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Les Amérindiens dans notre quotidien (part 6)

5 Jan 2020 | Les miscellanées | 0 commentaires

Je coiffe mes plus belles plumes pour vous souhaiter, vous qui me faites le plaisir de me lire régulièrement, sporadiquement, voire accidentellement, la plus belle des années, la plus belle des décennies. Si je devais lui mettre une note ? Assurément 20/20, hé hé ! Bonheur, santé, prospérité, le tout parsemé de bonne humeur, de culture, et d'émerveillement. Bref, je me souhaite que vous continuiez à découvrir les petits articles que je sèmerai, cette année encore, dans ce joli jardin qu'est le Blog de l'Impossible Dictionnaire.

Quoi de mieux pour commencer l'année que de continuer une série déjà entamée l'année dernière. L'une des plus longues séries d'articles du blog à ce jour. Avec un titre qui a fait tiquer certains d'entre vous. Alors qu'il est essentiellement question d'Histoire avec un grand H, pourquoi l'ai-je appelée "Les Amérindiens dans notre quotidien" ? La vraie raison, c'est que l'idée de base ne devait tenir que dans un one shot. Et alors que nous sommes à la partie 6, le sujet originel n'a pas encore été dévoilé tant la matière est riche. Il le sera dans un prochain article (sans doute en part 8). Si c'est pas du teasing, ça !

Théorisons gaiement sur l'image des Amérindiens

Pour l'heure, nous allons nous déplacer en Amérique Centrale et en Amérique du sud pour découvrir leurs tribus natives. Un peu comme nous l'avons fait précédemment pour le continent Nord-Américain.

Quand d'un côté je vois des tentes de toiles et des chevauchements dans les grandes plaines, de l'autre j'imagine des temples énormes visités par Indiana Jones et des pyramides dont la pointe dépasse allègrement d'une forêt vierge foisonnante. Je suppose que les uns étaient plutôt nomades, qu'à l'arrivée des frimas il était vital d'évoluer vers des terres plus chaudes, et qu'il n'était pas concevable de construire en dur. Alors que dans un climat relativement chaud et régulier, qui plus en étant entourés d'une flore et d'une faune abondantes, les autochtones pouvaient se permettre de se sédentariser et, in fine, de construire en dur. Si vous avez d'autres théories, je serais ravi de les lire en commentaire.

Vous le savez maintenant, si vous avez lu la part 2 tout du moins, Christophe Colomb n'a foulé que des îles et le sol sud américain, jamais le nord. C'est sans doute pour cette raison qu'on privilégie l'expression "civilisation précolombienne" quand on parle des populations natives du sud même si elle peut être utilisée pour les autochtones du nord.

Vous en connaissez au moins 3 !

Si je vous demande de me citer les noms d'anciennes populations d'Amérique du Sud, sortiront invariablement les Mayas, incas et les aztèques. D'autant plus si vous avez jeté un œil sur la vignette. Trois civilisations décimées au seizième siècle par les conquistadores venus assujettir de nouvelles terres au nom de la Couronne espagnole. Bien, les gars ! Bravo !

On arrête le cours d'Histoire - sinon, je me connais, je vais m'énerver -, pour passer à la géo. Les Mayas et les Aztèques vivaient dans le même coin, en Amérique centrale, dans les régions qui bordent le golfe du Mexique. D'ailleurs, Mexico s'est construite sur les ruines de Tenochtitlan, la capitale des Aztèques, qui à l'époque, entre le quatorzième et le seizième siècle, était l’une des plus grandes villes du monde, avec plus de 200 000 habitants. Les Incas, eux, vivaient le long de la Cordillère des Andes. Le nom de leur capitale vous dira sans doute quelque chose, surtout si vous aimez les dessins animés Disney. Elle s'appelait Cuzco (bon, eux l'écrivent avec un "k", Kuzco, pour se l'accaparer. Z'avaient déjà fait le coup avec Aladin, le leur ayant 2 "d").

Y aurait pas un goût d'Aztèque ?

Vous le saviez, vous, que le terme "Aztèque" n'avait été popularisé qu’au dix-septième siècle, bien après que la population se soit noyée dans l'arrivée massive des colons espagnols. Avant cela, ils s'appelaient "Mexica". Et pour revenir à leur capitale, la légende raconte qu’elle fut bâtie à l’endroit même où se tenait un aigle perché sur un cactus mangeant un serpent, cet aigle qu'on retrouve aujourd'hui sur le drapeau mexicain.

En bisounoursant, on pourrait résumer la civilisation aztèque au fait qu'elle connaissait l’écriture, qu'elle fabriquait du papier, et qu'elle pratiquait l’astronomie. Oh flûte, mes lunettes roses à détecteur de licornes viennent de tomber ! Qu'est-ce que je m'aperçois-je ! Roooh ! Les Aztèques, tout comme les Mayas par ailleurs, s'adonnaient aux sacrifices humains pour célébrer les dieux à commencer par leur créateur Quetzalcoatl plus connu sous le nom du "Serpent à plumes". Avec à chaque fois sa petite spécialité ; qui du cœur arraché pour que le soleil se lève chaque matin, qui des enfants noyés pour que les pluies soient abondantes. Il y avait parfois des volontaires mais pas tant que ça, pensez donc. Alors pour se refaire un stock de nouvelles victimes de la religion, il fallait partir en guerre.

Parce qu'il y avait encore plein d'autres raisons de sacrifier à tout va. Tenez, pendant le deuxième mois du calendrier aztèque nommait Tlacaxipehualiztli, on écorchait et décapitait en l’honneur du dieu Xipe Totec, dieu du renouveau de la végétation. Si on traduit littéralement le nom du mois, ça donne "écorchement des hommes". Alors qu'avec quelques siècles d'évolution, nous faisons ce qui nous plaît au mois de mai, mais pas ça, surtout pas ça. Et comme rien ne se perd, les prêtres s'habillaient des peaux des écorchés pour se la péter pendant les rituels de fertilité qui suivaient les sacrifices. Pour la rénovation du grand temple aztèque de Tenochtitlan, on sacrifia plusieurs centaines de personnes. Quand on aime, on ne compte pas.

Pour en terminer avec les joyeusetés aztèques, sachez qu'ils pratiquaient le cannibalisme, mangeant leurs ennemis, parfois même les victimes sacrifiées. Sans doute l'origine du fameux aztèque tartare. Hop, celle-là, elle est pour moi !

Dans un pays de tous les temps

Les Mayas sont assez semblables aux Aztèques. peut-être un poil meilleurs en math. C'est qu'ils savaient bien compter. Ils avaient une monnaie formidable, les fèves de cacao. Tu te vois, toi, payer en pot de Nutella ? Je serais vite ruiné. Je ne suis qu'un ventre.

Les Mayas aussi pratiquaient le sacrifice humain. Parfois de façon plus ludique avec le pok’ol pok, un jeu de balle maya, sorte de pelote où deux équipes s’affrontaient en se renvoyant une balle en caoutchouc de 2 à 4 Kg à l'aide des hanches, des coudes des fesses ou des genoux. Ni mains, ni pieds, ni sol. À chaque faute, l’équipe fautive perdait 1 point quand l’autre en gagnait 1. Le jeu avait deux objectifs :  atteindre un nombre de points défini à l’avance ou faire passer la balle à travers l’anneau de l’équipe adverse. Et c'est là qu'arrive la scission entre historiens. Pour les uns, les vainqueurs étaient décapités parce que c'était un honneur fait aux dieux, la plus belle des morts. Pour les autres, vous l'avez compris - et vu de chez nous cela semble plus logique -, c'était les perdants qui se retrouvaient sacrifiés. J'espère juste que cela ne se jouait pas à la "Nouvelle Star" où l'huissier arrivaient en fin de partie pour donner une enveloppe scellée à l'arbitre qui annonçaient à la populace en folie et aux joueurs angoissés qui des vainqueurs ou des perdants allaient se faire zigouiller.

Il existe un grand mystère Maya, celui de la disparition de leur civilisation entre l'an 800 et l'an 1000, c'est à dire bien avant l'arrivée des Européens sur le continent. Ils ont vraiment eu le bug du passage d'un millénaire à l'autre, eux. À ce jour, aucune hypothèse n'a fait consensus. On sait qu'il ne s'agit ni d'une épidémie, ni d'un tremblement de terre. Parmi les hypothèses plus avancées, on retrouve la trop forte évolution de la population. C'est que les territoires tropicaux et forestiers offrent peu de place à l’agriculture. Pour pallier la pauvreté des sols, les Mayas utilisaient la technique du milpa : 2 à 3 ans de culture pour 8 à 10 ans de jachère. Avec la croissance de la démographie, les Mayas cessèrent de respecter le temps de repos appauvrissant les terres de manière irréversible. S'en suivit une déforestation massive accentuant la pauvreté des sols.

En 2012, anthropologues, climatologues et archéologues ont pu déterminer grâce à l'étude de stalactites qu'après une longue période de pluviosité allant de 450 à 660, la région maya connut des phases de sécheresse extrême à partir des années 800, début de son déclin. La coïncidence est trop forte. Mais, bon, si ça se trouve, c'est la sacrificionite aigüe qui a eu raison d'eux.

Incas à part

Les incas étaient persos. Ils ne jouaient pas beaucoup avec leurs petits camarades précolombiens. Un peu le cancre qui préfère somnoler près du poil à mazout. Ils ne connaissaient ni l'écriture, ni le fer, ni la roue, ni le four micro-onde. Plutôt militaire, structuré, bureaucratisé. Il faut savoir que leur société était l’une des mieux organisées et des plus disciplinées de l'époque.

Les Incas vouaient un culte au Soleil et son dieu direct, Unti. Nous, on a des églises sombres, eux c'était des temples du soleil. L’empereur, appelé "Inca", était considéré comme le fils du Soleil. Leur Louis XIV à eux, quoi ! Bon, OK, je vous laisse chantonner 5 minutes le générique des Mystérieuses cités d'or et après on reprend.

Les critères de beauté sont dépendants des modes et des goûts. Ceux des Incas peuvent nous sembler bien étranges. En effet, ils avaient un petit faible pour les crânes allongés. Et pourtant, il n'avaient pas vu Alien au cinéma. Mais peut-être souhaitaient-ils ressembler à de drôles de visiteurs avec leur soucoupes volantes, qui sait. N'empêche que pour les rendre beaux, ils n'hésitaient pas à entourer la tête de leurs enfants de bandages bien serrés pour faire pousser le crâne en longueur.

On le sait, les indiens ne sont pas indiens. pas ceux-là en tout cas. Sacré Christophe ! Eh ben, vous m'croirez, vous m'croirez pas, les Incas se bouffaient du cochon d'Inde. Avouez qu'il y a de quoi se perdre dans sa géo. Et tenez-vous bien, cette spécialité est toujours d’actualité dans certains pays comme la Colombie, l’Équateur ou le Pérou.

Je vous l'indiquais plus haut, toujours à part, les Incas ne connaissaient pas l'écriture. Pas de chèque, donc. Oui parce qu'ils n'avaient pas non plus d'argent ou de monnaie d'échange. Et donc pas d'impôts non plus. L'analphabétisme peut aussi avoir ses avantages. Ce qui est ballot, c'est qu'ils avaient pourtant un système de Poste très élaboré. Des coureurs organisés par deux - l'un courrait pendant que l'autre dormait et réciproquement - se passaient les messages. Et comme ils ne transportaient pas de lettres, ils devaient apprendre par cœur les messages pour les transmettre à l'oreille destinée.

De nos jours

Aujourd’hui, les descendants des Aztèques vivent au Mexique, comme ceux des Mayas qu'on retrouvent également au Guatemala, Belize, Honduras et Salvador. Ceux des Incas sont restés en Équateur, au Pérou, en Bolivie. Pour connaître le pourcentage d'Amérindiens issus des populations précolombiennes encore présents en Amérique du sud, je vous renvoie à la part 5. Et vous verrez qu'ils n'ont que très modérément disparus. Dans l'cul, les conquistadors !

 

 

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