Intrigant comme titre, non ? Même si, comme souvent, la version originale en anglais est plus classe, The Further adventures of Walt’s frozen head.
Ce titre, c'est celui d'un projet cinématographique dont je n'avais jamais entendu parler jusqu'à vendredi dernier. C'est Jean-Marc Toussaint, un ami concepteur d'attractions, qui s'en faisait écho sur son journal Facebook. Il faut dire que le pitch a de quoi intriguer. Je vous laisse regarder la bande annonce et je vous en parle juste après. Si, comme moi, vous ne maitrisez que modérément la langue de Shakespeare, activez les sous-titres, puis dans les paramètres (petite roue crantée au bas de l'image), sélectionnez la traduction automatique, puis la langue, français.
Peter travaille à Walt Disney World. Il est ce qu'on appelle un cast member. C'est un modeste. Il a des ambitions de modeste comme gérer l'Emporium, la plus grosse boutique de Main Street, dans le Magic Kingdom, l'un des quatre parcs du World. Séparé de sa femme et de sa fille de 16 ans, il souhaite offrir pour l'anniversaire de cette dernière une peluche Mickey vintage. Après s'être entretenu avec une collègue sur la possibilité de se procurer ce cadeau spécifique, elle lui dessine un plan l’amenant dans les sous-sols du parc. On pense automatiquement au Flic de Beverly Hills 3 avec Eddy Murphy. Pour faire vite, il se perd et tombe sur le plus grand secret du parc donnant foi à une des plus incroyables légendes urbaines américaines après le fait qu'Elvis Presley soit toujours en vie.
Petit rappel des faits. Walt Disney nous a quitté le 15 décembre 1966 à l'âge de 65 ans des suites d'un cancer du poumon. Il s’est fait incinérer deux jours après son décès. Ses cendres reposent au cimetière Forest Lawn, en Californie. Je me dois d’être factuel parce que les légendes ou les mythes naissent entre les interstices d'incertitude. La cérémonie ne fut pas ouverte au public ce qui engendra des rumeurs. Juste avant de mourir, Walt aurait été congelé en attendant que la science progresse suffisamment pour le guérir de sa maladie et lui conférer l'immortalité. Nous avons du mal à laisser partir nos idoles, surtout celles qui sont liées à notre enfance.
C'est à partir de cette rumeur que fut conçu le scénario de The Further adventures of Walt’s frozen head. Pas suspens, tout est dans le titre. Peter tombe sur la tête de Walt Disney qu'on réveille trois jours par an, pour le tenir informé de l'état de la société et lui demander conseil pour la faire évoluer dans l'esprit originel. Cela fait plus de cinquante ans que Walt n'a pas vu son parc. Ah, je viens d'écrire une connerie. Nouveau rappel des faits.
Walt Disney a conçu et inauguré le premier Magic Kingdom à Annaheim en Californie le 17 juillet 1955. Voyant qu'il ne peut le faire évoluer en surface - même si des solutions furent trouver bien plus tard après sa mort -, il décide de se lancer dans la conception d'un autre parc de l'autre côté des États-Unis, en Floride. Pour éviter les erreurs du premier, il décide d'acheter une surface suffisamment importante pour les évolutions futures du Walt Disney World. Malheureusement, il mourra quelques années avant l'ouverture du deuxième parc qui fut inauguré le 1er octobre 1971.
Dans le film, la tête de Walt n'a pas le droit de quitter les sous-sols du World. Son rêve est de voir de ses yeux ce parc sur lequel il a si durement travaillé et son évolution depuis qu'il est supposé mort. Sa seule ouverture au monde, ce sont les caméras de surveillance en noir et blanc. La boutique à chapeaux de Main Street possède-t-elle toujours sa façade bleue ?
Peter va, comme vous pouvez l'imaginer, tomber sur Walt et ce dernier va le convaincre de l'emmener à la surface. La suite, je vous la laisse découvrir par vous même au bout de ce lien disponible depuis vendredi sur Youtube. Je ne saurais trop vous conseiller de vous dépêcher de visionner le film rapidement. Parce que ce que je ne vous ai pas dit, c'est que le réalisateur, Ben Lancaster, a conçu son long-métrage en loucedé, suite à un financement participatif, sans l'aide d'un quelconque studio et, surtout, sans autorisation aucune de chez Disney. Guerilla style. Les plans - magnifiques il faut le dire - tournés dans le parc l'ont été "au nez et à la barbe (ou plutôt la moustache) des agents de sécurité de Disney World", par reprendre la judicieuse expression de Jean-Marc Toussaint. Disney n'étant pas tendre avec ceux qui bafouent leurs droits, il y a fort à parier que le film sera à plus ou moins long terme retiré de la plateforme vidéo.
La première surprise passée, celle de l'incroyable performance de Ron Schneider dans le rôle de Walt, le reste du film se laisse regarder tranquillou, sans grands rebondissements. L'ensemble reste bon enfant avec un scénario sans surprise éludant toute possibilité d'antagonisme à base de courses-poursuites. La partie, assez tardive, de la visite du Magic Kingdom est superbe. C'est parfois plutôt bavard mais ne boudons pas notre plaisir. Ce film est un ovni qui mérite notre indulgence quand on connait les conditions de tournage.
Attention spoiler - Attention spoiler - Attention spoiler
Si vous n'avez pas vu le film, je vous invite à ne pas lire la fin de l'article. Vous êtes prévenu.
A l'instar des films Marvel, un des morceaux de l'empire Disney, The Further adventures of Walt’s frozen head possède sa scène post-générique. On y découvre une autre tête congelée censée remplacer Walt. "Nous sommes ravis que vous rejoigniez la société Disney. Et nous sommes honorés de vous avoir comme nouveau président émérite." Là, on ne va pas se mentir, l'effet spécial est pourri. Il est difficile de reconnaître la tête en question. Après discussion avec Jean-Marc Toussaint, nous sommes arrivés à la conclusion que cela pourrait être Jeffrey Katzenberg (mais, bon, il est pas mort, alors...) ou plus probable Steve Jobs, (Pixar, tout ça..).
Et vous, qu'en pensez-vous ?
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