images. Tokyo est une ville sans cesse en mouvement.

N comme Nouveau

Chaque matin, chaque saison, chaque cycle. Ce sixième voyage au Japon était tout aussi nouveau que les six précédents. Il l’était encore plus que j’allais pouvoir m’immerger 5 semaines dans les artères de la plus grande aire urbaine au monde.

O comme Ondes

Celles qui fabriquent la matière à l’état quantique. Il y a toujours une part de mystère quand je descends d’une station de métro au hasard, quand je tourne à droite plutôt qu’à gauche, comme une énergie invisible, peut être sous forme d’ondes, qui me guide dans mon moment présent.

P comme Présent

Être présent au bon moment, quand l’illusion du temps disparaît. Mais aussi comme Photographie, bien sûr. Un marqueur du temps, un rêve pour nos ancêtres, nous possédons pour la plupart d’entre nous cet outil magique dans une de nos poches dorénavant.

Q comme Questions

Toutes les questions qui resteront sans réponses.

R comme Rêve

Avant d’être "dans le faire", il faut en rêver. Un univers parallèle où tout reste à créer et qui n’a besoin que de notre imagination pour qu’il prenne forme matérielle. J’ai déjà rêvé éveillé de photos qui ce sont réalisées peu après.

S comme Solitaire

c’est de cette manière que je vis le mieux mon art. Un rapport au moi entre égo artistique et détachement qui s’évanoui à l’instant où je passe en mode photographe, tout d’efface. Impossible de réaliser ce livre si j’avais été accompagné lors de mon voyage par exemple.

T comme Tokyoïtes

Ce projet me tient à cœur. Il me fait grand plaisir d’avoir les premiers bon retours des amateurs de Japon comme des photographes que je connais.

U comme Utile

Se rendre utile aux autres et nos descendants à travers nos diverses actions quotidiennes. Je trouve une fonction utile à faire s’évader et voyager, le temps de l’effeuillage, une personne qui parcourt mon livre. Encore plus quand cette personne n’a pas eu l’occasion d’aller en vrai à la rencontre de la capitale japonaise.

V comme Vie

Celle que je vis comme celle que j’observe, en tant que spectateur, de façon plus profonde encore quand mon boîtier se trouve à l’extrémité de mon bras. Là bas, la vie est bien différente, un vrai spectacle pour nos yeux d’occidentaux.

W comme Wagon

Celui dans lequel nous avons tous embarqués à notre naissance. J’ai l’impression que le train de nos vies ressemble de plus en plus au Shinkansen Japonais.

X comme Xénophobie

Elle est grandissante rongeant nos rapports aux autres, donnant à manger aux partis politiques qui joue sur la peur de l'autre et une certaine crise d’identité planétaire. Au Japon autant qu’ailleurs malheureusement. Là-bas, par exemple, les chinois sont souvent mal vus ou mal venus.

Z comme Zodiaque

Pour Les Chevaliers du Zodiaque, bien sûr, un animé mythique de mon enfance. Le courage et la persévérance de Seiya resteront gravés au plus profond de moi pour toujours !


Voilà, s'en est fini pour cette Dicoview. Pour découvrir les photos de Jocelyn, vous pouvez commander son livre et, rien que pour vous, je vous en ai mis quelques unes ci-dessous.

Et si l'exercice de l'interview alphabétique vous a plus, je vous invite à découvrir les deux premières où il est question d’Égypte ancienne et de bonne bouffe.

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