Les Amérindiens dans notre quotidien (part 2)
Après avoir abordé la notion de racisme envers les amérindiens, je vous invite à faire un bond dans l'Histoire. Il sera question de Christophe Colomb et du vrai découvreur de l'Amérique, de la Terre et de la mer et puis quand même un peu des Amérindiens. D'ailleurs, revenons si vous le voulez bien sur ce terme, "indien". Vous n'êtes pas sans savoir que l'Amérique n'est pas l'Inde et que cette appellation de ceux que les américains politiquement corrects appellent Native Americans et que leurs pendants canadiens nomment First Nations vient de l'erreur historique de Christophe Colomb qui imagina qu'en prenant "de l'autre côté" il était possible d'atteindre l'Inde plus rapidement. Pas de bol, y avait une "petite" langue de terre entre les deux. Et pourquoi l'ami Cricri a-t-il prit à gauche plutôt qu'à droite ? Parce que...
La Terre est ronde (si si !)
Bien que certains obscurantistes, aujourd'hui encore, doutent de la forme de notre bonne vieille Terre, c'est un fait scientifique. À tort, on pense souvent que c'est Galilée qui en a fait la preuve. Allons nous faire voir chez les grecs, les anciens, les vieux, les antiques. Que ceux d'entre vous qui ont un souvenir douloureux de leurs cours de math m'excusent par avance, je vais dire un gros mot. Thalès. Arghh ! Ça me le fait aussi. Pourtant, il faut bien que nous parlions de Thalès de Milet qui, près de 600 ans avant les couches du petit Jésus, fut un des fondateurs de l'astronomie. C'est à lui que les marins doivent de se référer à la Grande Ourse pour se guider sur les mers. Il fut également le premier à constater que l'année ne comptait pas 365 jours, mais 365 et un quart.
Rendons à César ce qui appartient à Jules - enfin, vous allez voir que ce n'est pas si simple que ça - puisque c'est lui qui décida du 29 février et des années bissextiles. Il faut dire que c'était bien le bordel avec les années romaines de 355 jours. Avec le décalage, l'hiver s'invitait en avril. C'est ballot ! Au départ, on jugea bon de jouer de rustines par-ci par-là, rajoutant des jours plus ou poins au pif. À telle enseigne que l'année 46 avant JC fut surnommée l'année de la confusion tant c'était le dawa. Pour rattraper le bouzin, il fut ajouté deux mois en fin d'année pour un total de 445 jours. Comme quoi le temps n'est pas si relatif que ça. Seulement, le problème récurrent n'était pas résolu. Jules fit appel à l’astronome grec Sosigène pour concevoir un nouveau calendrier. Un escroc, celui-là. Il ne se gène pas pour faire un sosie égyptien. Jeu de mot de bon aloi, je remets 100 francs dans le nourrain. Oui parce que l'autre, il fait rien que de copier sur les Égyptiens - il faudrait demander confirmation à Amandine Marshall, tiens ! - qui avaient un calendrier de 365 jours. Après un ptit coup d’œil sur ses cours de math, dédicace à Thalès, il ajoute un jour en sus tous les quatre ans et l'affaire est pliée. Ce nouveau système fut appelé le calendrier julien, en hommage à Jules César. Bon, je sais, on s'est quand même vachement éloigné des plumes sur la tête, pas un tipi à l'horizon. Mais c'est important de ne laisser aucune question dans le caniveau. Par exemple, pourquoi l'ajout s'est fait le 29 février ? Comme à l'époque, la plus grande fête de l'année, 10 jours quand même, célébrait le dieu de la guerre, Mars, il fut décidé qu'elle devait marquer le début de l'année. Et devinez quel est le nom du mois débutant la nouvelle année. Oui oui, c'est ça, mars. Il fut donc logique qu'on ajoute le jour supplémentaire en fin d'année, soit fin février.
Reprenons le fil. Si je faisais référence à Thalès avant d'être grossièrement interrompu par moi même, c'était pour vous dire qu'il a été le premier à se poser réellement la question de la forme de la Terre. Ceci étant, se poser la question n'est pas y répondre correctement. Le gars avait affirmé que la Terre était un disque plat sur une vaste étendue d'eau. Que les cancres en math se vengent maintenant d'un bon rire gras en le montrant du doigt (oui oui, comme Nelson dans Les Simpson, pareil !).
C'est un autre cauchemar des rieurs de la ligne du dessus qui détermine presque 100 ans plus tard que notre bonne vieille Terre ressemble à un ballon de football un peu dégonflé, Pythagore. Aristote, plus tard encore, apporte les premières preuves grâce à son observation d'une éclipse de lune remarquant la forme arrondie de l'ombre de la Terre sur l'astre de nuit. Vers 200 ans avant notre ère, Eratosthène en jouant avec des bâtons puis en calculant la longueur de leur ombre et la distance les séparant déduit une circonférence de la Terre de 39.375 kilomètres. Aujourd'hui, nous savons qu'elle fait environ 40.000 kilomètres. Étonnant, non ?
Quant à Galilée, il a été condamné par l'Inquisition non pas en prétendant que la Terre est ronde mais en défendant la théorie de l'héliocentrisme, une théorie allant à l'encontre de celle du géocentrisme prônée par l'Église prétendant que la Terre, et non le Soleil, se trouve au centre de notre univers.
Au sud, c'était les Colomb ?
Intéressons-nous maintenant au découvreur de l'Amérique. Eh ben mon Colomb, c'est pas toi ! Par contre, ce qu'on peut dire de tézigue, c'est que tu en avais une belle paire en bandoulière. Parce qu'on dit la Terre est ronde, la Terre est ronde. Mais tout cela n'est que théorie. Personne avant toi n'a osé s'aventurer sur le grand Océan Atlantique supposé infesté de monstres des mers et de sirènes envoûtantes. Bon, si, d'accord, il y a bien eu le fils d'Erik le Rouge, Leif Erikson, qui vers l'an 1000, a été le premier non natif à fouler les futures terres de Donald la mèche rebelle. Il a tenté de s'y établir mais sans succès. Si ça se trouve il était allergique aux plumes, je ne sais pas.
Christophe Colomb nait en 1451 à Gènes, dans l'actuelle Italie. Ainé de la famille, il est voué à reprendre les affaires de son père. Le destin en a décidé autrement. Les affaires déclinant, ce dernier est mis en prison pour cause de dettes. Le jeune Cricri doit prendre son destin en main. Il est très tôt influencé par le Livre des merveilles que Marco Polo écrit après son retour d'Orient et d'Asie. À 25 ans, il décide de se rendre au Portugal pour y étudier la géographie. La lecture des traductions d'Aristote de Nicolas Oresme, évêque de Lisieux, lui offre un destin. Il veut suivre les traces de son héros, Marco Polo, mais de l'autre côté, par les mers. Oui, bon d'accord, il ne veut pas suivre les traces de l'ancêtre à Walter Polo, l'inventeur supposé du sport du même nom, mais tracer sa route, chacun son chemin. Foi de Tonton David. Puisque la terre est ronde, il décide de tenter une voie inédite via le grand Océan Atlantique grâce à l'appui du gouvernement espagnol. En voile vers l'inconnu !
C'est le 12 octobre 1492, qu'il pose le pied sur le sol américain. Il se croit en Indes, donc les habitants des lieux sont des Indiens. C'est grossièrement résumé mais c'est à peu près ça. J'aimerais cependant dégommer une idée reçue. Christophe Colomb n'a jamais mis l'orteil sur le continent Nord-Américain.
1er voyage (1492/1493)
Après deux mois de mer, Christophe Colomb qui croit accoster au Japon découvre les Bahamas, puis Cuba. Va-t-en dire, toi, aux yankees que Cuba c'est l'Amérique. Non non, vas-y tout seul, moi je reste là.
2è voyage (1493/1496)
Là, ça rigole plus. Y a de la thune à se faire. Alors il part avec non plus les trois navires de la première fois mais dix-sept. Il découvre - et nomme pour certaines - Marie-Galante, la Dominique, la Guadeloupe, la Jamaïque. Ça sent pas le burger et le rodéo tout ça.
3è voyage (1498-1500)
Cette fois les escales se nomment Saint-Vincent, la Grenade, Trinidad, Margarita. Pas la moindre petite statue de la Liberté à l'horizon.
4è voyage (1502-1504)
C'est la seule fois que Christophe Colomb touchera du gros orteil non pas une île mais un continent. Mais pas de bol, pas celui du Nord. C'est plus bas que ça se passe, du côté du Costa Rica et du Panama.
Et puis il y a la triste réalité
Malgré le titre de l'article, la rencontre avec les autochtones n'a pas encore été abordée. Je ne vais pas vous en parler mais je vous invite avec insistance à visionner les deux vidéos qui suivent, très éclairantes sur le sujet. À la question "Christophe Colomb est-il un homme bien ?", je laisse la chaîne Pour la petite histoire y répondre.
Christophe Colomb meurt le 20 mai 1506 à Valladolid. Ce qui me rappelle ce sublime téléfilm, dont les rôles principaux étaient tenus par les regrettés Jean Carmet et Jean-Pierre Marielle, intitulé La Controverse de Valladolid. Le scénario de Jean-Claude Carrière, tiré de faits historiques relate un débat théologique dont l'objet était de savoir si les Espagnols pouvaient coloniser le Nouveau Monde, dominer les Amérindiens par droit de conquête, ou si les peuples indigènes étaient légitimes, bref, s'ils avaient une âme.
Voici un lien vous permettant de voir le téléfilm en entier.
Oui d'accord mais pourquoi que le continent y s'appelle l'Amérique, d'abord ?
Même si le nom de la Colombie est un hommage de Francisco de Miranda au navigateur, les deux continents qu'est censé avoir découvert Christophe Colomb s'appelle Amérique (du Nord, Centrale, du sud, latine, tout ça, tout ça). Il doit bien y avoir une raison.
Amerigo Vespucci, né le 9 mars 1454 à Florence, est un commerçant au service des Médicis. Bien que très ponctuel, il lui arrive de prendre l'apéro à midi sept. Ce qui ne l'empêche pas d'être midinette quand il était question de Marco Polo, une de ses principales influences. Bon, d'accord, j'arrête les jeux de mots. Je vous sens médisants... Ok, Ok !
Alors qu'il est à Séville pour la famille dont je ne dois plus calembourer le nom, il propose Juanoto Berardi comme agent commercial. Ce dernier participe comme investisseur aux préparatifs des premiers voyages de Christophe Colomb, et par son intermédiaire, Vespucci et Colomb deviennent amis. Il entreprendra, lui aussi, 4 allers-retours entre l'ancien et le nouveau monde, indépendamment de son poto. Alors que Colomb meurt convaincu d’avoir découvert une nouvelle voie vers l'Asie, Vespucci doute. Il a la forte intuition que la vérité est ailleurs, que les terres atteintes en navigant sur l'océan atlantique sont nouvelles et n'ont rien à voir avec l'Extrême-Orient. D'ailleurs en 1502, découvrant une grande baie qu'il nommera Rio de Janeiro, il pousse jusqu'en Patagonie cherchant un raccourci vers l'Asie que jamais il ne trouva.
Un an après la mort de Christophe Colomb, une réédition de l’ouvrage de géographie Cosmographia de Ptolémée est lancée. Le cartographe Martin Waldseemüller qui s'occupe de tracer les cartes, à l'aulne des dernières informations en provenance de l'ensemble des explorateurs, inclut le nouveau monde lui donnant un nom inspiré du prénom de celui qui avait pressenti son existence, America.
Voilà ce qu'il fallait savoir pour planter le décor. Alors c'est vrai, dans cette deuxième partie, je n'ai que très succinctement abordé le sujet des indiens. Promis, dans celle à venir, ça va changer. Vous allez en bouffer de l'indien, moi je vous le dis !
Sources : Wikipédia, www.futura-sciences.com, www.historel.net, www.liberation.fr, www.histoire-fr.com, www.projet-voltaire.fr