Depuis le début de ce blog, je vous avais habitué à tenir le rythme d'un minimum de trois articles par semaine. Et puis d'un coup, silence pendant une dizaine de jours. La raison en est le sujet de cet article qu'on qualifiera "de retour". Point de vacances, ni de pentes enneigée, le Japon.
Je distille de temps à autre des infos sur mes activités autres que celle de blogueur. C'est que je fais plein de "trucs" à côté du blog de l'Impossible Dictionnaire. Avec les cordes de mon arc, j'aurai voulu être un harpiste, pour pouvoir dire pourquoi j'existe. Version geek, mes facettes me permettraient d'être un dé pour jeu de rôle. Je n'y peux rien, ma vie est une succession de passions qui restent ou qui s'en vont. Quant à savoir si la curiosité insatiable qui m'habite s'apparente à une peur de l'ennui, une peur du manque ou une peur de la mort, je vous répondrai dès que je saurai écrire allongé sur un divan.
Le fait est que je me suis pris d'amour pour le Japon en 2016 lors d'un projet que j'ai mené avec mon fils. Nous nous étions rendus compte que cette année-là nous avions respectivement 50 et 25 ans, demi-siècle et quart de siècle. Pour célébrer cela, nous nous sommes dit qu'une aventure à deux serait une bonne idée. J'écris, il filme, va pour un site avec des articles et une chaîne Youtube avec des vidéos. L'évidence était de nous sortir de notre zone de confort, de notre zone de vie, de notre zone géographique. OK, mais pour aller où ? Chacun de son côté écrit une liste de destinations. Le Japon se retrouvant cité des deux côtés, on décide que ce sera le lieu de notre mission commune. Mission Japon était né.
S'en est suivi une préparation qui nous a donné de plus en plus envie de découvrir l'Archipel. Sur place, nous sommes tombés sous le charme du pays, des lieux, de l'ambiance, des gens, de la bouffe, tout. Nous sommes partis un mois, trois semaines au Japon et une semaine en Corée du sud. De retour, nous avons mis en ligne nos vidéos sur la chaîne avec un petit succès d'estime. Nous avions une envie folle d'y retourner rapidement mais, pour diverses raisons, cela n'a pas encore pu se faire jusqu'à maintenant. C'est en nous rendant sur des conventions comme le Japan Tours Festival, d'abord en visiteurs, puis en invités, que nous nous sommes aperçus que même si le Japon attirait les foules en ces lieux, peu sautaient le pas. Frein psychologique, frein financier, peur de se sentir analphabète dans un pays où on ne comprend pas l'écriture, les raisons sont multiples. Fort de notre petite expérience, nous avons décidés de lancer une nouvelle série de vidéos, actuellement en cours, Le Tour de France du Japon. L'idée est double. Montrer que le Japon ce n'est pas que sushi, manga et samouraï d'une part, et, d'autre part, prouver qu'en grattant un peu, on peut trouver le Japon près de chez soi de plein de façons différentes. Pour vous teaser l'affaire, je vous invite à zyeuter la vidéo annonce :
Plus que le nombre d'abonnés de la chaîne (qui n'est pas énorme), c'est, je pense, notre façon d'aborder le sujet associé au fait que nous soyons un père et un fils, qui intéresse les salons. Depuis environ deux ans, nous sommes régulièrement invités partout en France. Si je me souviens bien, nous avions rencontré les organisateurs du Japan Tours Festival lors de l'Animasia de Bordeaux l'année dernière. Ça se passe souvent comme ça. Les organisateurs font leurs courses chez les concurrents. J'avais entendu dire le plus grand bien du festival de Tours et je souhaitais vraiment en être cette année. D'autant plus, je ne l'ai appris qu'en étant sur place, que l'événement prenait de l'épaisseur en cette cinquième édition, passant du palais des congrès au parc des expositions, bien plus grand avec ses trois halls.
Si vous n'avez jamais mis les pieds dans un tel évènement, sachez que vous y trouvez des boutiques qui vendent des figurines, des jeux vidéos, des tshirts, des mangas, des fruits secs (mais pourquoi ? Quel rapport avec le Japon ??)... Dans les travées, les cosplayeurs font le show et se laisse photographier avec plaisir. De nombreuses pancartes free hugs appellent aux câlins gratuits. Il n'est pas rare de voir Batman enlacer le Joker, de voir Goldorak claquer la bise à Albator, de surprendre Spiderman taper dans le dos de Venom. On discute avec des passionnés, des associations, des artistes. Parce qu'il n'y a pas loin du Japon aux geeks (otakus pour la version japonaise) et du geek à la littérature de genre, c'est un panel très large qu'on découvre avec des auteurs, des éditeurs, des dessinateurs mais aussi des créateurs de jeux vidéos, des groupes de chanteurs et, enfin, des vidéastes. C'est par cette catégorie que je me suis retrouvé invité.
Je dois avouer que le statut d'invité est très agréable quand l'organisation est bien rodée. Dès notre descente de train, nous sommes accueillis par un comité qui nous conduit jusqu'à notre hôtel. Le lendemain, nous sommes pris en charge par des navettes qui nous amènent jusqu'à la convention. Nous sommes bichonnés, chouchoutés par des bénévoles aux petits soins. Nous rencontrons toute la journée des visiteurs curieux et sympathiques, des collègues qu'on n'a pas vu depuis longtemps, des grands vidéastes qu'on apprécie et on leur fait savoir. On fait une ou plusieurs prestations sur scène, conférences, quizz, etc. Puis on se paye un blues digne d'un soir de brouillard au Havre quand on revient à la réalité du quotidien. Ça dure quelques jours. Puis ça passe. Puis on pense au prochain salon où on va retrouver les potes et les personnes qui nous suivent.
Cette fois, côté rencontres, on peut dire que je me suis éclaté. Je suis pas mal de chaînes Youtube et j'aime bien pouvoir rencontrer celles et ceux dont j'admire le travail, l'énergie, la faconde. Il me fallait absolument rencontrer pour la première fois Anthox Colaboy qui, lors d'un de ses lives "présentations de chaînes" avait mis en avant la nôtre. C'était il y a un an et demi et il se souvenait de nous. Plaisir et étonnement mêlés. J'ai beaucoup aimé discuter avec lui. Très avenant, très ouvert. S'en est suivi quelques conversations avec les très sympathiques Julien Menielle (Dans ton corps), Gastronogeek, le dessinateur manga Reno Lemaire, le réalisateur-photographe Guillaume Tauveron, l'auteur d'un super bouquin sur Les Mystérieuses cités d'or, Gilles Broche. Moins de plaisir avec le froid Absol vidéos. Et puis, il y a les potes, ceux qu'on aime retrouver à chaque festival, Sabrina (France Japon), Aurélie et Julien (Nippon 100) auteurs du superbe bouquin "Les 100 vues du Japon", Louis San dont la file d'attente des fans ne se désemplit jamais, le Nintendomaniac Florent Gorges. Et puis, il y a le poto de collectif. Ah mais oui, j'ai oublié de vous parler de Vu du japon. C'est un collectif que j'ai instigué il y a deux ans, une réunion de vidéastes passionnés du japon qui se sont réunis pour s'entraider et promouvoir le site du même nom, plus grande source vidéo francophone sur le Japon avec, à ce jour, plus de 850 vidéos. Gero Japan, avec qui nous avons partagé quelques stands par le passé, est un des nouveaux membres du collectif.
Avec Sabrina, Guillaume et Gero Japan, nous avons donné une conférence le samedi. En fait, plus un jeu de questions/réponses qu'un monologue structuré. Nous avons eu le plaisir d'une salle comble et, hormis la première question qui met toujours un peu de temps à arriver - timidité quand tu nous tiens -, le reste de l'heure a coulé sereinement.
Et puis il y a eu LA rencontre, improbable et surprenante. Vous allez comprendre. Dimanche, nous sommes dans la navette qui nous amène pour la dernière fois sur le festival. Je suis tout derrière et je pense avoir reconnu le passager à côté du conducteur. J'ai beaucoup aimé la série de vidéos - trop mal payée en nombre de visionnages, à mon goût - intitulée "Tokyo vu par un con" qu'il a tournée il y a deux ans en collaboration avec le concepteur de figurine luxembourgeois Tsume. C'était drôle, frais, une façon originale de découvrir la mégalopole japonaise. Arrivés à bon port, tout le monde sort du minibus. Je m'avance vers lui. Il est toujours de dos. Je l'aborde. Il se retourne. Bon, j'ai pas l'air d'un con, c'est bien lui. Dedo. Mais si, un des stand-upeurs issu du Jamel Comedy Club. Le gars a quand même son spectacle sur Netflix, c'est pas rien. On discute, je le complimente sur la série de vidéos susnommée. Puis je me présente et parle de Mission Japon. C'est là que le miracle arrive. Il connaît la chaîne, apprécie notre duo et la qualité de nos vidéos. Fier, je suis en le quittant pour retrouver mon stand. C'est ça aussi, les conventions et autres festivals.
Si vous souhaitez vous plonger dans l'ambiance du Japan Tours Festival, une des plus belles conventions à laquelle j'ai eu le privilège d'avoir été invité, je vous propose de regarder la superbe vidéo de Road n Troll dans laquelle nous faisons, avec Gero Japan, une présentation de nos chaînes et du collectif à partir de 1'40".
Concernant Mission Japon, cette fois au complet, père et fils, le prochain rendez-vous en festival c'est dans un mois, les 30 et 31 mars 2019 au TGS Occitanie Montpellier. Si vous passez dans le coin, n'hésitez pas à venir nous voir.
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