Montpellier, samedi, 9h30.
Je m’apprête à prendre la voiture pour me rendre dans un restaurant que je côtoyais quand je travaillais pour un tour operator qui avait ses bureaux pas très loin. Je me suis longtemps régalé avec leur viande d'Aubrac. Aveyron powa ! Pourtant, la dernière fois que j'ai planté ma fourchette au Clos de l'hirondelle, j'avais été déçu. Le client est ainsi fait qu'il a beau avoir été séduit moult fois, il lui suffit d'une déception pour que sa fidélité vole en éclats. Les plus observateurs d'entre vous se sont sans doute écriés "Mais, il est pas un peu tôt pour aller au resto ?" C'est ce que je me disais aussi. Pourtant, en arrivant - en avance, comme d'habitude - je suis tombé sur une salle remplie de seniors en plein brunch à base de charcuterie et de fromage. Zont la santé les seniors de nos jours, dis donc !
10h00, c'était l'heure à laquelle on m'avait convié à venir. Mais je manque à tous mes devoirs. Du 21 au 25 février se tiendront les 12è journées du cinéma suisse organisée par l'historienne du cinéma Christine Bolliger-Erard, suisse elle même, et son équipe. Au programme, la projection d'une dizaine de films helvètes en présence pour certaines séances du réalisateur, parfois suivis d'un débat. Pour en savoir plus, n'hésitez pas à vous rendre sur leur site internet.
Pour communiquer sur l'événement les organisateurs ont eu l'excellente idée d'allier Suisse et bonne franquette en proposant un concours de fondue au fromage qui se tenait à 10h00, hier, donc. Je n'en ai pas encore fait montre dans ces pages mais je suis un grand amoureux des fromages, de tous les fromages. Même, et j'allais dire surtout, ceux avec du caractère. Maroilles, Munster, et j'en passe. Autant dire que la fondue qui emportera mon adhésion se doit d'éviter le fade et le consensuel. Oui, si on m'a demandé de venir, c'est pour faire partie du jury. Classe, non ?
Première remarque, la fondue en matinée, ça passe crème. J'ellipse sur la demi-heure de préparation, chacun devant son caquelon et sa petite flamme pour élaborer sa recette personnelle. Au total, 5 concurrents se sont lancés dans cette grande première. Il faut savoir que les années précédentes, la présentation de l'événement cinématographique se positionnait du côté chocolat de la force alpine. Participait, donc :
- Un particulier qu'on appellera Arthur, surtout parce que c'est son prénom,
- Christine, l'organisatrice, avec une recette de famille,
- Un représentant de la crémerie du Faubourg,
- Un représentant du traiteur Cabiron, propriétaire des lieux,
- Un représentant du Chalet Chamoniard, avec une recette du restaurant.
J'irai de mon petit bémol - mais il semble que ça n'ait gêné que moi - sur le choix d'un pain, bio certes, mais plutôt noir dont le fort goût empêchait de se concentrer sur le thème du concours, la recette de la fondue. J'aurais préféré un pain blanc aux saveurs plus anecdotiques. Rassurez-vous, le reste fut sans faille. À telle enseigne qu'à mon plus grand plaisir, il nous faudra tester, re-tester, plusieurs fois, tant la qualité et le goût était au rendez-vous. Trois notes sur 5 était à définir selon les notions de goût, de consistance, de texture auxquelles on ajoutait une note en complète subjectivité.
Je vous invite à découvrir les résultats en vidéo, comme si vous étiez avec moi. Ils sont donnés par le collectif Golimar avec qui j'ai pas mal discuté. Il se pourrait même que je vous reparle d'eux prochainement. Vous pourrez à cette occasion connaître les différentes recettes en compétition. Attention, l'annonce de départ ne donne pas l'ordre des gagnants mais celui des participants. Vous aurez les gagnants ensuite.
Bravo à Christine ! Ceci dit, je dois avouer que mon gagnant à moi, c'était la crémerie du Faubourg. J'hésitais entre leur fondue et celle d'Arthur qui est arrivée troisième, avec une recette assez similaire d'ailleurs. Le petit plus de cette dernière était l'ajout de kirch dans sa préparation. C'est un alcool qui a la particularité de marquer son goût malgré l'évaporation. Cependant je la trouvais trop liquide et, pour moi, c'est presque rédhibitoire. Un peu de fécule de maïs (Maïzena) aurait permis de lui donner plus d'épaisseur et peut-être de se hisser d'un ou deux rangs. Le secret de fondue de la crémerie du Faubourg, celle qui m'a sublimé le palais, c'est un troisième fromage. Au vacherin fribourgeois et à l'etivaz, y a été ajouté de l'appenzeller, un fromage de caractère qui pour moi a fait toute la différence. Quand à la fondue gagnante avec une recette Neufchâteloise à base de gruyère, je l'ai trouvé plus douce, il me manquait le caractère des deux autres.
Cette première expérience de jury dans un concours culinaire malgré le fait que mon coup de coeur soit deuxième fut une révélation. Je ne sais pas si j'ai le palais assez fin pour ça mais ce qui est sûr, c'est que j'ai adoré. Dès que je peux bouffer de toute façon... Si d'autres veulent me mettre à nouveau à contribution, ça sera avec grand plaisir.
Malheureusement, je ne pourrai participer aux journées du cinéma suisse de la semaine prochaine. Je serai pris sur un autre événement aux mêmes dates. J'en profite pour vous annoncer que vous pourrez me rencontrer au Japan Tours Festival sous l'étiquette de Mission Japon le week-end prochain. Comme son nom l'indique, c'est à Tours que ça se passe. En plus du stand, j'aurai le plaisir de participer à la conférence "Envie de Japon" qui aura lieu le samedi 23 février de 12h30 à 14h, en salle de projection, avec du beau monde puisque je serai accompagné de Sabrina (France Japon), Guillaume Tauveron (photographe), Cyril Coppini (traducteur) et les youtubeurs Louis San et Gero Japan. Je vais troquer la fondue pour des sashimis et c'est pas mal non plus. 😉
Je vous laisse avec quelques photos du concours. Et si l'article vous a donné l'envie d'un bonne fondue, bon appétit !
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