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Les trucs de scénariste de Stan Lee

16 Déc 2018 | Marvel | 2 commentaires

Nous l'avons vu dans le différentes listes consacrées aux personnages inventés par Stan Lee (super-héros, super-vilains et les "autres"), le monsieur est très prolixe. Pour éviter de se mélanger les pinceaux, les stylos et tout le reste, il avait mis en place quelques trucs et astuces.

S'inspirer de l'existant

Pourquoi se casser la binette à inventer un personnage de A à Z quand il en existe plein dans la vraie vie, en haut de l'affiche, dont on pourrait emprunter quelques traits autant physiques que d'esprit ? En effet, pas mal de stars ont inspirés les personnages du grand Stan. Mr Fantastic, le leader des quatre Fantastiques est inspiré par James Stewart. Tony Stark doit beaucoup à Errol Flynn.

Quant à Nick Fury, son histoire est très intéressante de ce point de vue. Aux origines, le directeur du SHIELD était blanc de peau, brun de cheveux et grisonnant de tempes. Un mix entre James Bond et Rex Harrison. D'ailleurs, lors de son premier passage à la réalité, en 1998, il sera joué par David Hasselhoff. Si vous souhaitez y jeter un oeil, si je peux me permettre, le téléfilm s'intitule Nick Fury, Agent du SHIELD et a été réalisé par Rod Hardy. Au moment où j'écris ces lignes, il est dispo gratuitement et en français sur Youtube. Go go nanard go !

Au début des années 2000, La Maison des idées, en mauvaise passe financière, prend l'initiative de refondre certains de leurs personnages emblématiques histoire de leur donner un petit coup de boost. Pour Nick Fury, ils incitent Mark Millar à s'inspirer d'un acteur qui a le vente en poupe à l'époque, Samuel L. Jackson, utilisant ainsi une des bonnes veilles recettes qui ont tant réussi à l'oncle Stan. Mais voilà, l'acteur, grand lecteur de comics, s'en aperçoit vite et, n'appréciant que moyennement la chose, attaque Marvel en justice. Cependant un accord est vite trouvé. Si un jour le personnage de Nick Fury devait se trouver adapté sur grand écran, Samuel L. Jackson devrait en être obligatoirement l'interprète.

Les choses changent. Depuis les années 60, notre société a bien changé. On ne peut plus jouer avec l'image publique des stars et la procédure judicière devient la norme en la matière.  Malheureusement, ce truc à la Stan est difficilement transposable de nos jours. À moins que l'inspiration soit suffisamment éloignée de l'original.

Initiales BB

Alors là, je vous entend déjà. Vous allez me dire, "j'ai bien compris la référence à Gainsbourg mais que viens faire Brigitte Bardot dans l'affaire ? Elle a inspiré un personnage à stand Lee ? Si c'est vrai, il aurait mieux fallu prendre en référence la chanson Comic Strip !" Ce à quoi je vous répondrais "je me demande bien pourquoi j'écris un dialogue imaginaire avec un lecteur plus intelligent que moi. C'est carrément dégradant pour mon image de blogueur. Et en plus je perds les vrais lecteurs qui s demandent à juste titre où je veux en venir alors que je m'éloigne du sujet."

Euh... Je vous prie de m'excuser. Je me suis laissé emporter par ma muse taquine. Où en étions-nous ? Ah oui, deuxième truc de Stan Lee, plutôt connue celle-là, d'ailleurs. Quand on crée autant, comment fait-on pour s'y retrouver dans tous ses personnages ? The Man avait une astuce imparable, la double initiale. Avez-vous remarqué que bon nombre de protagonistes avaient la même initiale pour leur prénom et leur nom ? Quelques exemples :

Reed Richards des 4 Fantastiques ;
Susan Storm, sa compagne ;
Victor Von Doom, leur principal ennemi plus connu sous le nom de Doctor Doom (Docteur Fatalis en français, mais là ça ne matche plus) ;
Bruce Banner, l'alter-ego de Hulk ;
Matt Murdock, avocat aveugle le jour et Daredevil la nuit ;
Pepper Potts, la secrétaire de Tony Stark ;
Happy Hogan, meilleur ami du milliardaire en armure ;
Scott Summers, autrement Cyclope chez les X-men ;
Warren Worthington, un autre X-Men des origines sous le nom d'Angel ;
Bucky Barnes, compagnon d'armes de Captain América ;
Percival Pinkerton, membre du First Attack Squad, tout comme Jonathan "Junior" Juniper et le capitaine Samuel Sawyer.

Et alors, si on va voir du côté de Spiderman...

Peter Parker, notre araignée préférée ;
Otto Octavius, un des ennemis principaux de Spiderman sous le nom de Docteur Octopus ;
Curt Connors, le professeur manchot qui devient régulièrement le Lézard ;
Glory Grant, voisine de Peter Parker ;
Betty Brant, secrétaire au Daily Bugle ;
Robbie Robertson, rédacteur en chef du Daily Buggle ;

Le gagnant toutes catégories confondues est le plus colérique des personnages Marvel, j'ai nommé J. Jonah Jameson, directeur du Daily Bugle, pour sa triplette. À noter que son fils se nomme John Jameson. Je pourrais évoquer également Norman Osborn qui bien que son nom civil n'entre pas dans la catégorie des doubles initiales devient le plus grand ennemi de Spiderman sous le pseudonyme de Green Goblin, Bouffon Vert en français. Et je terminerai cette liste avec les Fantastic Four.

Rendons à Superman...

Toutefois, rendons à César ce qui appartient à la Distinguée Concurrence. Cette pratique a été utilisé au préalable par les créateurs de Superman avec une subtilité supplémentaire, toutes les initiales utilisent la même lettre, le "L". Jugez plutôt : Lois Lane, Lex Luthor, Lana Lang, Linda Lee (nom d'emprunt de Supergirl), Lori Lemaris (une sirène), Lucy Lane (la sœur de Lois) et Lyla Lerrol (une kryptonienne).

L'anecdote de fin

Pour la petite histoire, quand Marvel lança la première série de Sentry en 2000, elle prétendit qu'il s'agissait d'un personnage inventé par Stan Lee lors du Silver Age, avant les quatre Fantastiques, et oublié depuis. Pour rendre crédible le canular, le nom de son double civil adoptait la fameuse particularité de la double initiale, Robert Reynolds.

 

Sources : Wikipédia, Krinein, Marvel.

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2 Commentaires

  1. Bozo

    Sans compter les surnoms qu'il donnait à ses collaborateurs : "King Kirby", "Sturdy Steve" (Ditko), "Laughin' Larry" (Lieber), "Gentleman Gene" (Colan),"Jaunty John" (Romita), "Magnificent Marie" (Severin), "Happy" ou "Howlin' Herb" (Trimpe), "Affable Al" (Milgrom)...
    Stan Lee a usé et abusé de ce tic jusque dans ses dernières créations au XXIe siècle : parmi les "Mighty 7" on trouve Lazer Lord, Lady Lightning, Kid Kinergy, Silver Skylark ; le personnage principal de son manga "Heroman" s'appelle Joseph "Joey" Jones ; "Chakra", son super-héros indien qui était sa tentative de percer le marcher de l'Inde s'appelle Raju Rai ; le documentaire à la gloire de Stan Lee en 2002 s'appelle "Mutants, Monsters & Marvel"... (L'un des slogans qu'il avait popularisés dans les années 60 était "Mighty Marvel Manner")
    Mais pour s'en tenir à l'âge d'or de la Marvel, ne sont pas cités dans votre article : Stephen Strange bien sûr, le Super-Skrull, Dredmund the Druid (à ne pas confondre avec Doctor Druid), Spencer Smythe, Black Bolt (des Inhumains) et son ennemi Maximus the Mad, Boris Bullski (l'homme de Titanium), ou mon préféré, Wyatt Wingfoot.
    On peut supposer que lorsque Brian Bendis (qui est, contrairement aux apparences, un auteur et non un personnage) a forgé "Jessica Jones", il a rendu hommage au gimmick de Stan Lee.

    Réponse
    • Le proprio du blog

      Bonjour Bozo,

      Grand merci pour ce complément de liste. Ca fait plaisir !

      Réponse

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