10 infos étonnantes sur les champignons

10 infos étonnantes sur les champignons

Temps de lecture : 8 min

10 infos étonnantes sur les champignons

"Les sanglots longs des violons de l'automne blessent mon cœur d'une langueur monotone. Tout suffocant et blême, quand sonne l'heure, je me souviens des jours anciens et je pleure." C'est bien, hein ! C'est de Verlaine. Moi aussi, quand l'automne arrive, je deviens nostalgique. Étant plus gourmand que poète, je troque volontiers les violons du pauvre Lélian (anagramme quand tu nous tiens) contre les champignons de mon père. Après le trauma de la rentrée des classes, ce qui me faisait tenir quand j'étais minot, c'était nos sorties mycologiques. Que cela soit en forêt ou dans les prés, nous avions nos "coins". Nous repérions ceux qui s'arrêtaient aux bords de la route et repartaient avec des coffres pleins de rosés de prés, de pleurotes ou de beaux cèpes bordeaux. Le temps maussade de ses derniers jours m'a inspiré le thème de l'article du jour. Je vous invite à découvrir quelques infos étonnantes, incroyables, bluffantes sur les champignons. Petit bonus, vous aurez même droit à quelques conseils culinaires pas piqués des hannetons.

1 - Il est vieux mon champignon, il est vieux !

On a l'habitude de découvrir des fossiles de tout, d'animaux, de feuilles, de coquillages mais rares sont les fossiles de champignons dans la mesure où ces derniers sont fragiles et se dégradent très rapidement.

En 2017 au Brésil, des scientifiques en ont mis un à jour datant d'environ 115 millions d'années, directement du Crétacé inférieur. À l'époque, y avaient encore des dinosaures sur Terre. Cinq centimètres de haut, semblable à ceux que nous connaissons aujourd'hui dans l'ordre des Agaricales. En clair, c'était un proche des champignons de Paris. Avant cette découverte, seulement dix champignons entiers fossilisés avaient été trouvés, dont le plus ancien remontait à 99 millions d'années.

Pourtant, depuis quelques mois, la donne a changé. En effet, des biologistes belges ont annoncé en mai dernier avoir daté les plus anciens champignons de la planète grâce à un nouveau fossile découvert au Canada. Et là, on va faire un sacré bond dans le temps puisqu'on parle, tenez vous bien (tenez vous mieux, on voit tout !) d'un milliard d'années. Ça fout le tournis. Bon, cette fois, il ne ressemble plus vraiment à nos champignons classiques avec un pied et un chapeau mais cela offre une perspective nouvelle dans l'évolution de notre planète. Même si on estime que la plus ancienne plante au monde, une algue rouge, serait apparue il y a 1,6 milliard d'années, les champignons auraient très certainement participé à la colonisation terrestre des plantes. Mieux, ils sont annonciateurs d'une faune aux mêmes dates puisque champignons et animaux partageaient la même branche d'êtres vivants, avant qu'elle se sépare en deux.

2 - À l'odeur, il est pas frais ton champi !

Qu'est-ce qui nait en forme de couille et devient teub à l'âge adulte ? Un champignon, bien sûr ! Mais pas n'importe lequel. De ceux qu'on sent avant de voir. Et pas une odeur de rose, je peux d'expérience vous l'assurer. Son nom latin comme son nom commun sont pour le moins évocateur. Il s'appelle phallus impudicus ou encore satyre puant. On le nomme aussi œuf du diable dans son état couillesque. On le trouve dans les bois, le plus souvent aux alentours des vieilles souches. Attention toutefois, si vous en trouvez un au bois de Boulogne, si ça se trouve, ça ne sera pas un champignon.

J'ai volontairement utilisé sa photo pour illustrer l'article en croisant les doigts que les partages sur Facebook ne me pose pas préjudice. C'est qu'ils sont puritains ces américains. Pour revenir à son fumet, on dit qu'il ressemble à celui d'un cadavre en putréfaction. N'ayant pas de points de comparaison, je ne peux pas vous l'affirmer.

L'œuf, débarrassé de sa gélatine, avant qu'il soit puant est comestible, de préférence cru. On peut le déguster en salade. Il a un goût le situant entre le radis et le raifort. Par contre, ne manger pas la teub non comestible, même avec capote. De toute façon, avec son odeur de pourriture, faudrait vraiment avoir faim.

3 - Puisqu’on parle d'odeur forte...

Vous connaissez la vesse ? Un petit tour dans le dico vous amènera à lire la définition suivante : Gaz intestinal malodorant qui sort de l'anus sans bruit. Ce qu'on appelle aussi un vicieux. Allez, petite liste de synonymes pour votre plus grand plaisir :

ballonnement
bombus
caisse
cloque
flatulence
flatuosité
fouet
gaz
loufe
perle
perlouse
pétard
prout
teps
vent
vesse

Mais comme nous parlons de champignons, c'est de la vesse de loup géante dont je vais vous parler. On l'appelle aussi Lycoperdon perlatum (comme par hasard), Boviste géant ou encore Tête de mort. Il faut dire que quand on la voit dépasser de la verdure, avec sa forme et taille d'un bon ballon de foot blanc, on peut, surtout aux alentours d'Halloween, se demander si on ne vient pas de découvrir un crâne humain. Les plus grandes peuvent atteindre 25 kg avec une taille d'un mètre de haut pour les plus exceptionnelles.

Malgré son nom, ce champignon ne pue pas. À la limite, il exhale une odeur de farine fraîche. Vieux, il est empli de spores qui s'expulsent sous sorte de fumée brune, leur façon de se multiplier. Jeune, par contre, c'est un champignon délicieux. Je garde un souvenir ému de tranches d'environ 1 centimètre d'épaisseur passées dans l’œuf, la farine et la chapelure puis cuite à la poêle avec un peu de beurre et d'huile. Le petit Jésus en culotte de velours.

Pour tout vous dire, j'ai une vraie histoire avec ce champignon dans la mesure où il m'a valu l'honneur de deux apparitions dans le journal. La première fois, j'avais quelques mois et je me suis retrouvé photographié en Belgique aux côtés d'une grosse récolte de vesses de loup dont certaines étaient presque aussi grosses que moi. Quelques années plus tard, je devais avoir aux alentours des 10 ans, j'ai à nouveau posé avec ce champignon rond pour La Voix du Nord, un spécimen énorme que nous avions trouvé mon père et moi.

4 - Les ronds de sorcières

Quand, mon père et moi, nous allions à la chasse aux clitocybes dans les bois, nous avions une astuce. Déjà, on avait nos coins. Nous savions où les trouver, dans quelles parties de notre bois habituel il fallait chercher. Mais surtout, quand nous en dénichions un, nous savions où trouver les autres grâce aux ronds de sorcières. Ce champignon, comme beaucoup d'autres d'ailleurs pousse en colonie avec la particularité que cette dernière forme un rond quasi-parfait qui, selon les espèces croit de 20 centimètres à 1 mètre par an. Ces cercles peuvent être impressionnants. On a pu en observer en Amérique du Nord avec des diamètres de 600 mètres.

Au moyen-Âge, ce phénomène prêta le flanc à bon nombre de superstitions. On imaginait que les champignons poussaient à l'emplacement de danses de sorcières invoquant le Malin. Le nom est resté.

5 - Champi2 = homard

La russule à pied court est un champignon qui pousse en Amérique du Nord. Il est comestible mais un peu fade. Comme la nature est une grande magicienne, il lui arrive de lui offrir une destinée plus flatteuse par l'intermédiaire d'un autre champignon le parasitant. Quand la Dermettite de la russule vient se propager sur lui, il passe d'une couleur blanche à un vif oranger et acquiert l'odeur et un léger goût de homard. Pour concentrer l'effet de cette incroyable transformation, il est préférable de faire sécher la russule. Étonnant, non ?

Si l'expérience culinaire vous tente, vous pouvez en commander en ligne ici.

6 - Soljenitsyne et le champignon anti-cancer

Alexandre Soljenitsyne, auteur russe ayant reçu le Prix Nobel de littérature en 1970, raconte dans son roman L’archipel du Goulag qu’un champignon lui aurait soigné un cancer à un stade avancé. Il est à l'époque emprisonné en Sibérie et est soigné avec un traitement à base d’une décoction de chaga, un champignon qui pousse sur les troncs des vastes forêts de Sibérie.Tout grand auteur qu'il est, il n'a pas reçu le Prix Nobel de science. Peut-on décemment le croire ?

Il faut savoir que ce champignon est connu depuis très longtemps en Asie où il porte des noms évocateurs comme "don de Dieu", "champignon de l’immortalité", "roi des plantes" ou encore "diamant de la forêt". On trouve des traces d'utilisation du Chaga il y a plusieurs siècles en Asie orientale où il était utilisé pour ses propriétés antioxydantes. Depuis, les secrets du Chaga et ses différentes utilisations sont transmises de génération en génération en Chine septentrionale et en Corée. Dès 1958, la science s'en empare. Des chercheurs russes et finlandais découvrent que le Chaga posséde de puissantes capacités pour combattre le cancer, notamment celui du sein, du foie et de l’utérus. Plus près de nous, dans années 90, des chercheurs japonais ont à nouveau démontré l’efficacité des extraits de Chaga dans le ralentissement du développement des cellules cancéreuses et de la croissance tumorale.

Bien sûr, toutes ces informations sont à prendre avec des pincettes.

7 - Puisqu'on parle de champignon "miracle"...

... Parlons de la pénicilline. Parce que oui, la pénicilline, c'est un champignon, comme toutes les "moisissures". Ce fut également le premier antibiotique. On doit sa découverte en 1928 à l'écossais Alexander Fleming même si un médecin français, Ernest Duchesne, publie en 1897 une thèse de médecine intitulée "Contribution à l’étude de la concurrence vitale chez les micro-organismes : antagonisme entre les moisissures et les microbes" dans laquelle il étudie les propriétés curatives du Penicillium glaucum. Oui parce que mon gars Fleming, il faut le savoir, doit sa postérité à la bévue de son voisin de paillasse dont les expériences le champignon Penicillium notatum avaient contaminé les siennes. Ça tient à peu de choses, parfois, les grandes découvertes. D'autant que les implications et les utilisations médicales ne furent comprises et élaborées qu'en 1939 grâce aux travaux de Howard Walter Florey, Ernst Chain, et Norman Heatley.

8 - Les champignons de Paris sont-ils vraiment de Paris ?

La première fois que l'on cultive l'Agaricus bisporus - c'est le nom scientifique du Champignon de Paris - c'est Jean de La Quintinie qui s'y colle. Nous sommes en 1670 et notre ami Jean est alors jardinier de Louis XIV. La classe ! Mais il est où le Roi soleil à l'époque ? Mais oui, il est à Versailles. Et donc les premiers champignons de Paris sont versaillais.

Aujourd'hui, c'est la région de Saumur qui est devenue la première source française de Champignons de Paris. Encore raté ! Pire, la plupart de ceux que l'on trouvent dans nos assiettes viennent de Chine, des États-Unis, des Pays-Bas et de Pologne.

Et si vous souhaitez savoir ce qui s'est passé entre Louis XIV et la boîte de champi de votre étagère, je vous invite à visionner ce qui suit. Le gars est énervant avec sa façon de terminer ses phrases mais la vidéo est passionnante.

9 - Étymologiquons gaiement

Le terme "champignon" vient de l'ancien français du XIIIe siècle champignuel qui signifiait "petits produits des campagnes". Il a donc la même origine que "campagne". La science des champignons s'appelle la mycologie, mot qui vient du grec mykès qui signifie logiquement "champignon".

Côté anglais, c'est le mousseron qui aurait donné mushroom.

10 - Quelques chiffres étonnants sur les champignons

  • Les mycologues estiment qu’il existe au moins 1,5 millions d’espèces de champignons sur la planète dont 100 000 seulement ont été décrits.
  • En France métropolitaine, on évalue à environ 30 000 le nombre d'espèces de champignons. Le nombre de champignons répertoriés s’élève seulement à un peu plus de la moitié.
  • Le champignon Armillaria bulbosa serait le plus grand organisme sur terre. En effet, une colonie couvrirait une forêt de 86 hectares dans le nord du Michigan.
  • L'eau constitue entre 85 % et 95 % de la composition des champignons.
  • Le Ganoderme des artistes peut produire 4 500 milliards de spores en une saison.
  • À part les racines des arbres, les champignons constituent 90 % de toute la matière vivante des sols forestiers.
  • 3 millions de tonnes de champignons sont produites par an. 40% en Chine, 35% en Europe et 13% aux États-Unis.
  • Le shiitaké japonais est le deuxième champignon le plus consommé au monde juste derrière le champignon de Paris.
  • La production mondiale de truffes noires est actuellement de 100 tonnes par an. La France, l'Italie et l'Espagne en fournissent à elles seules 99 %.

Sources : Futura planète, Wikipédia, gerbeaud.com, www.mycoquebec.org, www.acteur-nature.com, champignon-sante.fr, radisrose.fr, www.kloranebotanical.foundation, /www.virtualmuseum.ca

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150 - L'art du court, article "anniversaire" mais néanmoins participatif

150 - L'art du court, article "anniversaire" mais néanmoins participatif

Temps de lecture : 4 min

150 - L'art du court, article "anniversaire" mais néanmoins participatif

Je dois vous le concéder, j'ai merdé. Le 3 octobre dernier, c'était le premier anniversaire du blog. Pris dans le feu de la vie et de mes sujets à traiter, je me suis rendu compte trop tard que j'avais loupé le coche. Ceci est le 150ème article que j'écris en ces lieux. C'est un cap, que dis-je c'est un cap, c'est... Je ne sais pas comment terminer cette phrase avec classe et élégance. Tous les mots se terminant par "ule" se bousculant dans ma tête ne me le permettent pas. Là, par exemple, vous voyez, j'aurai besoin de votre aide.

Un coup de génie !

Si je devais comparer ma première expérience de blogueur - c'était il y a un bail : premier article posté le 21 mars 2006 - avec celle-ci, je dirais que ce qui me manque énormément aujourd'hui, c'est l'échange, le dialogue via les commentaires que j'avais à l'époque. C'est que les réseaux sociaux sont passés par là. Pourtant certains sites comme secouchermoinsbete.fr pour ne prendre que lui génère des centaines de commentaires par article, chacun apportant sa pierre à l'édifice. Il faut dire que le concept est assez malin. Chacun peut poster une info étonnante avec un maximum de 300 caractères ce qui ne lui permet pas d'être exhaustif et les inévitables manques du format court engendrent un paquet de précisions apportées en commentaires. Ceci ajouté au fait que le site doit cumuler un nombre de visites bien plus impressionnant qu'ici explique sans doute l'effet interactif quasi inexistant sur le BID, à mon grand dam.

Un coup de main ?

Pourtant, le court, c'est quand même mon dada. Ce blog est accolé, comme son nom l'indique à l'Impossible Dictionnaire dont le but est d'offrir des définitions courtes et barrées à des mots existants ou inventés. Si vous voulez me faire plaisir, un commentaire bien à propos m'emplira de joie. Si l'inspiration vous manque, j'ai  depuis peu la solution. Je viens d'ouvrir un compte Utip qui vous permettra, si l'envie vous titille, de soutenir le blog en allant mater deux trois pubs me rapportant quelques centimes par visionnage. Ça ne vous coûte qu'un peu de votre temps et ça me motive dans ma démarche de partager avec vous plein de nouveaux articles et d'aborder avec humeur et enthousiasme de nouveaux sujets.

Un coup du sort

Dans le tout premier article de mon premier blog, j'écrivais ceci :

"J'ai toujours aimé écrire, de la période adolescente tourmentée aux poésies nihilistes jusqu'aux mails d'une banalité tranquille en passant par les bons gros coups de gueule incendiaires. En vieillissant, je me suis senti impropre aux mots. Par baisse de régime ou par excès de réalisme, la plume m'est tombée de l'esprit et le pays de mon âme s'est retrouvé orphelin d'encre."

Et j'embraye sur un quatrain qui aujourd'hui encore me fait monter le rouge aux joues tant il est... comment dire ? Je vous laisse juge :

Voguent les mots,
blog le flot,
vagues en mon sceau,
blagues au radeau.

Sur les rails de la rime, la honte m'étreint. Jamais je n'ai réussi à bricoler ne serait-ce que l'ombre d'un haïku. Et pourtant, Dieu sait que j'aime le Japon dans sa sublimation de la simplicité. Pourtant, avec mon Impossible Dictionnaire, je me complais dans le succinct. Chez mézigue, pas de pépin pour le bref. Je me targue d'être un éjaculateur précoce de l'écrit. Avec mes mots, le plaisir liminaire du lecteur n'est jamais bien loin de l'extase final. Jamais trahi par un résumé. Concis, condensé, compendieux, du moment que c'est con, ça me va. Je suis un TGV en Suisse : "Attention au départ, tout le monde descend !"

Un coup de boomerang

Tout cela pour dire que les haïkus, jusqu'à preuve du contraire, ce n'est pas pour moi tout nippons qu'ils soient. Treize ans en arrière, sur le blog que ma muse et moi nous nous amusions à démuseler, j'avais lancé un concours intitulé "Un ver, ça va. Quatre vers, bonjour au poète qui est en toi". J'y proposais une alternative française au court poème japonais, une sorte d'ail-cul, quoi ! Rien de très original, quatre vers et pis c'est tout. J'en ai commis des plus honorables que le premier jet du dessus. D'autres s'y sont mis. Boule de neige, les flocons rimèrent en choeur en doux mots aériens.

Dans la folie du moment, dans l'ivresse du 150ème degré, je me surprends à vouloir remettre le couvert, me disant "Pourquoi pas vous ?"

Pour le coup, je relance le bouzin !

Que chacun se sentant poète-poète, claque son quatrain. Je m'y colle derechef (de gare) et vous laisse la correspondance en commentaire, si vous le voulez bien.

Sur le pupitre, le peintre dépose son œuvre aux couleurs à venir.
Sous la sous-pente, le pitre écrit sa prose aux doux éclats de rire.
Aux croisées des chemins, les muses s'émeuvent et rient.
La plume et le pinceau caressent ventre et esprit.

Y a aussi celui-là que j'aime bien :

Voyager dans le temps comme on nage dans l'étang,
éviter les roseaux pensant et dépensant,
vivre à fond sa survie et nier l'existant.
J'en appelle à la vie mais je crains le néant.

C'est maintenant à vous de jouer. Que j'adorerais vous voir user les commentaires de vos vers délicieux, frugaux ou pernicieux. Lâchez-vous que diable ! Nous partîmes cent cinquante mais par un prompt renfort, nous nous vîmes trois mille en commentant bien fort. Je rêve d'un blog comme Gad rêve d'une banque, le cachet en moins (ou alors beaucoup de visionnages Utip). Le vœux pieux va-t-il terminer comme un vieux pneu sur le bord de la route ? La balle est dans votre camp, les amis !

 

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50ème article - Bilan et bonnes résolutions

50ème article - Bilan et bonnes résolutions

Temps de lecture : 3 min

50ème article - Bilan et bonnes résolutions

Tout d'abord, permettez-moi de vous souhaiter un belle, une heureuse, une sublime année 2019. Qu'elle soit, pour vous, riche en émotions, en bonheur et en soussous, soyons quand même un peu matériel. Ne nous voulons pas la face, ça aide à transcender les deux autres.

Le début de l'année, c'est un peu le moment du bilan de l'année précédente et des bonnes résolutions pour l'année nouvelle. Faisons ça !

Le blog de l'Impossible Dictionnaire est apparu sur la toile début octobre 2018. C'est pas si vieux, hein ! Au départ, l'impulsion vient de la visite de l'admin d'un vieux blog que j'ai lancé en 2006 et qui présentait des mots et leur définition rigolote, puis des articles sur les mots, les listes, et du divers en veux-tu en voilà. Ça faisait quelques années que je n'y avait pas foutu les pieds et j'ai été abasourdi par les stats. Regardez, rien que pour le mois de décembre, 1200 visiteurs uniques. Celui-ci, sur la même période, en a accueilli 750. C'est fou, non ?

Le chiffre est d'autant plus hallucinant que certains des articles les plus visités présentent des infos parfois obsolètes. Je me suis dit que puisque l'Impossible Dictionnaire était désormais un vrai site uniquement dédié à la rigolade lexicale, il serait pas mal d'y adjoindre un blog "comme au bon vieux temps". J'y reprendrais les vieux articles avec un petit coup de plumeau et de polish. Le premier article mis en ligne sur la version 2.0 est la version originale du plus visité des articles de la précédente version. Il concerne les personnalités de petite taille. Jamais j'aurai imaginé un tel intérêt. Les trois suivants sont des versions survitaminées, séparés en catégories. ce qui deviendra une des marques de fabrique du blog. Ensuite, j'ai voulu tâter à d'autres envies. Et voilà, en 3 mois, 50 articles. Pas mal, non ?

Passons maintenant aux bonnes résolutions. Pas celles qu'on prend ouatés de effluves alcoolisées du 31 décembre, hein ! Non, les vraies, celles qu'on tient parce qu'il est important de respecter la parole donnée. J'aimerais vraiment continuer à être aussi prolixe en 2019. La plupart des articles demandent un minimum de recherche et de compréhension des sujets abordés. Ça prend du temps. Si je pouvais rester sur une moyenne de 3 à 4 articles par semaine, je serais plus que ravi.

Un autre résolution sur laquelle je suis en train de travailler est la remise à flot d'un site que j'ai tenu entre 2014 et 2016 exclusivement composé d'interviews d'auteurs. Ça s'appelait - et ça s'appellera toujours - Paroles d'auteurs. Le pitch/concept est simple : un auteur, 10 questions, pas une de plus, pas une de moins. Au moment où il ré-ouvrira ses portes, vous aurez accès à plus de 150 interviews d'auteurs parfois très connus, parfois confidentiels. C'est l'idée de mixer grandes plumes et petits duvets de l'écriture. Allez, namedroppons gaiement. Vous y retrouverez des noms comme Zep, le papa de Titeuf,  Davy Mourier que j'ai dû interviewer sur tous les supports pour lesquels j'ai travaillé, François Corbier avant qu'il ne nous quitte l'année dernière, Nicolas Mathieu avant qu'il ne soit sacré Prix Goncourt l'année dernière, le blogueur L'Odieux Connard, le chanteur Kent et même des auteurs internationaux comme l'écossais Peter May ou encore la brittanique Paula Hawkins dont les droits du livre La fille du train ont été achetés par Steven Spielberg avant même que le livre ne sorte en librairie. Et beaucoup d'autres. Bien sûr, je reprendrais mes interviews pour allonger cette prestigieuse liste d'auteurs.

Pour celles et ceux qui découvriraient le blog par cet article et qui n'auraient pas encore eu la curiosité de lire les précédents, je vous propose une liste - c'est un peu la spécialité de la maison - de tous les sujets traités (tâter un peu la variété) en one shot ou en série, en 2018.

La taille des personnalités
Les parcs d'attractions
L'Impossible Dictionnaire
Le Quotient Intellectuel des personnalités historiques
Les Nine Old Men
Stan Lee
Les super-héros Marvel
Les animaux disparus ou en voie d'extinction
La cuisine gabonaise
Les dinosaures de fiction
Harry Potter
Les périphrases
Le meilleur burger
Jean Chalopin
Le japadog
Elisa Penna
Le tourisme spatial
Le Hollywood Walk of fame
Le chant du coq
Les titres putaclics
Noël
Les tendances culinaires 2019
Godzilla
Les hot-dogs

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Alors, heureuse ?

Alors, heureuse ?

Temps de lecture : 4 min

Alors, heureuse ?

Les raisons de pleurer sont nombreuses ces temps-ci. Une larme chasse l'autre. J'y pense et puis j'oublie. C'est la vie, c'est la vie. Et moi, et moi, et moi, je ne veux pas oublier. C'est pour cette raison que régulièrement, je couche mes peines sur un autre site, David Hey Ho. Comme une sorte de concours de larmes, de joie ou de tristesse. Parfois le vent s'engouffre dans un texte qui se veut drôle ou intelligent. La larme qui en résulte reflète la vacuité du souffle provoquant la réaction physique de l'oeil qui mouille de fatigue. Je pleure aussi parfois de ne pas être lu. Mon ego me noie. Ce qui n'assèche pas mon envie de mots. Mon esprit vagabonde. J'écris "mon envie de mots" mais j'entends "manger brie de Meaux". L'estomac sourd aux misères du monde. Ventre affamé n'a pas d'oreilles comme en atteste le bon sens populaire. Alors j'écris. J'écris pour ne pas oublier. J'écris entre les repas. J'écris comme devant un frigo ouvert en prenant ce que me vient, en faisant confiance à d'improbables mélanges entre deux tranches de pain. Je me régale d'avance de ce qui me comblera. Chaque recette est différente, les ingrédients évoluent, la mayonnaise prend, l'appétit vient en écrivant. Mon moteur ainsi alimenté m'ouvre la route du temps. Je n'oublierai pas.

Jean-Pierre Marielle nous a quitté cette semaine. Une moustache que j'aurai pu ajouter dans mon article d'hier. Les artistes sont des inconnus qui nous accompagnent une partie de notre vie sans en avoir conscience. Ils endossent des vies, des histoires, qui souvent ne sont pas les leurs. On les aiment pour ça. Même si on ne les a pas vu depuis longtemps, la nouvelle de leur mort nous attriste. Et là, vous vous dites, le gars nous a convoqué sur son blog avec un titre promesse d'une bonne séance de poilade et depuis le début, il nous tartine sa tristesse à la tronche. Moi aussi je suis triste. De la situation de la France, de la misère qui nous entoure, de l'incendie de Notre Dame, de la mort de Dick Rivers, et de plein d'autres choses auxquelles je ne veux pas penser histoire de conserver le peu de dignité qu'il me reste. Vous avez raison. J'arrête. Pas l'article, hein, la déprime.

Jean-Pierre Marielle nous a quitté cette semaine et je cherchais une façon originale de lui rendre hommage sur Facebook. La première réplique qui m'est venue à l'esprit c'est "Alors, heureuse ?". En cherchant confirmation sur Google, je me suis rendu compte que, peut-être, je m'étais trompé sur son origine. De là m'est venue l'envie de lancer une nouvelle série d'articles expliquant les célèbres répliques du cinéma. Je ne sais pas encore si l'idée est bonne. N'hésitez pas à me le dire en commentaires, ces fameux commentaires que très peu de visiteurs du blog utilisent à mon grand dam.

Je n'ai trouvé aucune référence, aucune vidéo, attestant avec assurance que Jean-Pierre Marielle a répliqué "Alors, heureuse ?" dans un film. Certains font référence au film de Joël Séria Les Galettes de Pont-Aven (1975), d'autres prétendent avoir entendu ces mots dans Comme la lune (1977) du même réalisateur. Petite anecdote, ce dernier devait s'appeler Le grand con mais les pudiques exploitants refusèrent d'afficher un gros mot aux frontons de leurs cinémas. Il proposa alors Con comme la lune qui fut également refusé. Compromis, chose due, le titre définitif et bien-pensant fut  Comme la lune.

Mais alors, d'où vient le fait que j'associe cette citation à Marielle. De deux choses l'une, ou j'ai meilleure mémoire que le net, ou je suis une bille en recherche Google. Ou alors jamais l'acteur n'a prononcé ces mots associés dans un film. Si cette dernière supposition est avérée, je crois en avoir trouvé la raison. A l'instar d'un Jean-Michel Larqué qui s'est toujours défendu d'avoir dit "Tout à fait, Thierry !" qu'ont popularisé les Guignols de l'Info, c'est quelqu'un d'autre, un imitateur, qui a imprimé dans l'inconscient collectif l'idée que ces mots provenaient de la bouche même de Jean-Pierre Marielle. Pas con, hein ! D'autant moins con que j'ai la preuve en image. Oui, je suis un guedin, j'utilise con comme je veux, moi.

Donc, tout ça serait à cause de Michel Leeb. Comme on lui a déjà collé une étiquette de raciste à cause des accents africain et chinois dont il se moquait à une époque où cela ne gênait personne, un peu plus, un peu moins...

"Alors, heureuse ?", c'est surtout l'expression d'une beaufitude absolue, de celui qui est sûr de son charisme sexuel mais dont il a quand même besoin d'une preuve en questionnant la partenaire après l'acte. Dans les années 80, une série de pubs pour lutter contre l'abus d'alcool avait comme slogan "tu t'es vu quand t'as bu ?" Et l'une d'elle...

Et au cinéma, alors, est-ce qu'on l'a utilisée cette réplique ? Absolument. Et plutôt deux fois qu'une.

On entend Paul Meurisse l'utiliser dans Du mouron pour les petits oiseaux en 1962. Plus tard, en 1973, c'est Jean-Paul Belmondo qui s'y colle dans Le Magnifique, film de Philippe de Broca.

Et puis, il y a eu quelques films et bouquins qui en ont fait leur titre :

Alors... Heureux ? film de Claude Barrois avec une BO de Daniel Balavoine, s'il vous plait (1980)
Alors ? heureuse ?
livre de Peter van Straaten, Futuropolis (1992)
Alors, heureuse ?
livre de Jennifer Weiner, Pocket (2004)
Alors heureuse… croient-ils ! : La vie sexuelle des femmes normales livre d'Elisa Brune, Rocher (2008)
Alors heureuse ? documentaire d'Ultra Violet avec Cécile de France (2010)

Voilà ! Article terminé ! Alors, heureux ? 😉

© Dessin de Philippe Geluck

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D'où viennent mes drôles d'idées d'articles ? - Exemple par les chips

D'où viennent mes drôles d'idées d'articles ? - Exemple par les chips

Temps de lecture : 3 min

D'où viennent mes drôles d'idées d'articles ? - Exemple par les chips

Lors d'un live de la chaîne Youtube Mission Japon que je fais vivre avec mon fils, Sylvain, il m'a été posé une question que j'avais envie de développer avec vous ici : d'où me viennent les idées des sujets que je traite dans le blog ?

Je vais prendre un exemple fictif qui me permettra de développer un article que je n'aurais pas pu écrire parce qu'il aurait été famélique, malgré son sujet, pas de quoi faire un article complet en tout cas. Je me suis posé une question con. Et Dieu sait que ça m'arrive souvent. Et ma femme de me dire : "Mais t'as quel âge ? Deux ans pour te poser des questions aussi bêtes ?" Bon, en vrai, elle a dit "aussi cons". Mais comme ma femme est une princesse, même le lendemain de la journée internationale des droits des femmes, je filtre sa masculinité verbale.

Mon drame, c'est que l'intérieur ne correspond pas à l'extérieur. Et je ne parle plus de ma femme mais de moi. Je pense que nous avons tous ce sentiment, nous les enfants de l'ordi, des jeux vidéos, du virtuel et des bandes dessinées, quand la vie avance ; on se sent toujours jeune quelque part dans notre tête, inconscient ou subconscient, quelque soit notre âge élevé. Enfant ou adolescent, ça dépend des fois. Mais la société nous impose de penser comme nous paraissons. Je m'égare, Saint Lazare. Que celui qui répond "poil au dard !" soit mon frère à jamais. Oui, ma femme a raison, je suis con des fois. Pas facile de sortir de l'âge bête quand on est un mec. J'écris, j'écris et je m'éloigne du sujet de l'article. Toujours j'y reviens mais après un certain nombre de circonvolutions mentales et de détours précieux pour qui a la curiosité d'un enfant en osmose avec l'âme de la même eau.

Mais peut-être souhaitez-vous connaître ma question con ? À laquelle, je n'ai pas trouvé de réponse, d'ailleurs : "Combien de volume prendrait mon poids en paquets de chips ?" Elle est pas choucarde, la question ? J'ai essayé de joindre Chiptelle et Fritelle, les jumelles de l'apéritif, sans succès. Je reviens donc aux bases, aux fondamentaux. Google est mon ami. Wikipédia son fidèle destrier. Je me sens comme un Don Quichotte dans le corps de Sancho Panza. Je tape ma question. Même si je ne trouve pas ma réponse, je tombe sur d'autres illuminés du bulbe qui, eux aussi, se sont posés le même type de questions sur les chips et dont la réponse n'a qu'un faible intérêt intellectuel comme :

Combien de pommes de terres constituent un paquet de chips de taille moyenne ?
Réponse : il faut quatre kilos de pommes de terre pour faire un kilo de chips. Un paquet moyen, c'est environ 10/12 pommes de terre.

Combien y-a-t-il de chips dans un paquet de chips ?
Réponse sous forme de graphique issu d'une étude faite par le site www.thrillist.com

Et puis il y a l'article, celui qu'on n'attend pas, celui qui te fait croire à une entité supérieure dont la pitié t'a guidée sur le vrai chemin menant ton immaturité à se muscler le mollet tant l'envie de courir sur son tapis d'herbe tendre est forte pour atteindre l'horizon d'une conscience refoulée. L'avenir est sombre, lugubre, apocalyptique. Tu l'habilles de posters joyeux, colorés, futiles. Le pan d'une des affiches vient de propulser la punaise rose, aidé par le vent terrible qui s'engouffre en toi. C'est bien aussi, parfois, de se rendre compte de la réalité du monde, de ne plus jouer l'autruche 2.0. Quelle est la part d’air dans un paquet de chips ? C'est ça, la vraie question. Henry Hargreaves, un artiste écolo néo-zélandais, s'est "amusé" à produire une expérience que je vous propose de retrouver ci-dessous. Même si la vidéo est en anglais, vous allez facilement comprendre de quoi il s'agit.

L'écologie, ce n'est pas que des dépenses exorbitantes ou des augmentations de prix sur les carburants fossiles. Juste un peu de bon sens. L'expérience ci-dessus prouve qu'un paquet de chips comporte entre 66% et 86% d’air, d'azote en vérité parce que ça permet de conserver le croustillant. En mettant les chips sous vide, on pourrait économiser autant en transport. Dont acte.

C'est ça, l'écriture d'un article. On part avec une envie d'informations, aussi saugrenue soit-elle, et son développement vous emmène dans des confins inattendus. Il est important de se laisser porter et de ne pas s'accrocher à son idée de départ comme une moule à son rocher, même si, l'idée de départ, semble incongrue. Sachez-le, il n'y pas de questions cons, il n'y a que des réponses intelligentes.

Source : answers.yahoo.com, www.laboiteverte.fr, vivredemain.fr

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Donnez-moi des nouvelles de moi !

Donnez-moi des nouvelles de moi !

Temps de lecture : 5 min

Donnez-moi des nouvelles de moi !

Si le titre de l'article du jour vous dit quelque chose, c'est que vous êtes des habitués de YouTube. Et ça tombe bien parce que je vais vous parler de mon actualité liée à mon activité de vidéaste. Et si je me suis permis d'emprunter la phrase à Mc Fly et Carlito c'est pour une multitude de raisons. Même si j’émets parfois de petits soufflets buccaux quand le duo en fait des tonnes - un peu leur marque de fabrique - j'aime leur esprit et les valeurs qu'ils défendent. Leur succès est entièrement mérité n'en déplaise aux rageux. Et puis les gars, quand ils sortent un premier livre, c'est quand même un dico. Et puis sur Youtube, moi aussi je pratique en double avec le fiston Sylvain. Et puis, et puis, et puis... Mais la vraie raison, c'est que l'annonce que je vais aujourd'hui vous faire est la même que celle qu'ils ont mis en ligne vendredi sur leur chaîne. Tous les dimanches, parfois le samedi, je me fais fort de vous mettre en ligne un article. Qu'il vente, qu'il pleuve ou qu'il chante "libérée, délivrée", je me triture les méninges, je furète sur le web, je rédige, je biffe, je corrige, je publie à raison d'une fois par week-end. Cette bonne habitude risque de prendre du plomb dans l'aile pour les deux prochains mois.

Japan Impact, go go go !

Même si la chaîne YouTube Mission Japon reste plutôt calme ces derniers temps, son activité in real life sera foisonnante en février.

Première info, je fais partie de la liste des invités de la prochaine édition de Japan Impact qui se tiendra les 15 et 16 février prochain. Je suis ravi d'y participer à plus d'un titre. Déjà, parce que c'est la première fois que je suis invité en Suisse, le salon se déroulant à Lausanne. Je suis plus qu'impatient d'aller à la rencontre des Suisses.

Enfin, cela va être pour moi une grande première également dans la mesure où je prépare une conférence spécifique sur laquelle je bosse de plus en plus au fur et à mesure que la date avance. Vous savez cette sensation d'avoir le temps, de na pas trop s'en faire et plus la deadline approche, plus on panique, on s'implique, on bourrine.

L'idée des organisateurs était que je fasse sur scène l'équivalent d'un épisode d'une série de vidéos qui s'intitule "Le Tour de France du Japon". Le concept c'est la découverte d'une ville française par le prisme du Japon. Nous sommes accueilli par une personne passionnée de la culture niponne qui nous accompagne tout au long de notre séjour avec une gageur pour nous de lui faire découvrir des lieux qu'il ne connaît peut-être pas dans sa ville à lui. Cette série a été passionnante à préparer, concevoir et filmer. J'espère qu'elle l'est tout autant au visionnage. L'idée de proposer un "Tour de Suisse du Japon" m'a tout de suite séduit. Et puis, plus j'avançais dans l'écriture, plus l'envie de coller parfaitement au concept vidéo s'éloignait. Je me suis demandé comment aller être pris le fait qu'un Français débarque en Suisse pour apprendre aux Helvètes des infos sur leur propre pays. La prétention qu'on prête souvent aux frenchies hors des frontières hexagonales s'en trouverait vérifiée, prouvée, amplifiée. Et comme, en plus, j'arrive la veille... Bref, il me fallait trouver une façon de biaiser tout en traitant le thème mais sans arrogance.

Et c'est là que le blogueur est venu en aide au YouTubeur. Oui, nous sommes schizophrènes. En fait, sans trop en dévoiler, surtout si l'envie vous prend de venir participer à la chose, je vais concevoir la conférence comme un des articles du blog. Beaucoup d'infos étonnantes et pas mal de chemins de traverse pour évoquer le sujet. Petit spoil, il y aura des guests qui m'aideront en vidéo. Intriguant, non ?

Japan Tours Festival, le retour !

Il y a un peu moins d'un an, j'avais partagé avec vous mon expérience en tant qu'invité au Japan Tours Festival qui se tient comme son nom l'indique à Tours. J'avais beaucoup aimé. À telle enseigne que quand Alexandre, un des organisateurs, m'a contacté pour remettre le couvert, je n'ai pas hésité une seconde pour accepter son invitation. Et cette année, j'ai eu le plaisir de participer modestement à l'organisation en travaillant une liste d'invités et d'animations à voir les 28, 29 février et 1er mars prochain. J'ai notamment l'honneur d'avoir oeuvré pour que le comédien Benoît Allemane - en autres la voix française de Mogan Freeman - jouer une pièce japonaise seul en scène que j'avais découverte à Toulouse en août dernier. Petit scoop, il devrait prochainement répondre à une Dicoview pour le blog.

Tout ça avec les potos de Vu du Japon !

Bien sûr, comme à chaque convention à laquelle je suis invité, je serai accompagné de membres de Vu du Japon, un collectif de vidéastes francophones tous passionnés par le Japon. Si vous aimez ce magnifique pays, n'hésitez pas à découvrir une des presque 1000 vidéos que répertorie le site.

En Suisse, j'aurai le plaisir de partager stand et une conférence collégiale avec Julien de La Balade du Sakura et Audrey de Ikamasho. Et à Tours, je retrouverai avec le plus grand des plaisirs Rodolphe et Georgette de ImRodolphe et Dorian de Gero Japan.

Et donc...

Si je vous annonce ces événements, en plus de les promouvoir, c'est aussi pour vous dire que comme Mc Fly et carlito, je serai moins régulier dans la mise en ligne des articles dans le deux prochains mois. Entre la préparation de mes interventions et les déplacements pour les conventions, je n'aurai pas la possibilité de m'astreindre à l'écriture de ma petite dose hebdomadaire de culture sur blog. J'espère que vous me pardonnerez. Et puis si vous êtes de Tours, de Lausanne ou des environs, je serai ravi de vous rencontrer et de discuter avec vous. A très vite ici ou dans la vraie vie. Et ça, c'est bien une réf à Big Flo et Oli. Je vous l'ai dit, j'adore les duos sur YouTube. 😉

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Et voilà, je me suis laissé avoir !

Et voilà, je me suis laissé avoir !

Temps de lecture : 5 min

Et voilà, je me suis laissé avoir !

Je m'étais promis de faire attention. De vérifier quelques temps avant pour avoir la possibilité de préparer l'article, le thème, puis le lancer pile-poil au bon moment. Après avoir mis en ligne le troisième jeu des gentilés, je vérifie. Et là, c'est le drame ! C'était hier, le jour du centième article du blog. J'aurais voulu qu'il soit spécial, que je vous prépare une liste de cent "je-ne-sais-pas-quoi" pour l'occasion. Ben c'est raté !

C'est que mine de rien ça a été fichtrement vite. Le premier article du Blog de l'Impossible Dictionnaire V2 a été posté en octobre dernier. Une centaine d'articles en six mois, moi même ça me troue le "vous-savez-quoi". Et ce ne sont pas les idées qui manquent pour les cent prochains ça je peux vous le dire. Mais, voilà, je suis bien embêté parce qu'au moment où j'écris ces lignes, je ne sais absolument pas de quoi je vais vous parler pour le cent-unième article. Peut-être pourrais-je vous parler du chiffre... du nombre... je sais jamais lequel utiliser. Ben tiens, petit truc : chiffre avec un "c" est, par ordre alphabétique, avant nombre avec un "n". Donc chiffre, c'est "0, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9" et nombre ce sont les suivants, ceux avec plus qu'un signe. Par comparaison, les chiffres sont les lettres de l'alphabet et les nombres sont les mots du dictionnaire. Pouf pouf ! Peut-être pourrais-je vous parler du nombre 101, on en parle jamais. Et pourtant...

101, nombre premier

101 est le vingt-sixième nombre premier. Et là, vous vous dites que vous n'êtes pas venu sur le blog pour que je vous rappelle vos souffrances d'enfance et d'adolecence devant une feuille désespérément blanche pendant que le bruit du stylo crachant son encre emplit une salle que le prof de math surveille négligemment en laissant croire qu'il bouquine le dernier "Algèbre hebdo" alors que même de votre place, de l'autre côté de la pièce, vous voyez dépasser un tout autre magazine dont l'effet sur l'anatomie de monsieur Goubart est démultiplicateur.

Pourtant Monsieur Goubart n'a pas besoin de mater de la courbe siliconée pour pouvoir se satisfaire - pas devant tout le monde - de la sexytude du nombre 101. Parce que, oui, c'est un nombre premier sexy. Si si, ça existe. On dit de deux nombres premiers qu'ils sont sexys quand leur différence est de 6. Preuve en est que les mathématiciens peuvent aussi être des petits rigolos puisque l'origine de cette appellation provient d'un jeu de mot basé sur le latin de six, sex.

101 est aussi un nombre premier jumeau avec 103 (différence de 2), un nombre premier cousin avec 97 (différence de 4). Il est également la somme de cinq nombres premiers consécutifs : 13 + 17 + 19 + 23 + 29 = 101. Et c'est beau !

101 en langage codé

Connaissez-vous les codes 10 ? Ce sont des nombres qui permettent de rapidement définir une situation auprès d'un "collègue" sans que celles et ceux qui l'entendent puissent en comprendre le sens. Il est essentiellement utilisé par la police, 101 étant le premier code de la liste.

C'est en 1940 que Charles Hopper, directeur des communications pour la police d'État de l'Illinois dans le District 10 - ce n'est pas un hasard - décide d'utiliser les codes 10 alors que les canaux radio des forces de police utilisent une bande passante limitée, permettant ainsi de réduire le trafic radio de façon significative mais aussi d'optimiser la compréhension. Je m'explique. En radio, en CB par exemple, le son de la voix du correspondant vient se positionner au dessus de ce qu'on appelle le bruit blanc, ce bruit parasite permanent sur les réseaux. La première syllabe, même si on l'entend, est rarement parfaitement compréhensible à la différence de celle qui vient après puisque l'attention est cette fois totale. D'où l'idée de précéder chaque code du mot "dix" afin d'augmenter les chances que le correspondant puisse correctement comprendre la partie critique du message.

Là, où le bas a blessé, c'est lors des attentats du 11 septembre 2001. C'est que depuis les années 40, chaque corps de police, chaque district, utilisent les mêmes codes mais pas pour les mêmes significations. S'en est suivi quelques désastreuses confusions qui ont mis à mal le système. Voici quelques exemples de 101 :

Code original d'intervention de l'APCO (1974) : Je ne vous reçois pas / Mauvaise réception
À Amherst : Officier en détresse
Dans le Comté de Suffolk (département de police des états universitaires) : Besoin d'aide pour l'agent
À New York : Appeler au poste
Au Québec : À l'écoute

101 dans les parcs Disney

Dans les parcs Disney, 101 ne fait pas toujours références aux dalmatiens. Ça serait même plutôt un tour de la méchante Cruella qui ne veut pas que vous vous amusiez dans l’insouciance de votre enfance retrouvée le temps de quelques tours de manèges qui provoquerait son utilisation. Pour éviter de perturber les visiteurs - on dit guests dans le langage disneylandien - quand une attraction n'est pas opérationnelle, la dame où le monsieur au talkie-walkie n'annonce pas devant les enfants en attente de vivre le plus beau tour de leur vie "Bordel de merde, cette putain d'attraction est encore en panne !" mais susurre au micro un délicieux "one oh one" signifiant, vous l'aurez compris, attraction hors service, fermée, arrêtée ou n'acceptant plus de passagers. D'ailleurs, est-ce que cela vous intéressere que je vous fasse une liste des termes employés par les casts members, les employés des parcs Disney ? N'hésitez pas à me le dire en commentaire.

Pour revenir quelques instants sur les 101 dalmatiens, Tim du site www.le-toaster.fr s'est amusé à vérifier si le film d'animation ne trichait par sur le nombre de chiens et chiots à l'écran. Bingo, ils étaient bien 101. Il est même allé plus loin en comptant le nombre de taches global. Sachant que Pongo en compte 72, Perdita 68 et, en moyenne, 32 par 99 chiots, le total est de 3 308 taches. Ce n'est pas fini. Considérant la durée du film, il a fallu que l'équipe d'animateurs dessine précisément 6 469 952 tâches noirs sur pelage blanc. Sacrée tâche !

101 à l'hôtel

Il se peut que lors de votre prochain séjour en Angleterre vous remarquiez qu'au premier étage, il n'existe pas de chambre 101. La faute en serait au roman de Georges Orwell, 1984. En effet, les séances de lavages de cerveau subies par le héros se déroulent dans la chambre 101, Winston Smith devant faire face à ce qui l’effraie le plus au monde.

Vous vous souvenez de l'australien Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks dont le but était la transparence totale en publiant des documents confidentiels sur le net ? Quand il recevait des journaliste, c'était dans la chambre 101, une référence au Big Brother de 1984.

Dans Matrix, les référence au nombre 101 sont légion. Logique puisque nous sommes dans la matrice, une suite de "0" et de "1". 101, c'est aussi le numéro de la chambre qu'occupe Néo au début du film alors qu'il est encore "conditionné". Nouvelle référence à Orwell.

101 en vrac

Comme il se doit, terminons avec une petite liste des autres significations/références.

  • Dans la culture populaire anglo-saxonne, le 101, c'est notre b-a-ba.
  • C'est le numéro atomique du mendélévium, dont je ne soupçonnais pas l'existence avant aujourd'hui.
  • Le numéro d'appel d'urgence de la police en Belgique et en Argentine est le 101.
  • C'est l'écriture binaire du nombre 5
  • C'est le nombre de départements Français, le cent-unième étant Mayotte.
  • Le 11 avril est le cent-unième jour de l'année.
  • La première étape du 101è Tour d'Italie, en 2018, était longue de 10,1 km.

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Humeurs de confiné

Humeurs de confiné

Temps de lecture : 5 min

Humeurs de confiné

Je maussade. Ça sonne comme un début d'histoire d'espionnage au Moyen-Orient. Pourtant rien d'aussi romanesque. Je spleene. Je fleurdumalise. Chuis bof ! Pô envie ! Je me traîne entre deux repas, entre deux séries Netflix, entre deux parties de solitaire, entre deux sommeils agités. Cette nuit, j'ai rêvé que c'était mon premier jour de travail dans un bar de station-service (ça existe ?). Je servais de la salade à Régine, une Regina à Scaramanga, je paniquais ne sachant pas préparer le cocktail qu'on me demandait, un Toutou Fontenoy. Inventez-moi la recette que je sois prêt la nuit prochaine.

En ces lieux, mon taf consiste à vous anesthésier le quotidien en musclant, par petites touches, zygomatiques et culture 360 degrés. Depuis que nous sommes tous enfermés, que j'ai fichtrement du temps pour explorer mon monde intérieur, ma nostalgie et mes envies afin d'en malaxer l'essence et partager mon raffinage avec une audience record, je n'arrive plus à écrire un article. Avouez, c'est ballot. Ce ne sont pourtant pas les idées qui manquent. J'ai un doc dopé d'inspi en tout genre, un feu d'articles d'idées, des bouts d'articles, plein de liens, le tout sur 1845 lignes précisément. Pas une histoire de carburant. C'est l'essieu qui pêche. Les cieux me manquent. Nos fenêtres sont devenues des écrans 3D aux doux haut-parleurs. Le silence extérieur est un don d'habitude. Aujourd'hui, il m'angoisse. Les atouts d'hier sont mes freins d’aujourd’hui. J'ai bien essayé, plusieurs fois, de me forcer la plume. Ça s'en va et ça revient. Ça accouche de tout petits riens. Je suis désolé. Je ne suis pas à la hauteur de la situation.

Vous savez, c'est comme quand on se fait larguer par l'être aimé. Au lieu d'écouter Tirelipimpon sur le chihuahua pour se décolorer les idées noires, on se noie dans la mélancolie d'une sad song gluante, qu'on se passe en boucle, en délissage brésilien, en infini plus un. On se complaît dans l'abîme qui abîme. On préfère une nuit sans lune au ciel bleu sans nuages. Et ça fait bim bam boum, dans ma tête y a tout qui tourne. La dynamo ne touche pas le pneu. J'ai pas le bon braquet. Le confinement, c'est du surplace en boîte.

C'était sans compter sur le coup de pied "salutaire". Un article du Parisien relatant une histoire qui m'a foutu les poils d’écœurement, la nausée et les mains sales malgré le gel hydroalcoolique (tu l'as la réf à Desproges ?). Du frisson de haine que j'ai primalement ressenti, j'ai voulu user de mots, de temps pour m'emporter le moins possible, d'une tempérance surhumaine. Aimer l'humanité en son entier, l'excuser de ses péchés demande un effort qu'aucun dieu n'a pu tenir. La raison pour laquelle nous sommes seuls depuis tant de siècles, à faire des conneries, à détruire la planète à petit feu, à manger du pangolin, à oublier les tranches fines de cornichons malossol dans les burgers. Parce qu'il faut le dire à leur décharge, en temps de confinement, les ordures sortent du bois.

C'est vrai, ça fait trois semaines que j'oublie de sortir la poubelle jaune. On sait plus quel jour on est. C'est chiant. Mais je ne parle pas de ces déchets là. D'autres. Des humains. Bien que ça me fasse pisser le dargeot à la tomate (so OK boomer !) de m'imaginer partager le même genre avec ce regroupement de cellules approximatifs.

L'action se passe à Montpellier. Une belle ville qui, comme d'autres, tous les soirs à 20 heures, fait du bruit pour soutenir le personnel soignant, nos soldats du front, nos belles âmes sacrificielles. Ça mange pas de pain. Ça fait plaisir. Et puis il faut avouer que ça permet de passer une tête au dehors, se reposer le binge-watching, s'enfiler un air plus pur que d'habitude dont l'effet de la prime bouffée s'apparente à la première Camel du matin. C'est beau. C'est émouvant. Y aurait presque réconciliation avec la nature humaine dont on connaît l'extrême volatilité en cas d'enjeu de première nécessité et de papier cul. Et puis il y a la sous-merde, l'inconcevable connard, la maudite engeance. Je te le donne en mille, c'est du proprio. Comme chante Didier Super, y en a des biens. Certes, mais dans ma longue carrière de locataire, à part l'exception qui confine à la règle, j'ai généralement assez peu goûté à ces spécimens. Pas de généralisation, pas d'amalgame, une expérience, la mienne.

C'est l'histoire d'une infirmière du CHU de Montpellier, de sa famille. Elle habite un appartement dont l'étage du dessus est détenu par leurs propriétaires. Déjà, mauvaise pioche. Mais dans une ville où les logements ne sont pas faciles à dégoter, y a souvent pas trop le choix dans l'habitat. Et v'là qu'arrive le pangolin virus. Tout le monde autour de moi cridorfraie tant la bestiole serait moche. Moi, j'y trouve du charme, du mimi tout plein, une pomme de pin sur pattes.

Ça commence par le chien de la famille qui prend la tangente par le portail de la résidence laissé volontairement ouvert. Puis surviennent coupure de courant, d'eau chaude, de chauffage, subtilisation de l'antenne TV, des bruits de meubles déplacés le matin tôt. Tout une stratégie mise en place pour inciter les locataires du bas à se casser fissa parce qu'on veut pas de ça chez nous, parce qu'elle va nous faire crever en ramenant la saloperie chinetoque, et autres joyeusetés du même acabit. Le confinement républicain habite au 21, mais au premier étage. Ces décérébrés, au lieu de fêter le courage, s'enferment dans leur savoir mité. Même la définition du confinement, ils ne l'ont pas. Je leur cracherais à la gueule si le geste n'était pas assassin. Je retiens mes bas instincts, mes qualificatifs les plus crus. Mais je retiens.

Vendredi, lors d'un live très intéressant sur la chaîne YouTube du Frames Festival, Nota bene soulignait que les réactions de solidarité et de dégueulasserie étaient exactement les mêmes depuis la grippe espagnole. Un siècle passe et l'animal social se complaît dans l'immobilisme. L'homme n'apprend que très peu de ses erreurs. Loin dans l'Histoire, loin de la mémoire. Je ne souhaite pas la mort à ce couple déjà putride du premier étage. J'extrude juste ma colère en mots. Je les plains même de leur crasse bêtise. Il n'y a pas plus bas dans l'échelle de l'humanité que les méchants imbéciles, si on excepte les briseurs d'enfance et de vie. J'espère seulement qu'ils se calfeutrent bien tous les soirs à 20 heures pour éviter de se faire piquer par un moustique covidé.

Parce que si, en plus, ils applaudissent...

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J'avais un ennemi dans la maison

J'avais un ennemi dans la maison

Temps de lecture : 5 min

J'avais un ennemi dans la maison

Cette semaine, Gloria nous a quitté. La perte d'un animal de compagnie quoi qu'on puisse en penser reste toujours un moment difficile. Dans un premier temps, j'ai souhaité écrire quelques lignes d'hommage. Et puis je me suis souvenu d'un texte que j'avais commis à une époque où elle était "très" vivante. Son titre, "J'ai un ennemi dans la maison". Bonne lecture.

Foin de suspens mal géré, je veux parler de ma chatte. Enfin, de la chatte de la famille. Comme dans tout groupe démocratique, celui qui est en infériorité numérique subit l'envie du plus grand nombre. Je fus le seul à ne pas lever la main quand le sujet fut à l'ordre du jour au conseil familial.

Je n'ai jamais su si l'ami des animaux était celui qui souhaitait s'entourer de poils, plumes ou écailles, ou celui qui privilégiait leur liberté au détriment des câlins matinaux. J'aime les animaux. La preuve, j'en mange. Non, c'est une boutade. En vrai, j'aime les animaux. J'aime les observer dans leur milieu naturel. Quand j'avais dix ans, je voulais être ornithologue. Plus tard, Ingénieur des eaux et forêts. J'ai eu quelques animaux, minot. Une tortue, deux canaris mais pas de chatte. Je collectionnais des fiches d'animaux. Vous savez, celles qu'on pouvait recevoir mensuellement. Au départ, 100 fiches pour 5 francs. Et plus les mois passaient, plus le prix augmentait. Je ne sais plus si c'était déjà les éditions Atlas qui faisaient ça. Qu'en ai-je fait ? Je ne sais plus. Ce que je sais, par contre, c'est que je mangeais du chocolat Merveilles du monde en quantité parce qu'on y trouvait d'autres fiches. Je me demande même si mon embonpoint ne vient pas de là. Salauds, les animaux !

J'aime les animaux mais je jalouse plus encore la maîtrise de mon foyer. Tel un ours mal léché, mal foutu, mal en campagne, mal en ville, peut-être un petit peu trop fragile, je me refuse à partager la moindre once d'espace intime avec un intrus fut-il trop mignon tout plein. Mon statut d'animal social impose quelques concessions. La démocratie familiale en est une. Contre mauvaise fortune bon coeur, j'ai cédé, l'option dictatoriale n'étant pas un recours qui m'agrée, comme on dit chez les canards. Le canard est le plus démocratique des animaux. La moindre pensée totalitaire lui glisse sur la plume. On n'a jamais vu un canard avec un petit velours nazi sous le bec, ça n'existe pas, ça n'existe pas. Ma mauvaise conscience me souffle que sur le net traînent pas mal de photos de chats à moustache en brosse à dents, niark niark.

Bref, depuis quelques années, nous cohabitons, la chatte et moi. Elle maîtrise les interdits, la chambre et le bureau. Elle sait que ces territoires appartiennent au maître des lieux. Ça ne l'empêche pas de régulièrement tenter, le vice aux coussinets, une percée patte de velours en territoire ennemi. Ma chatte est une chienne.

Je la vois parfois se positionner à la parfaite frontière invisible - celle qu'on ne doit pas dépasser - juste à l'entrée de mon bureau. Elle me regarde assise sur son gros cul. Je la regarde assis sur mon gros cul. La musique d'Ennio Moriconne envahit la maisonnée comme Hitler avec la Pologne. On est à deux doigts d'une playlist plus agressive. Wagner est dans les starting-blocks. Je le garde en cas de franchissement de l'interdit glacial. Ose le frigo et je te promets la chevauchée des Vaches qui rient. Les produits laitiers sont mes amis pour la vie, petite. Lape autant que tu veux à gamelle que veux-tu mais ne t'avise pas de t'attaquer à mon trésor fromager. Chat ouste !

Dans le bureau, la tension est palpable. Qui baissera le regard le premier pour se lécher le cul ? Un indice s'est glissé dans cette phrase. Le smartphone sonne. Je ne réponds pas. Il insiste. Je tente un exercice périlleux de strabisme divergent, un oeil sur la chatte, l'autre sur l'écran. Au dessus des ronds vert et rouge s'inscrit le nom de mon plus gros client du moment. J'attends sa réponse pour un devis qui devrait me tenir le mois. Je ne suis pas assez souple. Je laisse sonner. Le temps que mes yeux s'habituent à la position parallèle, la chatte est passée à autre chose. Elle se lèche la patte. Je remarque qu'elle a profité de ce moment d'inattention pour migrer sur la ligne interdite. Du poil s'est introduit dans mon antre. Un centimètre tout au plus. En est-elle consciente ? Dans un ralenti maîtrisé, sa tête se tourne vers moi. D'un air candide, elle dodeline du chef. Elle me nargue. Les mots se dessinant sur ses lèvres me font sortir de mes gongs. Je saute du fauteuil pour m'élancer vers l'animal. Je suis vif comme l'éclair. Elle se campe lentement sur ses quatre pattes, se retourne, lève la queue pour m'honorer d'un trou de balle moqueur, puis avance sans se presser. Je cours derrière elle. Presque à sa hauteur, dans un mouvement d'une rapidité que mon âge ne peut se permettre, j'adopte le tir du footballeur en péno sûr de la lucarne. Flash et vif argent n'ont qu'a bien se tenir. Je ne sais comment, la chatte évite la pantoufle avec grâce détachement, sans un regard pour ma boîte à nougat s'écrasant avec fracas contre le mur. Mon petit orteil épouse le coin du chambranle de la cuisine. Le cri qui s'en suit prouve en version brésilienne que le point de la victoire revient à l'équipe à domicile.

Le pied enturbanné, mollement installé sur le tabouret à coussins, je me surprends à rêver d'un nouvel animal. Un bouledogue bien baveux, de ceux qui détestent les chats. Combattre le mal par le mal. Ou un canari de style Titi, bien vicieux. Ou une grand-mère au parapluie frappeur. Ou un chinois affamé. Ou Alf... Le docteur m'a imposé calme et repos. Ne plus bouger jusqu'à la semaine prochaine. Les enfants sont à l'école. Madame mange créole avec une amie. Mais où j'ai foutu la télécommande ? L'écran pelouse à petits bonshommes en short m'ennuie. J'aime pas le foot. La saison 3 de The good place arrive aujourd'hui sur Netflix. Je scanne le salon jusqu'à croiser l'oeil vert de la chatte. Elle est assise sur le fauteuil de mon bureau. Calme et repos. Je ne dis rien. Je ne fais pas même comprendre à l'animal ma rage montante. Une de ses pattes flirte avec la zappette. Sans me quitter du regard, elle appuie sur le bouton du volume le montant à son maximum. Un pénalty est en instance. Je l'aurai une jour, je l'aurai.

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Les Almateurismes

Les Almateurismes

Temps de lecture : 4 min

Les Almateurismes

Dans la pure tradition de l'article auto-promotionnel, je vais vous parler de moi, instaurer une proximité, jouer toutes les cartes du storytelling pour vous inciter avec douceur mais fermeté à découvrir une autre de mes passions, peut-être un talent qui sait, en tout cas un autre blog dont je m'occupe.

Le blog, mais pas que...

Si vous êtes arrivé ici sans connaître les lieux - d'abord essuyez-vous les pieds s'il vous plait - vous vous êtes sans doute posé la question du nom. Pourquoi ça s'appelle "le Blog de l'Impossible Dictionnaire". Même si j'en parle un peu ici, je vais quand même me lancer dans un "previously in..."

L'Impossible Dictionnaire, c'est mon bébé depuis des années. Ne soyons pas coquet, depuis des dizaines d'années. J'y ajoute régulièrement des mots loufoques et des définitions barrées. Une sorte d'oxymoron. Sur une base carrée et bien rangée, j’insuffle un vent foutraque qui j'espère fait marrer ses visiteurs. J'ai mis en place un site ou un blog pour chacune de mes envies d'écriture. Si je veux écrire des textes très personnels, c'est sur David Hey Ho que ça se passe, par exemple.

L'idée du blog - elle a évolué depuis - était d'offrir des listes, ce que j'appelle, je ne suis pas le seul, des miscellanées. De tout, de rien, foutraque là aussi. Du futile et de l'utile. Du geek et du culturel. C'est pour cette raison que cette catégorie est la plus fournie. Mon autre idée était de trouver un biais de participation. Je lance une liste. Les visiteurs proposent des éléments pour la compléter en commentaires. Puis je mets progressivement à jour les listes grâce à vous. Pour l'instant, c'est un échec. J'ai le sentiment que le goût du commentaire, de la participation, s'assouvit plus facilement sur les réseaux sociaux. Ou c'est moi qui m'y prends mal, ce qui est fort possible.

Comme j'avais déjà commis un blog de ce style sur Overblog, j'ai repris le nom. D'un côté le dico, de l'autre le blog, les deux faces d'une même pièce en quelque sorte.

Il me manquait toutefois un lieu où je pourrais exercer mes envies de sentences, de pensées, d'aphorismes, de citations. Ainsi sont nés Les Almateurismes.

C'est quoi Les Almateurismes ?

Il faut remonter vingt ans en arrière pour comprendre ce nom. Passionné de Parcs d'attractions (d'où la catégorie de ce blog), toutes mes participations web tournaient autour de ces lieux où l'âme d'enfance quel que soit son âge s'exprime avec bonheur et candeur. Zineland, Newsparcs, Ameland, tels étaient le nom des sites dont je m'occupais. Mon pseudo, c'était Ameland, âme d'enfant, tout ça. Nous étions des parconautes et partagions notre passion avec gourmandise. Cela a duré une dizaine d'années. J'ai été dans l'obligation d'abandonner parce que je suis passé de l'autre côté de la barrière en travaillant pour un tour operator spécialisé dans les parcs d'attractions. J'ai laissé la barre à d'autres qui ont continué l'aventure. Côté site Ameland est devenu Ameworld. Je suis sûr que la plupart des membres d'aujourd'hui ne savent pas qui je suis, ni même que je suis à l'origine - avec quelques autres, tout de même, je n'étais pas seul - de la communauté. Côté pseudo, il fallait que je change. "Âme" en espagnol se traduit "Alma". "Land" de l'anglais à l'italien donne "Terra". Almaterra, j'avais trouvé mon nouveau pseudo. Et quand il a fallu trouver un nom à mes phrases, j'ai trouvais rigolo d'associer mon pseudo à un sentiment d'imposture. Amateurisme. Almateurismes. C'était parti !

Quelques exemples d'Almateurismes !

Actuellement, sur le blog des Almateurismes, vous pouvez en retrouver plus de 160. Le tout entrecoupé de citations, de photos rigolotes, ce genre de choses. Parfois drôle, parfois poétique, parfois inspiré, parfois à côté de la plaque ou se voulant drôle mais ne trouvant pas sa cible. Je laisse quand même ceux qui me désespèrent. Pas parce que je m'enorgueillis d'une honnêteté actuelle sans faille. La faute au numéro. Vous imaginez si je devais enlever le premier almateurisme - pour info posté en juillet 2010. Il me faudrait changer tous les numéros qui suivent. Oui, je suis aussi une grosse feignasse.

Parce que vous n'avez peut-être, à ce stade de l'article, pas envie d'aller y faire un tour et que, de toute façon, j'aime bien sacrifier au rituel de la liste, permettez-moi de vous en offrir quelques uns.

Almateurisme 1
Celui qui prétend qu'il n'y a que la vérité qui blesse ne s'est jamais retrouvé à faire du cheval en pleine crise hémorroïdale.

Almateurisme 3
Qui tend l'oreille au bruit n'espère que le silence.

Almateurisme 26
On peut faire de brillantes études tout en étant interne.

Almateurisme 39
Est-ce judicieux pour un claustrophobe de soigner sa peur en s'enfilant des comprimés ?

Almateurisme 61
Je change souvent de certitude.

Almateurisme 94
"Je suis une légende" disait fièrement et en bombant ses mots la petite note explicative en bas de page.

Almateurisme 97
En peinture, il est des plaisirs qu'il ne faut pas gouacher !

Almateurisme 114
Est-ce qu'un instituteur qui part en vacances manque à tous ses devoirs ?

Almateurisme 120
Est-ce que ça existe des lunettes de WC à fermeture aléatoire pour presbytes masochistes ?

Almateurisme 162
Des fois, tu penses que tu vas faire de la musique, et tu fais de la peinture.

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Les Amérindiens dans notre quotidien (part 1)

Les Amérindiens dans notre quotidien (part 1)

Temps de lecture : 6 min

Les Amérindiens dans notre quotidien (part 1)

Est-ce qu'utiliser "peau-rouge" pour dire indien est raciste ? De but en blanc, je dirais non. Parce que cette expression fait partie de ma vie, parce que je suis né dans les années 60, parce que je l'ai entendu dès mon enfance dans des films ou des séries, parce que je ne l'ai jamais analysée comme dévalorisante. Quand j'entends dire qu'une fille est canon, je ne pense pas à la guerre. Quand je dis "Oh la vache !", je ne pense pas à l'animal. L'habitude anesthésie la réflexion et par certains côtés c'est tant mieux. On ne pourrait jamais se régaler d'un bon repas si chaque bouchée s'accompagnait d'images de la faim dans le monde. On ne pourrait jamais faire l'amour si à chaque position on imaginait la détresse d'un être violé sexuellement. On ne pourrait jamais devenir parent si on imaginait mettre au monde un enfant destiné à mourir un jour. Nos œillères psychologiques nous aident à avancer plus sereinement, à vivre tout simplement. Notre égoïsme nous permet d'être heureux, un peu, suffisamment.

Et puis, il y a les Social Justice Warrior, moitié Zorro moitié haters. Ceux-là se sont donnés comme mission de défendre quoi qu'il en coûte des causes, des humains, des animaux. Si l'acte est noble, les effets de leur surenchère peuvent être dévastateurs. Warrior, quoi ! Sans parler d'eux explicitement, ma série d'articles sur la galanterie (part 1 | part 2) découle typiquement du combats de JSW. J'ai changé d'avis parce que des habitudes que je pensais courtoises m'ont pété à la gueule. Je sais qu'il faut évoluer, que les mentalités doivent bouger, que la bonne volonté n'est pas une excuse à des pratiques devenues archaïques. Depuis, j'hésite à être prévenant avec la gent féminine, à tenir la porte, à laisser passer devant, parce qu'une minorité d'entre elles a décidé de prendre le pouvoir sur mes vieilles habitudes au nom de l'égalité. J'ai compris les arguments, je les respecte, j'ai changé. Mais pour quel résultat ?

Nous n'avons pas tous la même notion du détail. Nos vécus exacerbent certaines positions, certaines pensées, au point d'en façonner des combats dignes et respectables quand d'autres les trouveront futiles et sans intérêt. Qu'il est difficile de ne juger que par l'aulne de notre connaissance. C'est d'ailleurs ce que j'aime dans cet exercice, celui d'aller à la pêche aux informations pour écrire des articles de blog. Se confronter à de nouvelles sources permet d'enrichir son savoir, d'ouvrir des portes dont on ne soupçonnait jusqu'alors pas l'existence, d'embrasser le monde en désopacifiant nos fameux œillères salvatrices. Pour autant, la passion dont font preuve certains dans leur combat les amène à des excès contreproductifs. Pléonasme. Les excès sont toujours contreproductifs.

Regardez, je vais me mettre dans la peau d'un outrancier fervent défenseur du racisme qui découvre l'article et va rester bloqué sur les deux premières phrases. Il se dira qu'il est obscène de se poser une question quand la réponse est si évidente. Puis il me taxera de raciste en utilisant comme preuve l'utilisation de l'expression "de but en blanc", trouvant la quasi juxtaposition des deux couleurs, sous entendu de peau, sordide et surtout preuve que que le blogueur manipule son lectorat pour faire passer subtilement ses idées nauséabondes. Pas de doute, cet homme est raciste.

Il me revient à l'esprit cette anecdote datant de quelques années, je pense que c'était dans les années 80, à la grande époque de SOS Racisme. Je n'ai plus en mémoire toutes les données mais grosso-modo, une association anti-raciste s'était soulevée contre une grande enseigne de vente d'électro-ménager suite à la parution d'une petite annonce commençant à peu près comme ceci "Cherche vendeur blanc...". Je précise, cela a son importance, que l'annonce était passée dans un magazine professionnel. Pensant être dans son bon droit, l'asso avait alerté les médias tout en décidant de porter plainte. Seulement voilà, point de racisme dans cette annonce. Dans le jargon professionnel, un vendeur brun est spécialisé dans l'électronique de loisirs définie par leur couleur sombre (TV, DVD, Chaîne Hi-Fi...) alors qu'un vendeur blanc est son pendant dans l'électroménager dont les éléments sont souvent de couleur blanche (réfrigérateur, gazinière, machine à laver...).

Tout est matière à interprétation. Et pour peu que nous utilisions un filtre de suspicion, nous trouverons toujours des "preuves évidentes" allant dans notre sens. Pour savoir raison garder, il faut s'armer de patience, de réflexion, d'un minimum de curiosité. Il faut savoir s'extraire du temps des réseaux sociaux, de leur réactivité immédiate. Évoluer, bien sûr, faire changer les mentalités, évidemment, mais avec la prudence de l'aiguille des heures. Gardons-nous d'être celle des secondes.

Pourtant, la controverse que j'aimerais vous soumettre ne date pas d'hier. Depuis la décennie de ma naissance, le peuple natif des États-Unis s'interroge sur l'utilisation des noms et de l'iconographie amérindienne des équipes de football américain comme celle de Washington que le monde entier connait sous le nom des Redskins, soit en français "peaux-rouges". La demande de changement de nom provient des nations tribales, des organisations tribales nationales ainsi que des organisations de défense des droits civils. La plus grande de ces organisations, le Congrès national des Amérindiens compte près d'un million d'inscrits. Il y a aussi un nombre croissant de fonctionnaires, de commentateurs sportifs, de journalistes qui préconisent un changement.

L'American Psychological Association soutient que "l'utilisation du nom des autochtones américains noms et/ou des symboles par des équipes sportives non indigènes est une forme dangereuse de stéréotypes ethniques favorisant les préjugés". Par ailleurs, le nombre d’équipes d’écoles secondaires et de collèges utilisant le nom Redskins est en baisse constante depuis quelques années.

Faut-il pour autant supprimer toutes références aux amérindiens dans le sport américain ? Si ce sont eux, les principaux intéressés ou visés, je ne sais pas comment dire, qui le demandent, qui suis-je, moi, petit français, pour oser poser la question ? C'est simplement l'effet "poussière sous le tapis" qui m'effraye. Pour vivre heureux cachons les problèmes plutôt que de les résoudre, nions leur existence plutôt que de sortir de notre zone de confort. Nions les couleurs pour éradiquer le racisme. Nions les différences au nom de l'égalité. Pas glop mais alors pas glop du tout ! Je suis un gourmand des différences. La beauté du monde ne s'apprécie que par le contraste. Je ne pourrais assouvir ma curiosité si mon voisin planétaire était mon semblable.

Bien sûr, ceux qui n'aiment qu'une couleur, la leur, se réjouiront si les Cowboys de Dallas battent les Redskins, de Washington, ou si les Chiefs de Kansas City se font écraser par les Bills de Buffalo. Mais ne risque-t-on pas de jeter le bébé avec l'eau du bain, de faire disparaître dans l'inconscient collectif toutes les références au peuple natif ? Utiliser leur nom, c'est aussi sublimer leur existence, comme un hommage. Les équipes sportives font fi des valeurs de Coubertin. L'important, c'est de gagner. Pour mettre toutes les chances de leur côté, elles se pareront d'un nom véhiculant des valeurs gagnantes, positives et respectables. Un hommage, je vous dis.

Heureusement, il existe des irréductibles gaulois aussi au pays de l'Oncle Sam. En 2005, la NCAA (National Collegiate Athletic Association) avait interdit les noms "racistes", les guillemets sont importantes, lors des championnats universitaires. Cependant, les Seminoles de Floride, ont pu obtenir une dérogation venant... des Séminoles eux-mêmes. Autre exemple, les Blackhawks de Chicago furent également un temps dans la tourmente. Seulement, le nom de l'équipe se réfère à la 86è division d’infanterie qui, c'est vrai, tient son nom d'un chef sauk. Black Hawk, qui signifie en français Faucon noir.

Vous imaginez qu'au nom d'un antiracisme exigent, la solution préconisée était de ne plus permettre aux noms des tribus indiennes de subsister ? C'est plutôt radical et aux antipodes de ce que devrait être à mon sens le but de ce mouvement. Au contraire, il faut mettre en valeur les cultures et les peuples, les mieux connaître pour en apprécier leur étranges coutumes et leur déroutante beauté. Et c'est ce que nous allons faire avec cette nouvelles série d'articles consacrée aux indiens d'Amérique. Le numéro zéro pourrait être Les totems scout des personnalités dans lequel j'ai commencé à aborder la culture amérindienne. Je vous promets au minimum trois autres articles sauce BID avec des découvertes assez surprenantes qui arriveront très vite. Si le sujet vous intéresse, je vous invite à vous abonner soit à la newsletter, soit aux notifications (petite cloche en bas à droite de l'écran). Wicoka waste !

Sources : Wikipédia, plus.lapresse.ca

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Les clowns de mon enfance - Partie 1

Les clowns de mon enfance - Partie 1

Temps de lecture : 9 min

Les clowns de mon enfance - Partie 1

Il fut un temps où les clowns n'étaient que des personnages de cirque faisant rire petits et grands. C'était  le cas dans mon jeune temps. Depuis, Ça de Stephen King a changé la donne. Mais il n'y a pas que lui comme on le verra plus tard. Aujourd'hui, la peur du clown prédomine sur la sympathie qu'ils sont censés inspirer. Dans un premier temps, je souhaitais ne vous proposer qu'une liste des clowns qui ont bercé mon enfance et une partie de mon adolescence, La Piste aux étoiles, tout ça. Le sujet est vaste. Au fur et à mesure de mon furetage - comme souvent d'ailleurs - je me suis empli d'informations avec cette irrépressible envie de partager avec vous le fruit compoté de mes recherches. C'est pourquoi cet article comportera trois parties. Celle-ci creusera l'histoire des clowns, puis essayera de comprendre quand ça a dérapé, puis dans un deuxième temps viendra je vous proposerai une liste des références à la coulrophobie pour enfin laisser place à la présentation des clowns de mon enfance. Cela vous laissera le temps de m'indiquer en commentaires les clowns de votre enfance à vous dont je me ferait écho dans la troisième et dernière partie.

Étymologisons gaiment !

Il ne faut pas être un grand spécialiste pour deviner que le mot est d'origine anglo-saxonne. Apparu au seizième siècle, il s'écrit "cloyne" (1563),  "clowne (1567), "cloune" (en 1570) puis prend la graphie de "clown" quelques années plus tard. On pourrait traduire le mot par "homme rustre, paysan". Ce qui fait dire au dramaturge Ben Jonson que l'origine latine en serait "colonus" qui signifie "cultivateur, paysan". Comme on le verra plus tard, le mot n'est pas encore accolé à l'univers du cirque. Il faudra attendre pour cela le dix-huitième siècle.

On est bien avancé, maintenant ! C'est quoi le rapport entre un paysan et un artiste circassien ? Ah le gars veut faire de l'étymologie wikipédiesque mais quand on ne maîtrise pas l'art de l'origine des mots, on boit une tisane plutôt que d'écrire des articles. Oh la la la la la la ! (c'est pas facile d'écrire avec une voix nasillarde) Je m'en va vous l'expliquer mon bon prince ! Hein que je va l'expliquer les petits nenfants ! Oh la la la la la la ! 

Est-ce le sujet, ma dualité s'exprime. En moi, celui qui s'intéresse aux mots, à l'histoire, est habillé de paillettes, maquillé de blanc surplombé d'un sourcil circonflexe et d'un chapeau pointu. Pendant que l'autre qui ne pense qu'à s'amuser, à lire des comics, à se marrer dans les parcs d'attractions et à s'enorgueillir de jeux de mots à deux balles porte des chaussures trop grandes, une veste bariolée trop large et un magnifique nez rouge. Je suis à moi tout seul le clown blanc et l'auguste.

On reviendra plus tard sur la typologie des clowns. Cette introspection bruyante m'aura laissé le temps d'aller chercher le lien entre la paille des fermes et celles des cirques. D'ailleurs en italien, clown se dit pagliaccio, de "paglia" qui signifie paille. Ce terme a d'abord désigné le bateleur, celui qui incitait le public à entrer sous la tente en contrefaisant les tours de force ou d'adresse de ses collègues. En français, on voit apparaitre le mot "clown" assez tardivement, en 1823, dans Diorama de Londres ; Ou, Tableau Des Moeurs Britanniques En Mil Huit Cent Vingt-Deux où Eusèbe Desalle parle du "Pierrot, que les Anglais appellent clown". L'Auguste me souffle "Eusèbe Desalle, deux ambiances" prenant mon cas pour une généralité.

De la ferme au cirque, il n'y a qu'un clown

De l'art du suspens. Le gars joue avec les nerfs de ses lecteurs en ne répondant pas immédiatement à la question que ce dernier se pose "Mais bon sang d'une pipe en bois de Bordeau Chesnel de miel de purin de ta glace, c'est quoi le rapport ???" J'y viens, j'y viens. 

De prime abord, on pourrait penser que le clown tire ses origines d'un côté du fou du roi, du bouffon, et de l'autre de la Commedia dell'arte. Le clown blanc serait le descendant de Pierrot et l'auguste serait le fils d'Arlequin. D'accord, logique même, mais ça n'explique pas l'appellation fermière.

Les premiers clowns arrivent sur les pistes anglaises au dix-huitième siècle. Les cirques équestres afin d'amuser leur public font appel à des garçons de ferme inexpérimentés dans l'art de monter à cheval pour entrecouper les performances des artistes. Ce sont des serviteurs benêts qui tentent d'égaler leur maître en se vautrant lamentablement pour le plaisir des spectateurs, des grenouilles qui veulent se faire plus grosse que le bœuf. Au même niveau que leurs cascades ratées, ce qui fait rire les spectateurs, c'est le contraste qu'imposent leurs habits de paysans aux strass et paillettes des "vrais" artistes du cirque. Les garçons de ferme sont et deviendront la caricature des autres numéros qu'on qualifiera de sérieux.

Alors, on se la ferme, maintenant ! Blague, humour, drôle, rires, sous vos applaudissements.

Il était une fois en schisme

On ne m'enlèvera pas de l'idée que le rôle originel du clown existe encore aujourd'hui aux États-Unis avec les bullfighters, ces clowns de rodéo toujours habillés en garçons de ferme qui endossent le double rôle d'amuseur ou de dédramatiseur d'un sport dangereux tout en protégeant les chevaucheurs chus de la possible attaque du taureau.

Pour ce qui concerne l'évolution des clowns de cirque, progressivement des rôles distincts sont apparus.

Le clown blanc

Lui, il en a eu marre qu'on se moque de ses habits sales et de ses pitreries. Il veut draguer l'écuyère ou la trapéziste. Il veut paraître sous son meilleur jour. Pour ce faire, il se défait de son accoutrement de garçon de ferme pour se la jouer immaculées paillettes. Vêtu de blanc, le clown de la même eau est sérieux, digne, parfois même autoritaire. Clairement, il se la pète. Tel un Pierrot lunaire, il se maquille à la bidet style avec, parfois, un énorme sourcil noir, preuve de sa perplexité envers son acolyte. Parce que tout seul, on ne va pas se mentir, il ne serait pas sur la piste à s'attirer les regards de la foule. Il n'existe que parce qu'un autre est avec lui, un souffre-douleur, un faire valoir. En écrivant ces mots, je me demande si le clown blanc n'est pas juste un petit con qui pète plus haut que son sif.

L'auguste

En opposition à l'autre balai dans le popotin, les petits nenfants, on l'appelle aussi le clown rouge.

Lui aussi en a marre qu'on se moque de ses habits sales. Alors, il donne de la couleur et de l'ampleur à ses oripeaux. Il porte un nez rouge parce qu'il aime faire rire l'écuyère ou la trapéziste. D'ailleurs, souvent, c'est lui qui emporte le morceau auprès de la gente féminine. Femme qui rit, moitié dans son lit, tout ça. Il se maquille de façon outrancière de noir, de rouge et de blanc. Perruque tournante, fleur à eau et chaussures géantes finissent de l'habiller. Sa limite est celle des rires des enfants de l'assistance. Il bouffonne, il agace son acolyte, il tombe, se relève, ohlalalalatise, puis soudain, dans un moment de magie suspendue, il sort son instrument. Non mais les gars, c'est pas ce que je voulais dire. Y a des enfants quand même ! Il sort son bandonéon, quoi ! Celui qui vient de dire qu'il n'y a pas de néons dans les cirques me fera quatre heures de colle. C'est sérieux, là ! Si vous continuez comme ça, beaucoup d'entre vous vont redoubler et devront se refaire la totalité des articles de cette année. Oui, je sais, c'est pas marrant. Alors on se calme, merci. Où j'en étais moi, maintenant... ah oui... Il sort son petit accordéon d'une des poches intérieurs de sa large veste et en tire des notes qui s'élèvent doucement vers la toile du chapiteau comme autant de bulles multicolores. Plus que leurs rires, l'auguste aime les grands yeux émerveillés des petits nenfants.

Le contre-pitre

Celui-là, on le connait un peu moins. Quand le clown se présente seul sur la piste, il est auguste. Quand il se arrive en duo, il est rouge et blanc. Quand la lumière s'allume sur trois maquillages, le dernier, ben c'est lui, le contre-pitre. C'est un second auguste parce qu'on ne va pas se fader deux prétentieux laiteux non plus. Selon la médecine, il aurait été bercé un peu plus près du mur que les deux autres. Autant l'auguste est benêt autant il passe pour un Einstein même avec la langue au vent à côté du contre-pitre. Ce dernier gaffe, ne comprend rien, possède la mémoire d'un poisson rouge et catastrophise tout ce qu'il touche. L'auguste de l'auguste, quoi !

Nous retrouverons ces trois types de clowns ensemble lors de la dernière partie de l'article puisque parmi ma liste des clowns de mon enfance se trouvent - si je devais la jouer échelle de valeur ils seraient en haut du classement - un triptyque qui a baigné mon enfance.

Et là, c'est le drame !

Et puis un jour, poussière dans l'engrenage, couille dans le potage, les clowns sont devenus ennemis public numéro un. Il n'est pas rare aujourd'hui d'entendre autour de soi des personnes avouer qu'elles ont peur des clowns. Ça s'appelle la coulrophobie.

Vous vous souvenez, dans la partie étymologique, je vous parlais de l'Italie. Un opéra du dix-neuvième siècle écrit par Ruggero Leoncavallo a pour titre Pagliacci qu'on pourrait traduire par "Clowns" même si, dans mes recherches, je suis plus souvent tombé sur "Paillasse". Mais comme il y a bien un clown dans l'affaire, on va dire que c'est moi qui ai raison. L'histoire est intéressante non seulement parce qu'elle instaure bien avant Matrix une notion de mise en abime du réel et de la fiction mais surtout parce qu'elle est tirée d'une histoire vraie qu'a jugé le père de l'auteur. Au cours d'une représentation de commedia dell'arte donnée dans un petit village du sud de l'Italie par une troupe ambulante, le comédien Canio, mélangeant la pièce et la vie réelle, tue sa femme Nedda et l'amant de celle-ci, sous les applaudissements des spectateurs qui comprendront trop tard l'horreur à laquelle ils viennent d'assister. Même si le clown n'est pas l'amant, avec un titre pareil et une histoire comme celle-là, ça instaure un sentiment de malaise envers les nez rouges.

Les clowns tristes option Pierrot ont apporté une notion dramatique au personnage. On peut évoquer Jean-Gaspard Deburau qui n'est pas comme on pourrait le penser l'inventeur de la lampe du même nom. Ce mime franco-bohémien est à l'origine de ce Pierrot romantique, éthéré qu'il a créé au théâtre des Funambules où il a joué du début des années 1820 jusqu'à sa mort. C'est son rôle que joue Jean-Louis Barrault dans le film de Marcel Carné, Les Enfants du paradis.

Lon Chaney, acteur de cinéma muet américain surnommé « l’homme aux mille visages » qui a joué, entres autres, le Fantôme de l'opéra ou Quasimodo, disait qu'un clown sous la lune n'a rien de drôle.  Il sous-entendait que le clown ne pouvait amuser que dans le cadre de la piste d'un cirque. Partout ailleurs, la saugrenuité de sa présence n'augurait rien de bon. C'est sans doute ce qu'aurait dû se dire les victimes du tueur en série John Wayne Gacy, surnommé le clown tueur. Il travaillait en tant que clown dans des fêtes d'anniversaire et dans les hôpitaux. A priori, il ne tuait pas en habit d'auguste mais "Pogo le clown" cachait un détraqué de première. Il faut savoir que pour ses trente-trois meurtres il a été condamné à vingt-et-une perpétuités et douze peines capitales. Ce con là a même eu les honneurs du Guinness Book pour ce triste record.

La citation de Chaney m'en a rappelé une autre, N'as-tu jamais dansé avec le Diable au clair de lune ? Elle est issue du Batman de Tim Burton et elle revient à Jack Nicholson dans le rôle du plus badass des clowns, j'ai nommé le Joker. En voilà un autre qui n'a pas fait que du bien à la profession de clown.

Du bouffon au Buffet, il n'y a qu'un pas qu'a franchi un Bernard du même nom à grands renforts de pinceaux, de gouache et de toiles. Dans les années 50, Bernard Buffet peint une série de tableaux qu'il conçoit comme des oxymores, des clowns tristes. Autant les couleurs sont vives, autant les traits sont tirés, vieux, avachis. Le maquillage ne cache plus l'outrage du temps.

Toutefois, je pense que l'inconscient collectif a basculé au cause du King. Je ne parle pas d'Elvis mais de Stephen. Je ne vais pas cracher dessus, Ça un de mes bouquins préférés de tous les temps. N'empêche que le livre en 1986, la mini-série TV intitulée Il est revenu en 1990 et plus récemment le film sorti en 2017 dont la suite est prévue pour septembre prochain. Ça en fait des personnes potentiellement contaminée par  la coulrophobie. Petite anecdote, le Pennywise du film serait un mix entre Bozo le clown, le Pogo de John Wayne Gacy et Ronald McDonald. Tu veux un peu de ketchup pour finir ton hamburger ? Non, merci !

Plus près de nous, en France, pour l'Halloween de 2014, des clowns maléfiques se baladaient armes à la main pour effrayer les passants. En automne 2016, rebelote mais cette fois dans plusieurs pays avec panique générale et accidents. Les costumes de clowns maléfiques sont depuis interdits dans certaines villes.

Et si j'en remettais une couche, histoire de galérer pour la troisième partie

Dans quelques jours, je m'amuserai à vous lister les références à cette nouvelle déviance envers les clowns pour enfin, quelques jours plus tard, vous présenter pour de vrai, avec un sourire jusqu'aux lobes et de vrais morceaux de nostalgie dedans, les clowns de mon enfance.

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Les clowns de mon enfance – Partie 2

Les clowns de mon enfance – Partie 2

Temps de lecture : 6 min

Les clowns de mon enfance – Partie 2

Après avoir abordé les origines et l'histoire des clowns, et avant de vous dévoiler la liste des clowns de mon enfance, j'aimerais revenir sur la coulrophobie. Même si elle semble être plus forte chez les anglo-saxons, la peur des clowns porte en elle une universalité que le psychiatre Antoine Pelissolo explique par le maquillage : « Quand on ne parvient pas à décoder le visage d’une personne, on la perçoit comme menaçante. » On pourrait faire le parallèle avec les trolls des réseaux sociaux. Cachés derrière leur ordinateur, on ne sait pas à quoi ils ressemblent. Ils se déguisent d'un pseudo comme le clown de son fard blanc pour mieux nous duper. CQFD, les trolls sont des clowns, des baltringues. Ça soulage, hein ! 😉 

La question qu'on peut se poser c'est pourquoi détourner une image liée à l'insouciance de notre enfance pour en faire le réceptacle de nos peurs les plus profondes ? La raison en serait cathartique toujours selon Antoine Pelissolo. « En réalité, nous avons besoin de ces monstres imaginaires afin d'apprivoiser nos peurs car nous n’avons plus dans la vie quotidienne de rituels tels qu’il en existe dans les sociétés dites « primitives ». À l’écran, voir un clown maléfique, consciemment ou non, permet de poser une image sur notre angoisse du temps ou de la mort qui à terme nous « dévorera » tous. Ce processus rassure et soulage. » Finalement être confronté à un clown maléfique sur grand écran s’apparenterait à une forme de thérapie par exposition comme celle utilisée pour soigner les phobies. Rassurés ?

Pour preuve de l'omniprésence de la coulrophobie depuis quelques années, je vous invite à découvrir les exemples suivants que je vous ai compilé en différentes listes.

Cinéma

J'ai abordé l'exemple de Ça dans la première partie qui me semble être une des raisons majeures de l'évolution de la coulrophobie - ce que nous a confirmé Mélanie dans son commentaire - parce que roman de Stephen King, puis série TV, puis film de cinéma. Mais ce n'est pas le seul cas de clown "dérangeant" sur grand écran.

En 2009, dans Bienvenue à Zombieland, Columbus, le personnage principal, a peur des clowns. Il devra, au final, faire face à ses peurs pour vaincre le clown zombie.

Il y a aussi les acteurs de cinéma qui, dans la vraie vie, détestent les clowns. C'est le cas de notre bon vieux Jack Sparrow, Johnny Depp.

Pour aller à l'essentiel, je vous pose là une liste non exhaustive de films dont l'intrigue tourne autour de clowns pas très nets, une liste vitale pour ceux d'entre vous qui souffrent de coulrophobie et qui ne souhaiteraient pas tomber par hasard sur un film - même si, parfois, le titre recèle un gros indice - qui les traumatiserait à jamais. Ne me remerciez pas, je ne fais que mon travail :

Blood Harvest (1987)
Clownhouse (1988)
Les Clowns tueurs venus d'ailleurs (1988)
L'arme du clown (1989)
Spawn (1997)
Le Carnaval des âmes (1998)
Le Clown de l'horreur (1999)
Camp Blood (2000)
Killjoy (2000)
Camp Blood 2 (2002)
Killjoy 2 (2002)
Vulgar (2002)
Gacy (2003)
La Maison des 1000 morts (2003)
Un week-end en enfer (2003)
Dead Clowns (2004)
Within the Woods (Camp Blood 3) (2005)
When Evil Calls (2006)
100 Tears (2007)
The Fun Park (2007)
Amusement (2008)
Burger Kill (2009)
Clownstrophobia (2009)
Balada Triste (2010)
Dahmer vs. Gacy (2010)
Killjoy 3 (2010)
The Task (2010)
All Dark Places (2012)
CarnieVille (2012)
Clowns (2012)
Clownstrophobia Two (2012)
Dark Clown (2012)
Freakshow Apocalypse: The Unholy Sideshow (2012)
Killjoy Goes to Hell (2012)
Scary or Die (2012)
Sloppy the Psychotic (2012)
21st Century Serial Killer (2013)
All Hallows' Eve (2013)
Bongo: Killer Clown (2014)
Circus of the Dead (2014)
Clown (2014)
Cleaver: Rise of the Killer Clown (2015)
Death: A Love Story (2015)
Gravy (2015)
Loon (2015)
The Funhouse Massacre (2015)
Bedeviled (2016)
ClownTown (2016)
Sorority Slaughterhouse (2016)
Terrifier (2016)
The Return of the Killer Klowns from Outer Space in 3D (2016)
A Taste of Phobia (2017)
Circus Kane (2017)
Clowntergeist (2017)
La Nuit des clowns tueurs (2017)
Blood Fest (2018)

Télévision

Vous connaissez Frasier ? Je dois avouer que pour ma part, je suis passé complètement à côté de cette sitcom. Dans un des épisodes se passant le jour d'Halloween, le rôle titre s'habille en clown pour effrayer son père. Et hop, crise cardiaque, hôpital où Frasier le suit, habillé en clown.

Dans un épisode des Simpson, Le Premier Mot de Lisa, Homer fabrique un lit pour Bart devant quitter son berceau pour le laisser à sa jeune sœur. Pour économiser le prix d'un lit Krusty le Clown, Homer en construit un en forme de clown. Mais le clown est affreux et menaçant. Bart est à ce point traumatisé qu'on le retrouve en position fœtale sur le tapis du salon bredouillant : "...can't sleep, clown will eat me..." (...peux pas dormir, le clown va me manger..."). La phrase a inspiré une chanson d'Alice Cooper intitulée Can't Sleep, Clowns Will Eat Me. Heureusement, cette peur disparaît plus tard puisque Bart devient fan de Krusty.

Saison 6 épisode 11 de l'excellentissime Doctr Who - dont je me demande encore pourquoi je n'ai pas encore écrit une article dessus -, le Docteur et ses compagnons seont coincés dans un hôtel où chaque chambre contient une peur profonde. Et je vous le donne en mille, dans l'une d'elles se trouve un clown triste.

Le Colonel Sheppard dans un épisode de la saison 2 de Stargate Atlantis avoue avoir plus peur des clowns que des Wraith, les extra-terrestres antagonistes de la série : « je les déteste depuis que je suis tout petit. Ils s'entraînent à combattre sous d'immenses chapiteaux. On a tout essayé pour s'en débarrasser mais ils continuent à terrifier nos enfants. »

D'autres personnages récurrents de séries TV souffre également de coulrophobie :

Alex dans Buffy contre les vampires
Mélinda Gordon dans Ghost Whisperer
Booth dans la série Bones,
Sam Winchester dans Supernatural,
Haley dans Les Frères Scott,
Ben Tennyson dans le dessin animé Ben 10,
Ally dans American Horror Story: Cult,
Emma Trévis dans Demain nous appartient,
Sam Hanna dans NCIS : Los Angeles,
John Barnaby lui-même - un monde s'écroule - dans Inspecteur Barnaby.

Jeu vidéo

Nathan Drake, le personnage principal de Uncharted 2: Among Thieves, avoue à la toute fin du jeu avoir peur des clowns, confiant à son amie Elena que s'il devait donner une note sur 10 à la peur d'avoir vu Elena mourir, il ne lui donnerait 4, alors qu'un clown, ça vaut largement un 10.

Faits divers

Et la résultante de toutes ces références se retrouvent dans la vie de tous les jours.

Juillet 2006. le Bestival - pourtant le festival de musique le plus coloré sur terre, c'est son slogan - qui a lieu tous les ans sur l’île de Wight, a annulé une demande des invités de se déguiser en clown afin d'éviter une éventuelle crise de panique parmi le public.

En 2013, la police de Nancy aurait reçu de nombreuses plaintes  à propos de vandalisme causé par ce qui leur semblaient être des « clowns mutants à quatre pattes ».

Fin 2014, on pouvait lire sur le compte Twitter de la police nationale (@pnationale), "Si je croise un clown, je fais le 17", mettant en garde contre la "rumeur", véhiculée par les réseaux sociaux, de clowns agressifs et de ceux qui les pourchassent.

À la même époque, cinq jeunes qui affirmaient être partis avec des armes à la recherche de faux clowns agressifs dans le centre-ville de Mulhouse, ont été interpellés et placés en garde à vue. Quelques jours plus tard, un jeune homme de 19 ans, qui s'était déguisé en clown a été condamné à six mois de prison avec sursis à Béthune pour avoir terrorisé des passants en brandissant un bâton ressemblant à un long couteau.

Pour la troisième partie, nous allons expulser les peurs et les phobies pour nous (re)plonger dans l'enfance, l'insouciance, la nostalgie. Je vais enfin vous parler des clowns de mon enfance. Si si, promis !

Sources : Wikipédia, www.psychologies.com, france3-regions.francetvinfo.fr, www.senscritique.com

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Les clowns de mon enfance – Partie 3

Les clowns de mon enfance – Partie 3

Temps de lecture : 6 min

Les clowns de mon enfance – Partie 3

Notre personnalité, nos envies, nos passions et nos peurs sont la somme de nos émotions d'enfance. J'en suis intimement persuadé. Moutard, j'adorais les clowns. Ni peur, ni coulrophobie, juste des paillettes plein les yeux et un sourire collé aux lèvres. Dans la télé noir et blanc de mon enfance, une émission a marqué toute une génération, La Piste aux étoiles. Elle passait le mercredi soir sur la première chaîne de l'ORTF. À l'époque, le jour de la semaine où nous n'allions pas à l'école, c'était le jeudi. Du moins, jusqu'en 1972, l'année du glissement vers le mercredi. Un Monsieur Loyal, Roger Lanzac, sorte de Patrick Sébastien en plus classe, présentait des numéros de cirque. Replongeons-nous en 1965 - bon, là, je n'étais pas encore né - le 8 décembre précisément et découvrons ensemble une émission complète avec ce générique devenu mythique, grâce à L'INA.

Dans la première partie des articles consacrés aux clowns, j'explorai les origines du clown pour arriver à la peur que nous connaissons aujourd'hui. Dans la deuxième partie, je prouvais par l'exemple que cette peur, la coulrophobie, était très présente de nos jours, surtout au cinéma. Avant de vous parler des clowns de mon enfance, j'aimerai combler un oubli. Je n'ai jusqu'à présent présenté le clown que par le prisme du cirque. Rien de plus logique. Pourtant, il faut savoir que le clown est aussi un personnage traditionnel du théâtre élisabéthain. On remonte là au quinzième siècle tout de même. Il est gaffeur et ridicule, mais peut faire preuve de bon sens, parfois même de cynisme à l'instar du bouffon de l'époque, celui du roi. Il remplace le personnage d'Old Vice (ou Old Voice), le joyeux et infatigable partenaire de maître Devil, autrement dit le Diable.

Plus près de nous, on peut considérer qu'un Coluche et qu'un Raymond Devos sont des clowns modernes se maquillant, se déguisant, jouant de la musique sur scène avec un état d'esprit et une attitude typique du clown. On se souvient de Coluche jouant du violon avec des gants de boxe, numéro qu'on imagine assez bien d'un clown classique de cirque. Ce dernier, par ailleurs, dans L'Aile ou la cuisse, joue le rôle d'un amuseur des pistes amateur. Souvenez-vous de la fameuse scène de l'éléphant barbier et du seau d'eau à la figure de Louis de Funès.

Dans la liste qui suit, on retrouvera au moins un clown de scène. Parce que oui, mesdames et messieurs, et vous les petits enfants, il est grand temps d'honorer un titre qui depuis deux parties ne tient que modérément ses promesses et de vous présenter... roulement de tambour... Les clowns de mon enfance.

Kiri le clown

Pour beaucoup d'entre vous, Kiri, c'est le fromage des gastronomes en culottes courtes. Pour moi, c'est une série d'animation de mon enfance mettant en scène un clown et toute sa troupe. C'est à partir d'octobre 1966 que les minots de l'époque suivent les 65 épisodes de ce qui n'est pas encore un dessin animé comme dans son reboot de 2005 mais de l'animation de marionnettes image par image, un art sublimé par le grand Ray Harryhausen notamment quelques années plus tôt avec Jason et les Argonautes. Il fallait 6 jours pour un épisode de 4 minutes. La tête de Kiri était constituée d'une boule de balsa blanche dans laquelle étaient piqués deux punaises bleues pour les yeux. Sa bouche était composée d'un morceau de ruban adhésif, ses cheveux étaient en laine. Avec des matériaux simples, on procurait du rêve aux enfants.

Les Bario

On ne va pas se mentir, eux, ce sont mes préférés. Sans doute parce que j'ai eu l'occasion de les voir sur scène, à Cambrai, lors du Noël organisé par l'entreprise dans laquelle travaillait ma mère. Je ne sais pas si cela se fait encore de nos jours mais à l'époque, il n'était pas rare que les grands patrons organisent pour leurs employés et leurs enfants, un Sapin de Noël. Ils louaient une grande salle. Pour le cas présent, il s'agissait du palais des grottes, la plus grande salle de concert du coin. Ils faisaient venir des artistes et, après le spectacle, c'était distribution de friandises et de jouets.

C'était incroyable pour l'enfant que j'étais d'avoir à quelques mètre de moi des clowns que je voyais à la télé, qui passait dans la fameuse Piste aux étoiles dont je vous parlais plus tôt. Un souvenir incroyable.

La particularité des Bario était double. Non seulement ils ne constituaient pas le classique duo du clown blanc et de l'auguste puisqu'ils étaient trois mais, surtout, le rôle proche du clown blanc, sans le fard opalin, était tenu par une femme.

Un peu d'histoire. Le trio débute sa carrière fin des années 50. Il prend la suite des Dario-Bario et des Bario Juniors. Il faut savoir que nous avons affaire à une dynastie de clowns qui sévissent sur les pistes depuis le début du vingtième siècle. Au cours de la tournée 1958 du Cirque Knie en Suisse, Papa Bario tomba gravement malade. Les Bario Juniors pour respecter leurs engagements décident de former un trio avec Henny en robe du soir, Nello dans son rôle habituel de clown bégayeur, et Freddy remplaçant son père en auguste. Henny est l'épouse de Freddy. Elle est tout à la fois magicienne, claquettiste et reine des marteaux musicaux. Petit extrait vidéo de leur grand talent. J'ai encore ri en la regardant. J'espère que vous aussi.

Bozo le clown

J'adore faire des recherches pour l'écriture des articles du blog. Surtout et aussi parce que j'apprends plein d'infos que je ne soupçonnais pas. Pour moi, Bozo, c'est le héros d'un de dessins animés de mon enfance, un souvenir éthéré, lointain. Le nom m'est resté mais je suis bien incapable de vous raconter une histoire le concernant. Après quelques clics sur Google, je me rends compte que non seulement le personnage est tiré d'une série de livres-disque créé par Alan W. Livingston en 1946, mais que Bozo deviendra une franchise très répandu aux États-Unis dès 1956, les télévisions locales créant leur propre spectacle avec leur propre Bozo. Le dessin animé viendra plus tard, entre 1958 et 1962.

Je vous propose cette fois deux épisodes, le premier dans lequel on entend le générique chanté en français (souvenir, souvenir) et un deuxième avec une meilleure qualité de son.

Achille Zavatta

Revenons en France avec, sans doute, le clown le plus connu de l'Hexagone. Comme les Bario, la famille d'Achille est italienne, une grande famille de forains et de cirque. Il débute sa carrière à 3 ans. Précoce le bougre. Il faut dire que quand on nait dans un cirque, on commence tôt à tâter de la piste. Nous sommes en 1918. Il crée avec sa sœur et l'un de ses frères un numéro de jockeys, le Trio Zavatta. A partir de 1936, il endosse le costume de l'auguste : nez rouge, chapeau et fleurs à eau. On le verra régulièrement à La Piste aux étoiles ce qui accroitra sa notoriété auprès du grand public. En 1978, il crée son propre cirque que vous connaissez tous j'en suis sûr, le Cirque Zavatta.

Je vous invite à visionner ce reportage très intéressant sur la vision du rire de Bergson à Zavatta.

Sol

J'ai un souvenir très lointain de ce clown de scène. Un clown de mot à la Devos plutôt qu'un clown de geste, de mime ou de situation. Le personnage de Sol est tout droit être sorti d'un tableau de Buffet. Pas un clown triste mais un clown clochard. Loin des paillettes et des poursuites du cirques, le québecois Marc Favreau incarne un personnage pas seulement drôle, lui apportant une touche naïve et poétique.

Il fera partie de plusieurs duos de clowns, Bim et Sol, Sol et Bouton, Sol et Biscuit, Sol et Gobelet, avant de trimballer son personnage seule en scène dans toute la francophonie.

Annie Fratellini et Pierre Étaix

Revenons une dernière fois en France avec un duo classique auguste et clown blanc. Pas si classique que ça puisque l'auguste est une femme. Duo sur piste et couple à la ville, leur nom, vous le connaissez, pas forcément associé au monde des clowns. On doit à Annie Fratellini la création, en 1974, de l'École nationale du Cirque. Quant à Pierre Etaix, il fut d'abord assistant de Jacques Tati sur Mon oncle avant de devenir un grand cinéaste.

A quelques oublis près, je pense avoir fait le tour des clowns de mon enfance. Les héros de fiction sont immortels mais les clowns de mon enfance, les vrais, ceux qui respiraient la joie des enfants et le bonheur du cirque sont hélas tous passés de l'autre côté de la piste du monde. Il n'y aura plus d'artistes comme eux. Notre époque est sans doute devenue trop cynique pour l'accepter. Permettez-moi de me retirer en silence pour aller nostalgiser à grosses larmes. Au revoir les petits nenfants, Ah la la la la la la !

Source : Wikipédia, www.medecine-des-arts.com, INA, http://www.circopedia.org

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Ma vie de citoyen confiné sur les réseaux sociaux

Ma vie de citoyen confiné sur les réseaux sociaux

Temps de lecture : 3 min

Ma vie de citoyen confiné sur les réseaux sociaux

Alors que nous sommes tous chez nous, à attendre que ce mauvais rêve se finisse, que nous nous réveillions de notre sommeil collégial, soupirant d'aise que cet étrange cauchemar résultat cumulé d'une soirée par trop arrosée et d'un magnifique cassoulet s'évapore dans les effluves de nos haleines complexes, il était de mon devoir, hier, non pas d'écrire mon article hebdomadaire pour profiter de l'aubaine d'un lectorat démultiplié mais de lancer mes petites cellules grises dans une course aux posts flash sur mes réseaux sociaux afin de tenter la diminution de leur pourcentage d'anxiogénéité tout en battant mon record de la phrase la plus longue du blog. Ouf ! C'est moins l'inspi qui me manquait que l'envie de plonger les mains hydroalcoolisées dans l'actualité électoro-virussée.

Et puis, je me suis dit que cela pourrait être une bonne chose de partager avec vous mes délires, vous qui ne me lisez qu'en ces lieux. Une dernière chose avant de vous laisser sourire ou facepalmer, Je vous promets de me foutre un bon gros coup de pied aux fesses pour vous pondre rapidement de "vrais" articles digne de la ligne éditoriale de ce blog. Allez hop, c'est parti !


Les hydroalcooliques, ce sont bien ceux qui se bourrent la gueule à l'eau de vie pour oublier que la mort se frotte les mains de ce putain de virus ?


J'ai du PQ et de l'hydro,
darladirladada !
On va s'en frotter jusque là,
darladirladada...


Les stockeurs de l'extrême sont tellement cons qu'ils vont bouffer du PQ et s'essuyer aux spaghettis. C'est pas une vie le con-pas très-finement.


Déjà que je ne regardais pas Stade 2, alors Stade 3... Moi, le sport, vous savez...


Ce matin, n'écoutant que mon courage, j'ai revêtu ma cape de Supercitoyen et mon masque anti-virus pour me battre contre une horde de retraités malfaisants afin de bourrer massivement l'urne de mes convictions radioactives.

Bon, je viens de me rendre compte que ce n'est pas ma cape mais le rideau de l'isoloir. Je crois que j'ai un peu trop bu, hier soir, au dernier bar avant la fin du monde.


Bonjour, je m'appelle David 19 et je suis un virus sélectif, je ne m'attaque qu'aux bon gros cons, qu'aux connards hors norme, qu'aux abrutis de compète, qu'aux ultra ramollis du bulbe, qu'aux ordures irrécupérables (David ordure, t'as pigé le jeu de mot, Ok boomer ?), quelque soit leur genre, leur race, leur sexualité, leur religion et leurs opinions politiques. Qui aimerait que je me propage sur toute la planète ?


Le plus dommage dans cette affaire, c'est qu'on ne peut plus dire "J'arrive à pied de la Chine".


Puisque nous sommes dans les contrepèteries, saviez-vous que l’Église recherchait les votes des croyants ?


Amis vegans, imaginez un monde en confinement où seules les boucheries resteraient ouvertes.

Mais pourquoi est-il si méchant ? 😉


Confinement : Tousse à l'abri.

Possible définition de l'Impossible Dictionnaire


Avec la pénurie de pâtes annoncée, privilégions la double penne.


Tu ne tousses plus ? Pas de bile, les tabacs restent ouverts.


L'incivilité peut être belle mais ne prévaut que dans le respect de la vie.


Sortez couvert, c'était pour le sida. Pour le covid-19, restez couvert.


Une pensée pour les grippés qui flippent.


Ceux qui restent chez eux sont des confinés.

Ceux qui sont dehors sans réelle raison sont des cons finis.


Le virus est une goutte d'eau, nous en sommes le mouvement. Braver les interdits du confinement transforme l'eau calme en tsunami.

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Oh la oui, j'en ai commis des *BIP* sur le web !

Oh la oui, j'en ai commis des *BIP* sur le web !

Temps de lecture : 4 min

Oh la oui, j'en ai commis des *BIP* sur le web !

Mine de rien, ça fait quand même depuis 1997 que je me promène sur la toile. C’est dire si le proprio du blog n’est pas de première fraîcheur. Au départ, comme tout le monde, j’ai observé. Lentement. Très lentement. Faut dire qu’avec un modem 36k - bien avant l’ADSL ou la fibre - tout se faisait à la vitesse d'une tortue anémique sur le web. Et tout commençait, non pas par une chanson mais par ce petit bruit caractéristique tellement pas stressant que je ne résiste pas au plaisir de vous offrir si vous avez la curiosité de cliquer sur la vidéo ci-dessous.

Et puis, un jour, j’ai décidé d’être plus actif. Dans un premier, j'ai lancé un webzine consacré au parcs d'attractions. Zineland qu'il s'appelait. Sa mascotte en était Zénie, un petit extra-terrestre mal dans sa planète, la planète Zen où tout est calme, plat, silencieux, et qui atterrit par accident dans un parc attractions de notre planète. C'est le coup de foudre, l'endroit de ses rêves les plus fous. Il se donne comme mission de faire connaître ces lieux magiques aux terriens qui en ignoreraient les bienfaits. On est déjà sur du bien barré !

Plus tard, je lance mon premier blog chez Overblog. Il est toujours online. On y trouve les premières définitions jamais mises en ligne de l’Impossible Dictionnaire mais aussi plein d’articles et de jeux autour du mot. J'aimerais bien relancer ce type de joutes ici mais il faudra attendre que vous soyez plus nombreux à venir vous perdre en ces lieux. C’est quand même à cette époque lointaine que je me suis associé avec quelques dessinateurs en herbe – dessins à retrouver dans la version illustrée de L’Impossible Dictionnaire – parmi lesquels le futur dessinateur BD des Lapins Crétins,Romain Pujol, et la dessinatrice à la vie tout à fait fascinante, Pénélope Bagieu.

C’est qu’il a le nez creux, pépère !

Depuis 2011, le blog vivote avec, de temps en temps, un article racontant ce que je deviens, mes nouvelles aventures avec les mots et le web. Rien de bien folichon.

Parmi les nombreuses séries d’articles qu’on y trouvait, les almateurismes, sortes d'aphorismes de mon cru, plaisaient pas mal. Les plus observateurs d’entre vous – tout du moins ceux qui ont fait l’effort de cliquer plus haut sur le lien du blog – auront remarqué que l’URL, l’adresse web, ne comporte les mots ni impossible, ni dictionnaire. Juste Almaterra. C’était mon pseudo de l’époque. Je vous raconterai peut-être un jour le pourquoi de ce joli nom. Bref, Almaterra aime jouer avec le court, une sorte d’humoriste précoce ou d’éjaculateur du bref. Comme dit ma femme, les plus courtes sont les meilleures, surtout quand elles me donnent de beaux enfants. Mais nous nous éloignons du sujet. Et ce n’est pas en nous éloignant du sujet qu’on agrandira la famille. Merci Desproges dont l’ombre plane en permanence en ces lieux.

Fort de cette constatation, je lance un nouveau blog sur une autre plateforme, Blogspot, reprenant le nom de la rubrique, Les almateurismes. Lui aussi est encore disponible sur la toile. Je reprends les mots de la présentation pour vous expliquer le principe : « L’instigateur de l’Impossible Dictionnaire se lance dans l’aphorisme, la sentence ou la pensée. Parfois drôle, parfois moins, quelques mots curieusement agencés pour, je l’espère, votre plus grand plaisir. » C’est-y pas bien vendu, c’t’affaire ?

En tout 145 almateurismes verront le jour.

Depuis quelques années, sur Facebook, et seulement quelques semaines sur un nouveau site, un autre pan de mon activité "autour du mot" s'exprime. Un nouveau pseudo aussi. Faites place à David Hey Ho. En plus de l’activité de vidéaste donnant toute légitimité au nouveau pseudo, j’écris un poil plus long, des textes, des articles tournant systématiquement autour de mon nombril, de mon quotidien, de mes avis avec, parfois, une surprenante universalité. De la hargne, de l’humour, de l’humeur et je l’espère quelques fous rires.

Vous avez maintenant toutes les cartes en main pour découvrir ma passion du jeu des mots et de l’humour moyen, petit ou XXL selon les cas, les périodes et l’inspiration.

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Pourquoi je préfère Marvel à DC

Pourquoi je préfère Marvel à DC

Temps de lecture : 8 min

Pourquoi je préfère Marvel à DC

À force de le répéter à longueur d'articles sur l'univers superhéroïque, vous allez finir par le savoir - et accessoirement vous dire que je radote sévère - j'ai toujours préféré Marvel à DC. Pourtant, ce jour est à marquer d'une pierre blanche, celui où, peut-être, j'ai commencé à virer ma cuti.

Il me semblait important à cet instant précis, que ce soit dans la vie du blog et dans l'évolution de mes goûts de poser les bases et de vous expliquer, avec un ressenti qui n'engage que moi, pourquoi j'ai toujours préféré les comics de chez Marvel.

La genèse du geek

D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours kiffé les super-héros. Je devais avoir 6 ou 7 ans, peut-être moins, quand j'ai commencé à lire des comics. Et si mes souvenirs sont exacts - c'est que je me fais vieux maintenant - j'ai lu les aventures de Batman et Superman avant celles de Spiderman, des X-men et des Quatre Fantastiques. J'avais l'âge où je n'achetais pas les BD moi-même. On me les offrait. Mes parents connaissaient mieux les héros de DC parce qu'ils les avaient découverts adolescents. Fantask, Strange et compagnie, c'était l'inconnu. Le petit lecteur, très content de ses heures passées dans les cases entre deux phylactères, un jour, s’émancipe. Son argent de poche lui sert à acheter ce que ses parents ne lui ont pas donné. Curieux, il vogue vers de nouveaux horizons. Le petit lecteur devient pubère. Mais comme il n'ose pas s'acheter Lui ou Playboy, sa main tremblante se dirige vers les revues avec des filles en costume moulant mettant bien en valeur leurs qualités hors normes. Et je ne parle pas que des pouvoirs. Et pour changer, pourquoi pas mater Strange Girl ou Jane Storm.

Pourquoi j'ai continué à préférer Marvel ?

Appelons ça l'effet Stan Lee. Ce génie, n'ayons pas peur des mots, a compris avant tout le monde - et donc avant la Distinguée Concurrence - qu'un surhomme ne devient vraiment attachant que par ce qui le lie à nous, pauvres lecteurs de comics mortels. Même si Clark Kent avait compris avant Peter Parker que de grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités, il n'a pas souffert avant l'obtention de ce pouvoir. Bien sûr, il est orphelin. Bien sûr, Krypton, sa planète natale, a disparu. Mais les aventures de Superman, je parle bien sûr de la période qui va du Golden Age (de l'apparition des super-héros dans les comics en 1938) au Silver Age qui marque l'entrée des héros dans l'âge de la maturité (disons jusqu'au début des années 70) se conçoivent dans une certaine insouciance du quotidien et du coût des dégâts occasionnés. Depuis son arrivée sur Terre, il a des parents adoptifs formidables. Quand il arrive dans la grande ville, à Métropolis, il ne galère pas à trouver un boulot. Il rencontre même la femme de sa vie dans la foulée. Jamais de souci de santé - c'est Superman quand même - ni de problème d'argent. Tiens, puis qu'on parle brouzoufs.  Même si Bruce Wayne a souffert du meurtre de ses parents quand il était minot, il vit une existence de milliardaire, loin des soucis du commun des mortels. Nous sommes dans les sphères mythologiques à l'instar de l'Olympe et de ses Dieux grecs.

Si on se replace dans les années 60 et qu'on mate quelques épisodes de la série Batman de l'époque, on remarquera qu'à grands coups d'onomatopées, l'ensemble reste léger, très en surface. L'époque est insouciante. Le divertissement est pour les enfants. Des raisons pour que l'exemple semble mal choisi. Pourtant, dans le même temps, au moment où Timely Comics change de nom pour devenir Marvel Comics, le jeune Stan décide de se distinguer de la concurrence (hé hé !) en abordant différemment les héros qu'il se prépare à créer.

Quand les Quatre Fantastiques arrivent, la donne change légèrement. Alors oui, d'accord, ils vivent dans un immeuble, le Baxter Building, qui appartient au leader du groupe, Reed Richards alias Mr. Fantastic, mais dans le même temps, Benjamin Grimm devient un monstre de pierre ce qui ne lui permet pas d'avoir une double vie. Quand Peter Parker se fait piquer par une araignée radioactif, cela ne résout en rien ses problèmes du quotidien. Il est un étudiant lambda qui court après l'argent pour pouvoir continuer ses études. Et même si l'arrivée de Spiderman dans sa vie lui permet de se placer comme le photographe "officiel" du lanceur de toiles, il n'en demeure pas moins qu'il galère. Le temps passé à sauver son prochain l'empêche de vivre sa vie. Si bien qu'il essayera à plusieurs reprises de jeter son costume à la poubelle pour devenir un citoyen lambda et, enfin, être heureux. Son humour, sa marque de fabrique, est un pansement sur son triste quotidien. Parce que, voilà, on ne le répétera jamais assez, "De grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités".

Et puis arrivent les X-Men. Les mutants voient leur corps changer à l'adolescence et se voient dotés de pouvoirs parfois magiques, parfois glauques. Bon, ça change un peu de l'arrivée des poils et des modifications du corps que nous avons tous connus... Sauf si tu as moins de dix ans, auquel cas je te félicite de lire un texte qui doit te sembler bien loin de ton époque. N'empêche que la situation fait écho en nous, nous rassure ou nous fait rêver. La chasse aux mutants, présente dès les premières aventures du groupe est une parabole du racisme, de la peur de l'autre, de celui qui est différent. Leur leader est un handicapé. Et bien que le Professeur Xavier soit un télépathe de haut niveau, il ne peut se déplacer qu'en fauteuil roulant. On est loin du héros bodybuildé aux biceps saillants.  Plus tard, dans les années 90, le quotidien de l'humanité se retrouve dans leurs albums. Nous avons le SIDA. Ils ont le Virus Legacy. Les événements de notre société s'invitent dans les aventures superhéroïques. Si on considère que Captain America est le premier héros de chez Marvel - le débat est ouvert - il doit son existence à la seconde guerre mondiale... et au renouveau des comics dans les années 60 puisqu'il avait été laissé pour mort dans une précédente vie, avant Marvel.

La mort des super-héros

Puisque nous abordons le sujet de la mort, attardons nous plus globalement sur le sujet. Du côté de la Maison des Idées, en 1982, quand un héros emblématique, celui qui porte le même nom que la maison d'édition, Captain Marvel premier du nom, meurt pour de vrai, c'est d'un "banal" cancer. On a tellement été habitué à ce que ces héros qui prennent des risques inconsidérés à longueur de cases s'en sortent toujours indemne que le choc fut rude et, en même tant, tellement humain, tellement nous. Quand DC décide de faire mourir son emblème à lui, Superman, non seulement c'est dix ans plus tard, non seulement c'est dans un combat titanesque, mais pour couronner le tout - Épiphanie inside - il revient rapidement en trois exemplaires. Mieux que l'hydre de la mythologie ou l'Hydra chez Marvel. Bref, Marvel one point, again.

Bon d'accord, mais quelque soit l'éditeur, un super-héros, ça souffre, non ?

Oui, bien sûr. Je schématise dans mon sens. Parce que, au final, c'est assez difficile d'expliquer ses goûts en les mettant à plat, comme ça. Ils peuvent découler de tellement d'événements futiles cumulés, d'alignement de planètes parfait, the right comics at the right place, tout ça. Est-ce que la qualité de nos goûts dépend d'une logique imparable valable pour tout à chacun ? J'en doute.

Pour répondre à la question que je me pose - de l'avantage d'être le blogueur - oui, le héros masqué se doit d'avoir une faille. Ça fait parti du contrat superheroïque. Vous savez, les petites lignes en bas de page qu'on ne lit jamais même au moment du paraphe. Une fois ce "mauvais moment" passé se joue, à mon sens, la différence, celle du quotidien. La faille façonne le mental. Une sorte de "plus jamais ça" pour les autres, parce que pour lui il est trop tard. La souffrance se doit de devenir utile pour ne pas qu'elle s'enroule à l'infini dans l'esprit du héros au risque qu'il devienne fou. Je ne peux pas être une victime parce que je suis un justicier. Voilà comment les super-héros sont traité côté DC. Je considère l'approche de Marvel  plus subtile, plus logique, plus cohérente. Non seulement le fait d'endosser le costume moulant ou la cape - voire même les deux pour les plus frileux - ne remplit pas son supposé rôle de médicament de l'âme mais la nouvelle donne, les nouveaux pouvoirs, et donc le nouveau statut, est cause de problèmes inédits sans pour autant résoudre les précédents.

Mais la différence originelle, c est le changement. Superman est extra-terrestre. Ses pouvoirs apparaissent à l'ouverture de la capsule venant de Krypton grâce aux rayons de notre soleil jaune. Batman n'a pas de pouvoirs. Un long entraînement a été nécessaire, associé à beaucoup d'argent pour concevoir costume, bat-mobile et tous les bat-gadgets, pour devenir l'ombre de la nuit vengeresse. Idem pour Green Arrow. Wonder Woman est une amazone. Je prends bien sûr des exemples qui m'arrangent en mettant sous le tapis les Flash ou autres Green Lantern.

Tous les héros emblématiques Marvel ont connu un changement subite, avec un avant et un après. Les rayons cosmiques pour les Quatre Fantastiques, la piqure de l'araignée radioactive pour Spiderman, le gène X pour les mutants, la rencontre avec Galactus pour le Surfer d'Argent, le sérum du super-soldat pour Captain America. Là aussi, je glisse dans l'ombre des personnages comme Namor ou Iron Man qui n'est finalement qu'un Bruce Wayne en métal. Encore que si on prend l'exemple de ce dernier, très vite, dans les années 70 si je ne dis pas de bêtises, il deviendra alcoolique. Marvel touch.

Le changement, c'est maintenant !

Je ne suis pas sûr du titre à la super-Flamby mais il est pourtant bien réel. Après le changement apportant ses pouvoirs au super-héros, je vais enlever mon costume de super-modeste pour tout ramener à moi. Comme je l'annonçais en préambule, ma forteresse est peut-être sur le point de se fissurer. Un travail de longue haleine de la part de DC qui a su évoluer dans le bon sens, celui d'un certain réalisme. Entre temps sont passé par là Watchmen et Alan Moore. Batman est devenu grâce à Franck Miller une référence dans la darkitude et de l'âme torturée. Superman est moins lisse qu'à ses débuts, et la faute n'est pas à la moustache rasée numériquement lors du dernier opus du kryptonien sur grand écran. Même s'il est difficile de modifier le sillon que l'enfance à creuser en nous, l'âge avançant, s'ouvrir à de nouveaux horizons est piqué d'une nécessité pour celui qui ne veut pas de mornes certitudes pour lui faciliter la discussion. Ce qui n'empêche pas un sens du suspens puisque les raisons de ce changement, je vous les dévoilerai dans le prochain article.

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Il ne vous intéresse sans doute pas plus que ça mais une bonne nouvelle tombée cette semaine m'impose le sujet de cet article, moi.

Commençons par the good news. J'ai écrit une courte nouvelle - environ trois minutes à la lecture - qui a été retenue pour participer au Grand Prix du court version printemps 2019 du site Short édition. Bon, parmi quelques centaines d'autres, hein, c'est pas un exploit ! Mais ça fait bigrement plaisir. Maintenant, ce sont les votes, vos votes, qui vont décider de la place qu'obtiendra le texte. Clairement, ce sera l'auteur à la plus grande communauté et non celui faisant montre du plus grand talent qui aura toutes ses chances. Mais, bon, un judicieux mélange des deux, c'est pas mal non plus.

Si un jour, pirate que vous êtes, vous avez l'occasion de farfouiller dans mon disque dur, vous tomberez sur un dossier intitulé "Textes, idées et histoires". Il regroupe des tonnes d'idées de fiction sous toutes formes, des débuts de textes, des phrases et quelques nouvelles abouties dont certaines ont été éditées dans divers recueils. Je suis un nouvelliste. J'aime le court. L'Impossible Dictionnaire en est l'exemple le plus flagrant. Je suis obsédé textuel tendance éjaculateur précoce. Je prends vite plaisir à finir une histoire. À plusieurs reprises, j'ai tenté le long mais rien n'y a fait. Ça s'appelle aussi une grosse feignasse.

Le temps est arrivé du passage obligé de la liste avec les livres ou recueils auxquels j'ai participé, cela va d'une série de définitions pour les trois premiers bouquins aux nouvelles pour les autres :

Le Dictionnaire des verbes qui manquent - Tome 1 - Les éditions du même nom (2009)
Le Dictionnaire des verbes qui manquent - Tome 2 - Les éditions du même nom (2010)
Le Dictionnaire des verbes qui manquent  - Chiflet&Cie (2010)
L'Exquise Nouvelle - Éditions La Madolière (2011)
Les 7 petits nègres - L'Exquise Nouvelle saison 2 - In Octavo édition (2013)
Les Aventures du Concierge Masqué - L'Exquise Nouvelle saison 3 - L'Exquise édition (2013)
Projet.Ayiti15-812 - Editions 1/4 hibou (2014)
Les 13 meilleures façons de faire faillite - Éditions du fil à retordre (2013)
Gun Club, 24 histoires pour Jeffrey Lee Pierce - Camion Blanc (2015)
Motörhead, 24 histoires pour Lemmy - Camion Blanc (2015)

Je me demande si, un jour prochain, je ne sortirai pas toutes ces nouvelles retravaillées dans un recueil, peut-être en y ajoutant quelques inédits pour faire la claque et enfin avoir mon seul nom sur la couverture. Je me tâte. Et j'aime ça.

Depuis 2015, l'envie d'écrire des nouvelles m'avait lâché. Presque en même temps que ma boulimie de lecture. C'est souvent lié. Je continuais, parfois, à écrire plus des chroniques perso que des nouvelles pour mes amis Facebook. Sans grand lectorat. C'est que même quand on fait court en comparaison d'une nouvelle, c'est beaucoup trop long pour les réseaux sociaux. Facebook, c'est comme le bottin, tu lis trois lignes et tu décroches. Les moins de vingt ans s’interrogent sur le mot que je viens d'utiliser. C'est quoi un bottin ? Le seul livre à l'époque où tout le monde avait la chance de pouvoir trouver son nom.

Puis un jour, je me suis dit que ça pourrait être une bonne idée de reprendre une partie des textes perdus dans le grenier de Mark Zuckerberg. J'ai créé un avatar, David Hey Ho. Je lui ai offert un site internet. Et depuis, des textes selon l'humeur du moment y trouvent refuge avec une audience encore plus confidentiel mais dans un bel écrin.

Il y a quelques jours, je reçois le mail d'un auteur dont j'apprécie particulièrement le style, Henri Girard, qui me propose de voter pour son texte, Les Ânons du Panurge. Je lis. J'adore. Je vote. Pour cela, il me faut me connecter. J'ai un compte. Je m'exécute. Après avoir donné la note maximale, la nouvelle le mérite amplement, je me rends sur mon profil pour y découvrir deux textes dont j'avais oublié l'existence, que j'avais déposé là, négligemment, il y a trois ans. Au moment où j'ai arrêté d'écrire des nouvelles. Je n'y étais plus revenu depuis. Peu de lectures, une trentaine tout au plus, et aucun coeur allumé prouvant le plaisir des mots lus. D'un œil vierge de tous souvenirs, j'explore le texte intitulé "Serial Sticker". Je ne le trouva pas si mal. Injustice. Un mot qui me vient comme ça. L'agencement des mots, l'histoire, la façon dont on découvre progressivement de quoi il en retourne. Je sens pourtant qu'il manque le petit plus qui donnera une épaisseur à l'action, au personnage. Dans Top Chef, on aurait dit "le plus plus qui fera la différence et donnera du peps à mon histoire". Je suis prêt, telle Pénélope, à défaire la trame de mon histoire pour en tisser une nouvelle, y ajoutant un ou deux fils précieux. Cette seconde version nait dans l'heure. Et c'est ce texte pour lequel vous pouvez désormais voter. Pour continuer à filer la métaphore culinaire, si, grâce aux nouveaux ingrédients, vous vous régalez à la dégustation de mon plat signature, offrez lui les étoiles qu'il mérite.

Promis, dans le prochain article, je ne vous mettrai plus à contribution et je ne parlerai pas de moi. 😉

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On ne va pas tourner autour du pot, les articles de ce blog ne brillent pas par l'originalité de leurs sujets, même si j'essaye régulièrement de faire un pas de côté pour trouver un angle inédit. Une des raisons de son existence est la frustration que j'ai ressenti quand je me suis rendu sur l'administration du blog de l'Impossible Dictionnaire premier du nom, ouvert il y a une dizaine d'années et hébergé par Overblog. Frustration parce que ces petits malins faisaient apparaître la somme que mes articles pouvaient me rapporter à condition - je l'ai appris quelques clics plus tard - de prendre l'option Premium. Grosso-modo, pour récupérer un peu plus d'une cinquantaine d'euros, je devais prendre un abonnement de soixante euros par an. Pouce levé, moue dégoûtée !!!

J'ai donc décidé de reprendre les articles qui ont eu le plus de succès pour les remettre au goût du jour. D'autres articles encore sont des adaptations de versions anglaises que j'optimise à partir de quelques recherches et de mises en perspectives depuis l'hexagone. Ce n'est pas à proprement parlé de la copie. On y apprend souvent plus que dans l'original. Par ailleurs, je ne la joue pas en loucedé et cite systématiquement mes sources. Enfin, les sujets que j'aborde sont vraiment des sujets qui me passionnent. Mais, soyons francs du collier, je suis à l'heure où j'écris ces lignes - en croisant les doigts pour que ça change rapidement, et croyez-moi, ce n'est pas si facile d'écrire sur un clavier avec les doigts croisés - plus un suiveur qu'un précurseur. Je blog, donc je suis.

Proposer ce que vous recherchez, c'est bien. Mais écrire sur des sujets qui vous intéresseront à votre corps défendant, c'est ça le Saint Graal du blogueur ambitieux.

On pourrait donc croire que je suis le dernier maillon d'une chaîne qui a commencé par un génie et où je serais la copie de copie de copie etc. de ce premier maillon. Même s'il n'y a pas de dégradation avec le numérique, le téléphone arabe part d'un oasis pour souvent atterrir en plein désert avec, au loin, le mirage du point d'eau bordé de palmiers. Et puis, ce n'est pas parce que nous sommes tous des copies de copies de copies etc. de l'homme de Néandertal que nous en sommes sa dégradation. J'ose à peine imaginer nos tronches si c'était vrai.

Pô du tout ! En vérifiant sur Google le positionnement de mon premier article sur le blog, Le saviez-vous : 35 personnes célèbres de petite taille, je suis tombé sur sa version chinoise, à l'identique, avec toutefois quelques avis de ma copie jaune sur certaines des personnalités citées. J'ai tenté la traduction Google mais je n'ai pas compris grand chose. C'est dommage !

Je lance donc un appel, si vous comprenez le chinois, s'il vous plait, traduisez-moi les apartés ajoutés à l'article que ce soit en commentaires ou en utilisant le formulaire de contact du menu (haut de page). Je vous remercie par avance.

Comme quoi, où qu'on se situe, on sera toujours un copieur et un copié. 😉

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